Eco-Times : Un groupe de travail chargé de réaliser un rapport sur l’impact généré par la pandémie de la Covid-19 sur la situation économique et financière du pays. Ce rapport sera en tant que tableau de bord pour le gouvernement. Est-ce que l’Etat se dirige-t-il vers une prise en charge réelle des effets de la pandémie sur l’économie nationale, tout en sachant que des pans entiers de cette dernière, sont à l’arrêt ?
Hamza Boughadi : Après 15 mois de pandémie, l’Algérie a connu sa plus grande crise d’emploi avec plus de 600 mille employés ayant perdu leurs postes de travail et près de 60 mille artisans de la Petite et moyenne entreprise qui ont baissé leurs rideaux d’une façon définitive. Des manques à gagner et des difficultés financières sans précédent pour des milliers d’entreprises algériennes, soit, des données qui illustrent les difficultés immenses d’une économie déjà souffrante. L’instauration d’un comité chargé de réaliser un rapport sur l’impact généré par la pandémie est une décision qui aurait dû être prise durant la première semaine de la crise, pour arriver à amortir le choc de la pandémie, d’une part, et également les difficultés et restrictions imposées par le gouvernement. La lenteur de la prise en charge des problèmes que la plupart des entreprises ont subis, est l’un des facteurs causant toute ces pertes. C’est pour cela que le mieux, aurait été de réaliser un rapport sur les manœuvres et initiatives possibles et efficaces pour diminuer ces impacts.
Face à une situation financière difficile, les pouvoirs publics seront-ils en mesures de prendre des décisions courageuses en faveur des entreprises en difficultés ? Les mesures d’accompagnements engagées par le gouvernement durant cette période de pandémie n’étaient-elles pas suffisantes aux yeux des opérateurs économiques?
Face à une telle situation, les pouvoirs publics peuvent rattraper certaines lacunes en prenant des décisions en faveur de l’amélioration du climat des affaires, de réforme intégrale sur les institutions économiques pivots, pour relancer l’activité économique dans l’immédiat, ce qui va donner un bon souffle pour les affaires et pour ces entreprises qui seraient encore récupérables. L’allègement fiscal, le report des remboursements des échéances des crédit d’investissement, etc., auraient été de vrais gilets de sauvetage pour des milliers d’artisans et de petites et moyennes entreprises qui ont sombré dans l’impossibilité de couvrir leurs charges à cause d’une économie précaire et paralysée pendant des mois.
Toutefois, ces allègement ne sont pas vraiment réalisables, vu la santé financière de l’Etat et le déficit budgétaire chronique depuis 5ans. C’est pour cela, que les mesures prises par le gouvernement n’ont pas été suffisantes.
Selon vous qui sont les mesures appropriées pour relancer réellement l’appareil économique du pays et atteindre l’objectif de croissance des 4% en 2021?
Pour relancer réellement l’appareil économique du pays, il faudrait d’abord qu’il y ait une vraie volonté de changement de méthodes, de modèle de prise de décision ainsi que des modalités d’application. Il faudrait commencer un travail de fond sur l’ensemble des mécanismes économique, tels que, le système fiscal, le système bancaire, les transferts sociaux, la numérisation et la transparence dans la coopération intersectorielle. D’autre part, la compréhension des besoins à travers un travail de proximité de bas en haut, assurerait la vraie prise en charge et la résolution des différents blocages d’une façon pratique, efficace et définitive. L’ouverture économique sur le monde et l’intensification du travail de la diplomatie économique par la constitution de diverses alliances économiques régionales et internationales en vue d’attirer le plus grand nombre de capitaux étrangers, devrait être une préoccupation centrale aussi, outre, assurer la stabilité des lois et la flexibilité ainsi que la réactivité de l’administration, encourager les secteurs qui enregistrent de bons résultats tels que l’agriculture.
Entretien réalisé par Akrem R.
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