Foncier industriel non exploité : Ali Aoun : « La loi sera appliquée !»

Le gouvernement veut en finir avec le problème du foncier industriel non exploité. Le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, s’est exprimé encore une fois sur ce dossier en des termes on ne peut plus fermes. 

Par Akrem R.

Depuis la wilaya d’Oum El-Bouaghi, en effet, le ministre a renouvelé, hier, ses directives concernant la récupération du foncier industriel non exploité. Il a, ainsi, appelé les responsables et cadres de son secteur à l’application stricte de loi concernant le foncier industriel attribué et non exploité jusqu’à présent.

«Tout investisseur ayant bénéficié d’un terrain (foncier) pour une période et n’a pas lancé encore son projet, devra répondre de ses engagements vis-à-vis de la loi.  Le terrain en question devra être récupérer par les autorités de wilaya concernées», a souligné Ali Aoun devant les cadres et responsables de son secteur.

Et d’ajouter : « La loi sera appliquée quelle que soit la situation du bénéficiaire».

Le ministre de l’Industrie connu par son franc-parler, par ailleurs, a instruit les responsables de  la société CAPREF du groupe Divindus  pour l’application de la loi dans toute sa rigueur. Un délai sera accordé, indique-t-il, aux investisseurs retardataires quant au lancement de la réalisation et la concrétisation de son projet avant que la loi ne soit appliquée, auquel cas le foncier lui sera retiré.

«Comme je  l’a déjà déclaré. Nous devons récupérer ces terrains car beaucoup d’investisseurs attendent et nous n’avons pas le droit de les bloquer», souligne-t-il, en affirmant que « nous n’avons rien à faire ou à gagner avec des gens qui, ayant bénéficié d’un foncier, ne concrétise pas leurs projets !  Et d’insister : « On n’a plus de temps à perdre. La création de postes d’emploi dans ces zones et localités est plus que nécessaire, au moment où vous, vous vousenfermez dans vos bureaux !». 

Un message clair de la part du ministre de l’Industrie qui veut mettre de l’ordre dans ce secteur stratégique, et sur lequel le gouvernement mise pour dynamiser et diversifier l’économie nationale.

Le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique a, par ailleurs, ordonné aux responsables der son secteur l’accélération des travaux de l’aménagement et le raccordement des zones industrielles en électricité et autres commodités nécessaires, en arrêtant un programme bien défini à cet effet. Pour le financement, chaque investisseur a son financement et paiera ses charges, dira le ministre, en accusant l’administration des retards dans la régulation du foncier industriel non exploité. «C’est vous qui êtes en train de traiter ce dossier d’une manière bureaucratique», accuse-t-il.

En clair, les responsables sont appelés à s’impliquer davantage, en assurant une meilleure gestion du foncier industriel.  

Ultime avertissement aux bénéficiaires du foncier  

La semaine dernière, le ministre de l’Industrie et de la production industrielle avait adressé depuis la wilaya de Boumerdes, un dernier avertissement aux investisseurs qui n’ont pas encore lancé leurs projets. «C’est le dernier avertissement, la loi sera appliquée. Les terrains attribués et non exploités doivent être récupérés», avait-il lancé. 

Il est à noter qu’une large opération d’assainissement du foncier industriel a été lancée par le gouvernement. Elle s’est soldée par  la récupération de  2308 hectares de foncier non exploités au niveau des zones industrielles (Z I) et des zones d’activités (Z A). 

Concernant l’amélioration de l’offre foncière, il est également à rappeler que les pouvoirs publics avaient adopté un programme pour la réalisation de 50 nouvelles ZI réparties sur 39 wilayas, de manière à cadrer avec les objectifs du développement régional et à concourir à l’instauration d’un équilibre entre les régions.

Le taux d’avancement des travaux de réalisation de six (6) ZI placées sous l’autorité du ministère a atteint 80%, notamment les ZI de Larbaâtache à Boumerdès, El Ksar à Bejaïa et Ouled Bendamou à Tlemcen, avec une superficie totale de 416 h et lesquelles «devront entrer en service dans les plus brefs délais». 

Quant aux 44 zones industrielles restantes, dont la réalisation a été confiée aux walis, 12 d’entre elles sont à l’étude et 32 autres enregistrent des taux d’avancement variables.  Une fois toutes ces zones réceptionnées, la problématique du foncier sera définitivement réglée. Il ne reste que la promulgation de la nouvelle loi sur le foncier économique pour le démarrage des projets d’investissements.  Selon le dernier rapport de l’AAPI, plus de 3000 projets sont enregistrés au niveau de l’Agence. Leur démarrage contribuera à la création de dizaine de milliers d’emplois. 

1 595 projets industriels inscrits à l’AAPI

Dans le secteur industriel, pas moins de 1 595 projets d’investissement sont enregistrés au niveau de l’Agence Algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), soit  plus de 51% du total des projets inscrits pour un montant de 1 330 231 DA et la création de près de 50 000 projets.

Des chiffres qui montrent l’engouement de l’investissement dans le domaine industriel, d’où la nécessité de passer à la vitesse supérieur dans la résolution du dossier du foncier, permettant le lancement effectif  de l’investissement productif et créateur de richesse et de valeur ajoutée.

D’ailleurs, les opérateurs et les investisseurs s’impatientent à voir la nouvelle loi régissant le foncier économique promulguée et entrer en vigueur. Il est à noter que l’investissement est à l’arrêt depuis fin 2019. La promulgation du nouveau code de l’investissement avec ses textes d’application fin 2022 a été qualifié de salutaire par le Patronat, en attendant la réglementation du foncier économique.

Une ultime étape pour la relance de l’investissement et de l’économie nationale. 

A. R.

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