Gestion du commerce extérieur : Tayeb Zitouni répond à l’UE

Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations

L’économie nationale est en plein essor. Les réformes profondes engagées par le gouvernement durant quatre dernières années, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sont visibles sur le terrain.

Par Akrem R.

La production nationale dans divers domaines est en nette progression. Leschiffres dévoilés par le ministre du Commerce et de la promotion des exportations parlent d’eux-mêmes.

La facture d’importation a été réduite de 60 milliards de dollars à près de 45 milliards actuellement. Sur ce point, le ministre du Commerce s’est interrogé, est-ce le résultat de la politique de limitation des importations, des économies ou est ce grâce au développement de la production nationale ?

«Moi je dirai que c’est grâce à la politique du président de la République, dont des réformes profondes ont été engagées dans divers domaines», a-t-il répondu dans un entretien accordé à la télévision nationale.

Le ministre a expliqué, au passage, que l’Algérie n’a pas interdit l’importation, et, d’ailleurs, aucun pays au monde ne peut assurer son autosuffisance à 100%, y compris les grandes puissances, à l’instar de la Chine ou des Etats-Unis.

Une réponse limpide aux prétentions des pays de l’Union européenne reprochant à l’Algérie de mettre des barrières à leur commerce extérieur. Tayeb Zitouni a précisé, sur ce point, que sur près des 45 milliards de dollars consacrés à l’importation, plus de 20 milliards proviennent de l’UE.

Il est à rappeler que depuis 2020, l’Algérie a adopté une nouvelle stratégie relative à son commerce extérieur consistant en la rationalisation des dépenses, tout en limitant le gaspillage.

Rationalisation des importations

Auparavant, des milliards de dollars sont consacrés à l’importation de produits et des accessoires, dont l’économie nationale n’avait pas besoin.

D’ailleurs, le chef de l’Etat depuis son arrivée au Palais d’El-Mouradia, a été clair sur cet aspect : «Seuls les produits, que nous ne produisons pas et nécessaires, seront importés».

Le ministre du Commerce a indiqué qu’avant 2020, l’Algérie importait tout, des pâtes alimentaires, sauces (mayonnaise, ketchup et autres), aux matériaux de construction (ciment, acier…).

En effet, pas moins de 700 millions de dollars sont consacrés uniquement aux sauces alimentaires, a-t-il dit, indiquant qu’aujourd’hui, « on a atteint l’autosuffisance et des quantités importantes estimées à plus de 50 millions de dollars sont exportées».

Même chose pour les matériaux de construction. «Nous avons réussi à assurer notre autosuffisance en plusieurs matériaux, dont le logement en Algérie est réalisé maintenant à 100% par des produits locaux. Ainsi, des quantités importantes sont également exportées notamment en matière d’acier, le ciment, la céramique et la boiserie, avoisinant les 1,3 milliard de dollars», a souligné Zitouni, en indiquant que n’a pu être réalisé sans la politique de relance économique du pays et également des mesures «protectionnistes» du produit local.

Cette politique est pratiquée partout dans le monde, y compris par l’UE et n’est pas spécifique à l’Algérie. Les pays du Vieux continent qui reprochent à l’Algérie de limiter l’accès de leurs marchandises sur le marché national, ont oublié qu’ils appliquent des mesures protectionnistes sur la Chine, en augmentant les taxes.

Selon le ministre du Commerce, l’Algérie est sur la bonne voie s’agissant du développement de son économie. Durant cette pé- riode de 2020-2024, la production nationale est augmentée de près de 18 milliards de dollars.

C’est un saut quantitatif important. « Aujourd’hui on a réduit les importations à 45 milliards de dollars mais on importe ce qui nous manque sur le marché et ce que nous ne produisons pas et, également, des intrants nécessaires à l’industrie nationale. Cette politique nous a permis de répondre aux besoins du marché national et de nous orienter vers l’exportation », a-t-il détaillé.

7 milliards de dollars d’exportations en 2023

Selon le ministre du Commerce, les exportations algériennes hors hydrocarbures sont en courbe ascendante depuis 2020, en passant de 1,8 milliard de dollars à 7 milliards en 2023.

Elles devraient poursuivre cette montée pour atteindre les 10 milliards de dollars en 2024 et 2025 et devraient atteindre les 29 milliards à horizon 2030, soit un taux de croissance équivalent à 326,6%.

« Les premiers résultats de la politique nationale de promotion des exportations dans le cadre de la vision 2020-2030, ont démontré que plusieurs filières industrielles avaient obtenu des résultats très positifs dans la production et l’exportation, avec des prévisions que les exportations algériennes hors hydrocarbures atteignent 29 milliards de dollars USD à l’horizon 2030», a-t-il indiqué.

Le ministre a, en outre, passé en revue les résultats obtenus en matière d’exportation de produits industriels qui ont enregistré leur valeur la plus élevée en 2022, avec 6,2 milliards USD (+ 55 %), ainsi que les produits agricoles et les industries agro-alimentaires, dont les exportations ont enregistré la valeur la plus élevée en 2023, avec 397 millions USD (+ 11 %), tandis que les exportations des productions halieutiques ont enregistré leur valeur la plus élevée en 2023, avec 34,36 millions USD (+ 66 %).

Le ministre a relevé que les mesures prises dans le cadre de la rationalisation des importations et de la promotion de l’exportation «a donné lieu à l’émergence de nouvelles industries permettant à plusieurs importateurs de se convertir en producteurs et exportateurs dans ces filières».

A. R.

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