Ces derniers jours, les prix des viandes blanches, notamment celui du poulet, ont connu une hausse vertigineuse. Ils ont pratiquement doublé en un court laps du temps, passant de 250 DA le kilo à… 450 DA ! Les ménages ne savent plus à quel saint se vouer, notamment, avec la hausse généralisée des autres produits alimentaires.
Une situation qui s’expliquerait, selon le gouvernement, par la hausse des prix des matières premières dans les marchés mondiaux, le glissement du dinar et les dysfonctionnements de la chaine de distribution, où le fléau de la spéculation bat son plein. S’agissant de la flambée des prix des volailles, l’expert consultant en agriculture, Aissa Manseur a fait savoir que parmi les raisons de cette situation, celle de la hausse des prix du Soja et Maïs sur les marchés internationaux. En effet, le prix d’un quintal du maïs jaune a dépassé les 270 dollars, alors que le prix du Soja a, de son côté, atteint des seuils inédits, avec 565 dollars le quintal. Au niveau local, les prix de ces deux intrants essentiels pour la filière avicole ont atteint des proportions alarmantes. À titre d’exemple, le prix du Soja qui ne dépassait pas les 6500 DA le quintal est cédé actuellement aux éleveurs à 130 000 DA !
Le prix du maïs est passé, lui aussi, de 3000 DA à 4500 DA le quintal. Outre la flambé des prix sur le marché international, l’expert a estimé, dans un post sur sa page facebook, que la spéculation a joué un grand rôle dans la détermination des prix des aliments. Cette situation a conduit systématiquement à la hausse des coûts des aviculteurs, indique-t-il, en ajoutant que tout cela à un impact direct sur le prix final du poulet. Les besoins de l’Algérie en matière de ces deux intrants sont quantifiés à 4,2 millions de tonnes/an pour le maïs, dont «nous importons 5 millions de tonnes» et l’équivalant de 1,2 milliard de dollars en Soja.
M. Manseur a expliqué également que parmi les raisons du dysfonctionnement du marché avicole en Algérie, c’est que près de 40% des aviculteurs activent dans la sphère informelle. Des efforts doivent être consentis dans ce domaine, notamment, en matière d’organisation. L’expert a recommandé aux autorités de procéder à la régularisation de la situation des petits éleveurs à travers un accompagnement adéquat visant à développer et moderniser leur activité et ce, dans le but de les faire atterrir dans la sphère officielle de la production des viandes blanches. Ainsi, il est recommandé au département de l’Agriculture d’investir dans le domaine des aliments et autres intrants essentiels pour la filière avicole. Ceci permettra, dira-t-il, de réduire notre dépendance vis-à-vis des marchés internationaux et de garantir une bonne maitrise des coûts de production. Cet expert a estimé, enfin, que la filière avicole dans notre pays a besoin d’une réforme profonde et une nouvelle réorganisation afin d’assurer une bonne maitrise du marché en commençant par la maitrise de la production et prix des aliments et ensuite par celui du process de production.
Akrem R.