En dépit de la pandémie du Coronavirus qui secoue les économies de la planète, l’Algérie, s’en tire-t-elle plutôt bien, ne serait-ce qu’au regard de ces deux indicateurs, les aides de l’Etat et l’afflux des inscriptions au registre du commerce, qui ont augmenté de 26,39 %? En effet, selon un communiqué du ministère du Commerce, le nombre de nouveaux inscrits au Cnrc, a atteint, durant le premier semestre 2021, un total de 97.359 pour les personnes physiques et morales, contre 70.603 nouveaux inscrits durant la même période de l’année 2020. Le ministère du Commerce, explique cette hausse « positive » par une série de mesures prises pour encourager l’investissement et la stabilité de l’économie nationale, en dépit des répercussions de la pandémie (Covid-19).
Par Réda Hadi
Ainsi donc, une nouvelle dynamique s’installe dans le secteur du Commerce. Faut-il croire pour autant, que la pandémie n’a pas eu un impact négatif aussi important sur le moral des investisseurs ? Beaucoup tempèrent ces chiffes, en fait, et estiment que si le Coronavirus n‘a pas altéré, outre mesure, une certaine tendance à l’engouement, celui-ci reste à expliciter, bien que le ministère du Commerce justifie cette hausse «à la faveur des mesures prises pour encourager le climat des affaires et la stabilité de l’économie nationale».
Avis d’experts
Pour Billel Aouali, économiste, ces chiffres peuvent être «aussi un trompe œil. Car un certain nombre d’entre ces nouveaux commerçants, ne s’est inscrit que pour bénéficier des aides de l’Etat. Mais il faut reconnaitre aussi, que ces chiffres sont encourageants et dénotent de la volonté des pouvoirs publics de venir à bout de l’informel ». En ce sens, celui-ci explique cette hausse par le fait que beaucoup de femmes entreprenantes dans l’artisanat, les métiers à domicile, se sont inscrites pour bénéficier des dispositifs législatifs et réglementaires particuliers».
Pour Billel Aouali, les femmes représentent un pourcentage important et d’avancer les chiffres du ministère du Commerce pour les 5 premiers mois de l’année. «Les secteurs d’activités attractifs pour les femmes commerçantes, exerçant sous le statut de personnes physiques, sont la distribution au détail avec 49,22% et les services avec 38,62%. Viennent ensuite, les commerces de détail de l’alimentation, avec 18% et le commerce en détail de l’habillement, bijouterie, maroquinerie et produits de beauté, avec 10,4% ».
Pour M. Haddad Mohamed, économiste, cette hausse « peut s‘expliquer aussi, par les dernières mesures prises concernant la numérisation de l’activité du commerce et surtout, la multiplication des contrôles effectués sur le terrain ». L’activité de commercer a été grandement simplifiée, selon l’économiste, qui précise que «même les marchands ambulants ont droit maintenant à un registre de commerce. Dans ce cas précis, en cas de contrôle, la marchandise n’est pas saisie, puisque l’activité est légale et enregistrée.», précise-t-il et de conclure que «les facilitations de ces derniers mois (labels startups, statuts ANADE…), ont ainsi dû encourager les entrepreneurs algériens à sauter le pas».
Billel Aouali a expliqué aussi dans ce sens, « qu’avec la numérisation, les activités sont plus « digestes » et que beaucoup préfèrent être en règle avec la loi» et de souligner « que le 21 février dernier, a eu lieu l’achèvement de l’opération de numérisation qui a marqué la fin des registres non conformes à cette disposition, alors si 67% des opérateurs économiques se sont conformés à la disposition de conversion du registre de commerce traditionnel au registre de commerce électronique, cela va grandement contribuer à l’élimination des registres de commerce fictifs et falsifiés».
R. H.







