Une bonne nouvelle pour l’Algérie. Les prix du pétrole sont au plus haut niveau, comme jamais connu depuis octobre 2018, dépassant la barre des 80 dollars le baril. C’est autant de revenus en plus, qui seront engrangés par le Trésor public. D’ailleurs, selon les prévisions du groupe pétrolier Sonatrach, les exportations en gaz et pétrole pour cette année, devraient atteindre entre 30 à 33 milliards de dollars. Un montant qui permettra de couvrir la facture des importations qui tourne autour de 30 à 31 milliards de dollars, et ce, sans recourir aux réserves de change.
Par Akrem R.
En somme, le solde de la balance commerciale sera positif, après plusieurs années de déficit, sachant que les gouvernements précédents avaient puisé, sans compter, dans les réserves de change.
Près de 160 milliards dollars de ce Fonds ont été décaissés durant ces 15 dernières années ! Pour l’expert en économie, Hamza Boughadi, la hausse des prix de pétrole va certainement servir comme gilet de sauvetage pour tous les pays rentiers après de longues années d’instabilité et de déficits, y compris des géants de la production pétrolière, comme l’Arabie saoudite. Pour l’Algérie, dira-t-il, «ça sera une vraie bouffée d’air pour sa balance commerciale, déficitaire depuis 7 ans».
Et, ajoute-t-il, «ces hausses seront une source d’argent, immédiate et instantanée, pour financer les grands chantiers de réformes structurelles et, ainsi, permettre de préserver le caractère social de l’Etat». Toutefois, cette aisance financière ne doit pas nous faire oublier le programme de réformes, ou « Plan de relance économique», qualifié d’ailleurs par le Patronat, de «plan de la dernière chance» et ultime solution pour en finir avec le système rentier. Ce dernier a atteint ses limites et à chaque perturbation sur le marché international, le pays sombre dans une spirale inquiétudes et de d’angoisse. « Ce qui est primordial, c’est qu’on apprenne la leçon sans trop de dégâts et remettre en cause les politiques précédentes, outre, instaurer une rigueur dans la gestion des budgets d’Etat», indique-t-il également.
Maintenir le cap des réformes
En effet, et malgré le rebond de l’activité économique et la nette amélioration du solde extérieur en 2021, il reste urgent, selon, notamment, la mission du FMI en Algérie, de rétablir une stabilité macroéconomique et une marge de manœuvre, tout en protégeant les groupes les plus vulnérables et en soutenant la reprise. « De l’avis de l’équipe de la mission, la persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme, engendrerait des besoins de financement sans précédent, épuiserait les réserves de change, et présenterait des risques pour l’inflation, la stabilité financière et le bilan de la Banque centrale. Globalement, la capacité des banques à prêter au reste de l’économie serait fortement entravée, ce qui aurait des conséquences négatives pour la croissance» a mis en garde la mission du FMI.
En outre, l’expert Hamza Boughadi a indique que cette période marquée par la hausse des prix est le moment idéal pour inciter les investissements dans le domaine d’hydrocarbures avec les partenaires étrangers ayant déserté notre pays par un manque d’intérêt, notamment, suite à la baisse des prix du pétrole à des niveaux très importants, en atteignant le plancher (moins de 25 dollars/baril). Et, ajoute-t-il, «c’est le moment aussi de retrouver la brillance et chercher de vrais partenariats. Ce qui nous donne, également, le pouvoir de négocier à laise et d’une façon rationnelle et bénéfique pour l’économie du pays». Il est à noter dans ce cadre, qu’une nouvelle loi sur les hydrocarbures entrera en vigueur incessamment, grâce à laquelle le gouvernement compte tirer le maximum d’investisseurs étrangers. Des pourparlers sont d’ores et déjà engagés par les responsables de la Sonatrach avec des compagnies internationales. S’agissant de la situation du marché pétrolier, l’intervenant a indiqué que les prévisions pour un prix au dessus de 75 dollars sont bonnes, au moins pour une année. Si, toutefois, tempère-t-il, la situation sanitaire reste telle qu’elle est (pas de rebond de la Covid-19), et que les prévisions de la Sonatarch, à savoir l’exportation de 30 milliards de dollars seront atteintes, notamment avec l’entrée en vigueur du nouvel accord de l’Opep+. Les ajustements volontaires de la production du cartel Opep et ses alliés non-Opep, permettra à l’Algérie d’augmenter sa production de 942.000 baril/jour en octobre à 952.000 baril/ jour en novembre prochain.
A R.