La wilaya de Blida, outre sa réputation de Ville des Roses, était aussi connue pour la qualité de ses fromages de chèvre. Un produit très couru, qui faisait l‘orgueil des Blidéens, qui vous le présentait sur une feuille de vigne fraîchement cueillie. A Bab Esebt, Hammam Melouane, Larbaa, beaucoup de citoyens des wilayas avoisinantes, y venaient pour s’approvisionnaient. De fabrication artisanale, cette industrie de terroir et essentiellement vivrière, qui contribuait à l‘économie locale, tend à disparaître, faute de matière première. Pourtant elle essaie de renaître de ses cendres, par la volonté de quelques éleveurs qui tentent de braver les difficultés et de remettre au goût du jour l’élevage caprin, disparu depuis des décennies.
Par Réda Hadi
Aissa, un jeune de 30 ans qui habite Mouzaia, est à pied d’œuvre avec une quinzaine d‘autres jeunes de la wilaya, pour apprendre les méthodes de fabrication du fromage fermier à base de lait de chèvre, au niveau du siège de le Chambre agricole de Blida.
En effet, depuis quelques temps, ce type de fromage connaît un certain engouement de citoyens qui l‘on découvert ou redécouvert, ainsi que la forte demande de professionnels de l’hôtellerie , qui veulent offrir à leurs clientèles un produit de terroir de qualité.
Il faut préciser que le renouveau de cette industrie est accentué par une renaissance de l’élevage caprin, qui intéresse de plus en plus d‘éleveurs.
L’ A.E.C.A.B en renfort
A ce sujet, l‘A.E.C.A.B ( Association de l’élevage caprin de l’Atlas Blidéen), s‘est engagée auprès des fabricants à développer cette filière et espère, notamment, augmenter la production de lait de chèvre et introduire la fabrication de fromage fermier pour booster cette filière dans la wilaya.
Les adhérents de l’association, qui possèdent chacun, une moyenne de 10 à 15 chèvres, envisagent, par ailleurs, de lancer des formations pour la production du fromage à base de lait de chèvre.
«Nous allons organiser des formations auprès d’un fabriquant de fromage spécialisé de Tizi-Ouzou, qui seront suivies par d’autres, afin que les éleveurs maîtrisent toutes les techniques requises», a précisé son président.
«La transformation du lait de chèvre en fromage est une nécessité absolue pour garantir des gains aux éleveurs et mettre en place un produit hautement bénéfique pour la santé des consommateurs», a-t-il expliqué, ajoutant que l’association ambitionne d’atteindre un niveau de développement de ce produit fermier «similaire à ce qui est réalisé dans certains pays européens comme la France, la Suisse et les Pays-Bas.
Engouement certain
Le métier attire de nombreux éleveurs caprins désirant assurer davantage de rentabilité et de mise en valeur du lait de chèvre. En atteste, l’engouement suscité par ce cycle de formations, devenu une tradition pour l’association des éleveurs caprins de Blida, qui a déjà organisé des sessions du genre, ces dernières années.
L’objectif majeur de ces stages est d’inculquer aux éleveurs caprins les méthodes et techniques de fabrication du fromage fermier, qui leur permettra de donner plus de rentabilité à la filière de manière générale.
le métier n’est pas très compliqué et il suffit aux stagiaires de s’impliquer convenablement durant les cinq jours du stage pour le maîtriser amplement.
Il faut souligner que les précédentes sessions de formation organisées au niveau de la Chambre d’agriculture de Blida ces trois dernières années, ont abouti à l’émergence de nombreux éleveurs qui se sont tournés vers la fabrication de fromage de chèvre dans diverses régions du pays et qui parviennent à commercialiser leurs produits sans difficulté. La production du fromage et des produits laitiers en général a connu un bond qualitatif appréciable en Algérie. Des produits qui peuvent aisément satisfaire les consommateurs algériens de plus en plus exigeants.
R. H.