La courbe du chômage ne cesse d’augmenter d’une manière exponentielle en Algérie. Avec la crise du Coronavirus, la situation s’en est trouvée davantage amplifiée. Avec une population composée à plus de 55 % de jeunes, il était primordial pour le gouvernement d’inverser cette tendance. C’est donc à travers une nouvelle approche que le gouvernement entreprend réussir à endiguer ce fléau. Aussi, l’Exécutif s’engage, à travers son Plan d’action, à mettre en œuvre le programme du président de la République, qui sera soumis au Parlement pour débat, à promouvoir l’emploi et lutter contre le chômage à travers une approche économique.
Par Réda Hadi
Le Gouvernement s’engage, également, à accélérer la mise en œuvre des instruments d’appui devant être déployés par l’Agence Nationale de Développement de la PME et de Promotion de l’Innovation dans le cadre de ses attributions, la valorisation des capacités humaines créatives et innovantes à travers l’amélioration des systèmes de management, ainsi que la modernisation de l’infrastructure qualité afin d’améliorer la compétitivité des entreprises et la qualité des produits et des services en vue d’élargir l’offre exportable.
Ce plan une fois connu, a recueilli l’adhésion de nombreux économistes, qui ont estimé l’approche plus en adéquation avec les réalités du moment. Car selon M. Haddad Mohamed, économiste, la «population jeune actuelle est entrée dans un environnement de l’emploi en pleine mutation : ils sont nés dans une période où les emplois garantis du secteur public étaient la norme, mais sont arrivés à maturité dans une économie de plus en plus globalisée où leur éducation et leur formation ne leur donnent pas les moyens de soutenir la concurrence» et de soutenir qu’ «un certain nombre de facteurs fondamentaux ont induit ou exacerbé le chômage des jeunes en Algérie. A savoir une poussée de la population jeune, un déséquilibre des qualifications entre les produits du système éducatif et les besoins du monde économique ; une pénurie d’emplois décents et la crise économique mondiale »
Avant tout assainir le climat des affaires
Il a tenu à préciser, tout de même, qu’avant tout, il faut «clarifier et assainir l’environnement économique et le climat des investissements. Car cela peut freiner la croissance du secteur privé et l’investissement, la productivité ainsi que l’entrée des entreprises dans le secteur formel. »
Pour cet expert, quelques soient les mesures entreprises, il faut encourager le secteur privé. Rien ne peut réussir, sans cela, car les lourdeurs administratives, la corruption et les coûts prohibitifs de certaines procédures de création d’entreprise, telles que l’obtention du permis de construire ou le transfert des titres de propriété, encouragent les entreprises de petite taille à évoluer dans le secteur informel et à demeurer de taille modeste pour éviter d’être détectées. Aussi, l’accès au financement constitue un obstacle majeur à l’activité commerciale, selon 50 % des entreprises en Algérie » nous a-t-il conclu tout en faisant remarquer que « cette nouvelle approche est prometteuse ».
Le gouvernement veut insuffler une nouvelle dynamique à la création d’emploi pérennes en prévoyant la relance des processus de mise à niveau des entreprises en conditionnant l’accès au dispositif selon les objectifs stratégiques du secteur (filières à promouvoir), l’examen, avec les institutions concernées des modalités d’accès au financement bancaire, ainsi que la facilitation de l’accès des PME au financement et le renforcement des actions de garantie des crédits par la diversification des produits, notamment du Fonds de Garantie des Crédits aux PME (FGAR) et de la Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement PME (CGCI-PME).
S’agissant de la création des activités, le Gouvernement s’engage à simplifier les procédures de création d’entreprises en réduisant le nombre d’intervenants administratifs et les coûts, ainsi qu’à «débureaucratiser» les autres procédures de création d’activités (carte d’artisan, professions libérales, statut d’autoentrepreneur), et à augmenter le nombre d’entreprises créées pour 1.000 habitants. Il table enfin sur la digitalisation des procédures de création d’entreprises.
R. H.