Houria Meddahi, wali-délégué de la circonscription administrative de Sidi Abdallah (Alger) (depuis les 31 aoûts 2020), vient d’être nommée wali de Skikda en remplacement d’Abdelkader Bensaid, démis de ses fonctions prés d’1 an après avoir occupé ce poste (depuis le 7 septembre 2020).
Par Zoheir Zaid
Houria Meddahi, est la première femme à occuper le poste de wali à Skikda, la septième chef de l’Exécutif en 8 ans. Elle va hériter d’un lourd dossier à gérer dans la wilaya du 20 août 1955. Du pain sur la planche.
Nous citerons à titre non-exhaustif les plus importants.
A commencer par le logement. L’éradication des gourbis est l’un des défis majeurs qui attend Houria Meddahi. Skikda demeure l’une des rares wilayas du pays à enregistrer une récurrence et une constante presque ininterrompue dans la construction des taudis, au vu et au su de tout le monde. Ceci impacte la distribution du logement, déjà affectée par l’offre en-deçà de la demande. Les pouvoirs publics ont toujours priorisé la résolution de l’habitat précaire (RHP) au détriment du logement public locatif (LPL) dédié aux habitants de la promiscuité ‘’EDDIK’’ et ceux des habitations menaçant ruine. Leur motif : récupérer les assiettes foncières affectées aux gourbis, afin d’y lancer des programmes d’habitation pour le grand nombre. En fin de compte, ni les gourbis n’ont été éradiqués complètement, ni les nouvelles unités n’ont été réceptionnées, voire jamais construites.
«A Skikda, si tu ne construis pas de gourbis, tu n’auras pas de logement», telle est la règle à respecter. RHP est devenu avec le temps, «renouvellement de l’habitat précaire».
Le projet de réhabilitation des arcades, avenue Didouche-Mourad, en plein centre-ville, qui s’est vu réserver au titre de l’exercice 2016, prés de 1.5 milliards de DA, sans être concrétisé à ce jour. Il a été lancé du temps du wali Faouzi Benhassine, et devait toucher 604 logements au niveau de 127 immeubles menaçant ruine. L’étude a été confiée au bureau d’études (BET) espagnole, Aquidos, qui devait s’appuyer sur le modèle de restauration préconisé à Barcelone, en Espagne. A ce jour, la menace de mort plane toujours sur les occupants des arcades, car des décès ont déjà été enregistrés.
Les autres formules ne sont pas en reste. AADL, logement rural, logement promotionnel aidé (LPA), logement promotionnel public (LPP) et le logement promotionnel (LP) (géré par les promoteurs privés), sont autant de formules avec leurs lacunes spécifiques, mais qui ont le point commun de ne pas satisfaire à l’aspiration de leurs souscripteurs et demandeurs.
Emploi à la traîne
L’emploi. Skikda enregistre un grand retard en matière d’investissement, qui devait déboucher logiquement sur la création de l’emploi. Même la Sonatrach (zone industrielle) et l’Entreprise portuaire de Skikda, les deux plus grandes entreprises publiques économiques, ne pourvoient que des postes à doses homéopathiques.
Houria Meddahi devrait avoir un droit de regard sur les conditions de recrutement au sein des complexes de la Sonatrach, toujours floues et dotées du sceau de la centralisation, qui ne servent pas les intérêts des jeunes diplômés et autres éligibles à l’emploi, résidants dans la wilaya de Skikda. Ces derniers l’ont manifesté à plusieurs reprises, lors de sit-in devant le poste d’accés (3) de la zone industrielle et devant le siège de la wilaya.
Pollution : A contrôler
Le cadre de vie, en général, est devenu étouffant. Pollution protéiforme (urbaine, atmosphérique, sonore), du à la circulation non structurée, émission des gaz de la Sonatrach, et autres klaxons et bruits indus. L’objectif aussi étant de redynamiser le projet samasafia, en berne depuis son installation à l’annexe du CNFE Maison de l’Environnement Skikda.
Marché informel : A organiser
Le marché informel, du fait de son grand captage en matière d’emploi, est un dossier aussi important. Le projet pharaonique de parking à étages, estimé à 1 milliard de DA, est toujours en construction. Sa reconversion en centre commercial fait l’objet de controverse, l’impératif d’en trouver fonctionnalité est plus que nécessaire. Dans l’intérêt des uns et des autres. Par ailleurs, les prés de 300 commerçants ambulants du détail et des marchés hebdomadaires, en quasi-chômage depuis…2015 ! Ils multiplient les propositions de se voir affecter un terrain abritant le projet d’un centre commercial. En vain.
Le marché sédentaire, ou souks quotidiens, sont également à réguler, une anarchie y règne.
La communication : A renforcer
La communication est un lourd tribut pour Houria Meddahi. La cellule de communication de la wilaya doit avoir l’envergure pour répondre pas aux doléances de la corporation et contenir la vague informationnelle sur les réseaux sociaux.
Houria Meddahi, face à ces problèmes, dispose toutefois d’un allié de taille, la société civile et le mouvement citoyen, qui peu à peu ont pris conscience quant à l’importance non seulement de dénoncer, mais aussi et surtout, d’en être une force de propositions. La presse, elle aussi, a été toujours un bon accompagnateur des projets de développement de la wilaya.
Pour rappel, lors de son passage à la circonscription administrative de Sidi Abdallah, Houria Meddahi, a eu son actif, la réalisation du plan de circulation routière, qui a également touché les localités mitoyennes.
Elle a également suivi le projet de réalisation des 6 000 places pédagogiques situées dans le pôle universitaire de Sidi Abdallah.
Selon nos sources, Houria Meddahi a notamment occupé, durant cette dernière décennie, le poste de directrice de l’urbanisme au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme (MHU), actuellement ministère de l’Habitation, de l’Urbanisme et de la Ville (MHUV). Houria Meddahi est architecte sortante de l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme (Epau).
Z. Z.