L’Algérie poursuit ses efforts pour la concrétisation de l’important projet du gazoduc transsaharien «TSGP» (Trans-Saharian GasPipeline) reliant le Nigeria à la rive nord de la Méditerranée, via l’Algérie et le Niger. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, en effet, s’est exprimé, de nouveau, sur le projet, réitérant la détermination de l’Algérie pour la réalisation de ce gazoduc permettant de mettre sur le marché européen quelque 30 milliards m3/an de gaz naturel.
Par Akrem R.
«L’Algérie œuvre d’arrache-pied à renforcer le projet du gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à la rive nord de la Méditerranée, via l’Algérie et le Niger, à travers le raccordement au réseau gazier algérien», a affirmé le ministre, avant-hier vendredi à Sorrente (Italie) à l’ouverture des travaux de la 3e édition du Forum international «Vers le sud: la stratégie européenne pour une nouvelle saison géopolitique, économique et socioculturelle en Méditerranée».
En effet, ce projet «apportera une grande contribution aux approvisionnements en gaz naturel de l’Europe, et renforcera ainsi la sé- curité énergétique de la rive nord de la Méditerranée», dira-t-il.
Un message clair aux pays de l’UE les incitant à soutenir les efforts de l’Algérie dans la réalisation de ce projet, et faire face aux tentations de certains pays qui proposaient un autre itinéraire, en transitant par pas moins de 13 pays et d’une longueur de 6000 km, dont le coût de réalisation dépasse les 25 milliards de dollars !
Un investissement lourd rendant la proposition faite pour le Maroc de «caduque» et non rentable économiquement, d’autant que les délais de réalisation sont estimés entre 8 à 10 ans.
En dépit de ces réalités économiques, le Maroc avec ses relais tente le détournement du tracé de ce projet, Alger-Lagos en passant par Niamey (Niger) sur une longueur de 4128 km, d’un coût de 19/20 milliards de dollars pour une durée de réalisation de moins de 5 années.
C’est dire que le gazoduc passant par l’Algérie est beaucoup plus rentable que celui passant par le Maroc, l’Algérie ayant l’avantage, outre sa longue expérience gazière, de posséder déjà plusieurs gazoducs opérationnels.
En mars dernier, le ministre Arkab avait affirmé que le projet du Gazoduc transsaharien « TSGP » (Trans-Saharian Gas-Pipeline) avançait à grands pas.
D’ailleurs, il ne restait que 1800 km à réaliser sur les 4 000 km pré- vus. «Le projet qui s’étend sur 4.000 km d’Abuja aux côtes algériennes destiné à l’exportation du gaz nigérian a connu la réalisation d’une grande partie et il n’en reste que 100 km au niveau du Nigeria, 1.000 km au Niger et 700 km en Algérie, soit un total de 1.800 km», avait précisé Arkab.
Les trois pays se sont mis d’accord sur la nécessité de mobiliser tous les moyens pour la relance du projet après le retard «enregistré». Hydrogène vert Sur un autre registre, Arkab a indiqué que «l’Algérie prendra part au débat stratégique avec ses partenaires européens sur la création du Corridor sud H2, pour transporter l’hydrogène renouvelable produit en Algérie vers l’Allemagne, via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche».
Par la même occasion, le ministre a affirmé que ce «mégaprojet» requiert l’établissement de partenariats solides entre les secteurs public et privé, relevant que cette coopération permettra de «mobiliser les grands investissements de partenariat requis pour le développement des infrastructures de production, de stockage et de transport de l’hydrogène».
Dans le même contexte, M. Arkab a mis en avant la détermination de l’Algérie à devenir «le principal fournisseur dans le domaine de l’hydrogène», au regard des énormes capacités et avantages dont elle dispose, lui permettent d’occuper une place pionnière dans ce domaine, soulignant l’importance du modèle énergétique national en cours de préparation.
Au plan régional, M. Arkab a réaffirmé la volonté de l’Algérie d’établir «un partenariat régional solide et efficace» et de devenir «un pôle énergétique dans la région et un axe d’échange énergétique grâce à de nombreux projets dont la liaison électrique et le Corridor sud H2 entre l’Algérie et l’Europe à même de booster la transition énergétique et d’appuyer le développement commun dans le bassin méditerranéen et l’Europe», soulignant l’attachement de l’Algérie à participer activement aux initiatives internationales pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre et du méthane.
Trois milliards USD pour le projet d’interconnexion électrique entre le Nord et le Sud
Le ministre de l’Energie a également évoqué l’un des projets phares de l’Algérie, en l’occurrence, le développement de l’interconnexion électrique entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, auquel une enveloppe de trois (3) mds USD a été allouée.
Le projet, explique M. Arkab, revêt «une importance vitale pour le pays et la région», ajoutant qu’il est à même de renforcer les énergies renouvelables notamment, par l’amélioration des liaisons électriques locales ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’exportation de l’électricité propre vers l’Europe.
Ce projet, poursuit le ministre, «permettra à nos voisins africains de s’y approvisionner dans le cadre de l’esprit de solidarité et de la coopération régionale», affichant la disposition de l’Algérie à «faciliter le passage de l’électricité à partir des pays de la rive Nord de la Méditerranée aux pays africains».
L’initiative permettra l’approvisionnement des pays africains en électricité propre et fiable, contribuant ainsi à leur développement socio- économique, selon le ministre.
Concernant les projets de l’énergie renouvelable (EnR), le ministre a mis en avant la stratégie ambitieuse développée par l’Algérie dans ce domaine, visant à accroître la production d’énergie primaire, notamment de gaz naturel, tout en assurant un approvisionnement durable à long terme en réduisant l’impact sur les écosystèmes, et en combinant la production d’énergie traditionnelle avec le développement des EnR afin de faire face aux défis environnementaux tout en assurant la sécurité énergétique à long terme.
« L’Algérie s’est engagé à atteindre 30% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2035. Ce plan s’appuie sur la mise en œuvre du Programme national des énergies renouvelables, qui vise à atteindre une capacité de production de 15 000 mégawatts, dont 3 000 mégawatts ont été lancés déjà.
Le ministre a, d’autre part, souligné la volonté de l’Algérie de participer activement aux initiatives internationales visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et les émissions de méthane.
Dans le cadre de ces initiatives, le pays a noué des partenariats avec l’Union européenne et la Banque mondiale pour améliorer les techniques de mesure et de réduire les émissions du gaz à effet de serre.
A. R.
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