Gestion unifiée des Agences d’appui à l’emploi, rééchelonnement de la dette, création de zones d’activité…:  Du nouveau pour l’entrepreneuriat en 2024 

Entrepreneuriat et emploi en Algérie : La stratégie payante de l’Etat

Du nouveau dans le monde de l’entrepreneuriat. Une nouvelle approche sera adoptée par le gouvernement dès 2024 en matière de gestion des différents organes d’appui au secteur. La gestion des trois Agences, à savoir, l’agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE), l’Agence nationale de gestion de micro-crédit (ANGEM) et la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC), sera unifiée, selon les dispositions de projet de loi de Finances (PLF) 2024. 

Par Akrem R.

Ces trois Agences seront également placées sous la tutelle du ministère chargé de l’économie de la Connaissance, des startups et des micro-entreprises. À travers cette nouvelle organisation, le gouvernement veut donner un nouvel souffle à l’entrepreneuriat, en unifiant les mécanismes  de gestion et d’accompagnement des jeunes entrepreneurs.

Selon les objectifs fixés par le département de Yacine El Mahdi Oualid,  le gouvernement veut la création de 100 000 emplois  aux cours des deux prochaines années. Ceci nécessitera l’augmentation du nombre des micro-entreprises créées au cours de cette période, notamment par des universitaires. 

Un écosystème idoine pour l’entrepreneuriat 

Donc, la nouvelle démarche et vision de l’Etat consiste en la mise en place d’un écosystème idoine et favorable au développement de l’entrepreneuriat.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’a signifié clairement la semaine dernière face aux représentants de la société civile de Djelfa. «Nous voulons aller vers une économie diversifiée créatrice d’emploi et de richesse. Les jeunes auront l’accompagnement et l’aide nécessaires pour entreprendre, en procédant à la création de leurs micro-entreprises et startups», a-t-il souligné, en notant que 85% du tissu de l’économie nationale relève du secteur privé.

Et d’ajouter : «l’Etat a le rôle de veiller sur la préservation des grands équilibres de l’économie nationale et la réalisation de projets stratégiques comme le chemin de fer, et non pas de s’occuper des métiers du commerce et autres».  

Un message clair aux  jeunes qui sont appelés à innover, en participant, en termes de création de nouvelles entreprises capables d’apporter de la valeur ajoutée à l’économie et surtout des emplois, d’autant plus que le secteur de la fonction publique est saturé et n’est plus en mesure de placer des jeunes dans des postes permanents.

Des efforts sont donc à consentir dans le domaine de l’entrepreneuriat, en adaptant les mécanismes des différentes Agences d’appui à la création de micro-entreprises afin de faciliter la tâche aux jeunes diplômés dans les domaines économiques d’accéder à ce milieu des affaires. 

Création de zones d’activité au niveau des communes  

Un grand travail est en train de se faire entre le ministère de l’Economie de la Connaissance, des startups et des micro-entreprises, et celui de l’Enseignement supérieur pour inclure la culture de l’entrepreneuriat chez les jeunes étudiants. Plusieurs décisions ont été prises dans ce sens, rappelle-t-on, dont l’objectif est d’augmenter le ratio d’entreprises créées pour passer de 25 à 45 entreprises pour 1 000 habitants durant cette période 2023 et 2024.

L’autre objectif visé par le département de Yacine Oualid est d’«augmenter le pourcentage des entrepreneurs titulaires de diplômes universitaires pour le porter de 23% du nombre global de bénéficiaires de l’aide de l’Etat à un minimum de 50%».

Afin de réaliser ces objectifs, « les deux ministères travailleront en collaboration, notamment à travers le lancement des Centres de développement de l’entrepreneuriat (CDE) au sein des universités afin d’accompagner les universitaires porteurs de projets en leurs dispensant une formation intensive dans le domaine de l’entrepreneuriat et en leur permettant de bénéficier de financements », avait déclaré le ministre.

Selon le PLF 2024, le gouvernement poursuivra ses efforts dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Il est prévu également la création de zones d’activités afin d’encourager la création de micro-entreprises par les jeunes à travers les communes du pays. À travers cette décision, la contrainte liée au foncier sera donc réglée et la création d’entreprise par les jeunes entrepreneurs sera simplifiée. 

Un nouveau rééchelonnement de la dette des entreprises Ex-Ansej 

Par ailleurs, il est prévu également le lancement d’une nouvelle opération d’assainissement des dettes bancaires des bénéficiaires de l’Agence ANADE (ex-Ansej). Un nouveau rééchelonnement de la dette est donc au programme du gouvernement. De nombreuses entreprises ont été créées dans le cadre de l’Ansej durant, mais qui n’arrivent pas à rembourser les crédits bancaires contractés. 

Il est à noter que des dizaines de milliers de micro-entreprises, crées dans le cadre du mécanisme d’aide à l’emploi (Anade) (ex-Ansej), n’ont pas pu rembourser leurs crédits.

L’État a décidé d’étudier leurs dossiers pour les rembourser ou relancer leur activité depuis 2020. À travers cette nouvelle opération, les pouvoirs publics veulent en finir avec ce dossier épineux, dont beaucoup de jeunes bénéficiaires réclament un efficacement de la dette.

Une mesure que le gouvernement refuse jusqu’à présent de prendre, mais toutes les pistes sont ouvertes pour un règlement de ce dossier de l’ex-Ansej.

A. R.

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