Par Lyazid Khaber
«Rien ne sera moins industriel que la civilisation née de la révolution industrielle.»
Jean Fourastié
L’annonce faite avant-hier par le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, au sujet du co-financement du projet de la mine de fer de Gara Djebilet (W. Tindouf) par l’Algérie et la Chine, fait revivre un espoir enfouis depuis au moins quelques décennies. Avec un investissement qui ne doit pas dépasser les deux (2) milliards de dollars, ce gigantesque projet qui sera incessamment mis en œuvre, par l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (FERAAL) et un consortium d’entreprises chinoises constitué des entreprises CWE, MCC et HeydaySolar. A première vue, on pourra dire qu’enfin le «rêve» de tous les algériens se réalise. L’on sait cependant qu’il ne s’agit pas là d’une mince affaire. D’abord, il y a le côté technique inhérent à l’exploitation sachant qu’il est établi jusque-là, que sur les 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer de réserves dont dispose ce gisement, 1,7 milliard de tonnes seulement sont exploitables. Le traitement de ce minerai riche en d’autres composants, pose également la question de l’optimisation de la production et celle relative au coût. Ceci dit, ce n’est qu’après évacuation de toutes ces questions que le projet sera viable, avec des prévisions d’exportation brute de 3 millions de tonnes/an. Rien que pour ce gisement, l’Algérie pourra tirer un chiffre d’affaires de 1 milliard 500 millions de dollars/an à se partager avec le partenaire étranger. Tout compte fait, notre pays pourra largement tirer une bagatelle comme 750 millions de dollars/an, si on tient compte des prix actuels du fer sur les marchés internationaux. Cependant, et au-delà du profit, il y a l’élément de développement de la zone de Tindouf qui se pose avec acuité. Car, si rien n’est fait sur place, et que la région reste à l’état où elle se trouve actuellement, il faudra penser à augmenter les charges. Ceci dit, le développement de villes sur place, ainsi qu’une industrie d’accompagnement, doit être au cœur de la démarche du gouvernement. Une vision globale et à long terme s’impose !
L. K