Les prix de plusieurs produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, connaissent une flambée sans précédent. Le budget des ménages n’arrive plus à suivre le rythme de la fluctuation des prix ! Les dépenses allouées à la consommation augmentent comme jamais depuis des années, sans toutefois répondre aux besoins rééls de la famille.
Akrem R
Une situation qui reflète la forte érosion du pouvoir d’achat des ménages. Ces derniers sont livrés à eux-mêmes et ne savent pas à quel sain se vouer. « Nous sommes confrontés à une situation inédite. Le couffin d’une famille de 4 personnes d’une semaine que nous avions l’habitude de remplir avec 5000 DA, nécessite actuellement, près de 10 000 DA, soit le double de ce nous dépensions auparavant !», témoigne un chef de chef de famille, rencontré à la sortie d’un marché à la commune de Larbaa (wilaya de Blida), non sans estimé urgent que le gouvernement intervienne.
Si la hausse des prix des produits de l’importation s’expliquent par la flambée des prix sur le marché international et par les coûts du fret, comment explique-t-on la hausse des produits agricoles ? S’interroge un autre citoyen, citant l’exemple de la pomme de terre. Le kilo de ce tubercule dépasse les 100 da/kg ! Cette courbe ascendante est suivie par d’autres légumes : la tomate entre 80 à 120 DA, le poivron à partir de 120 DA, l’haricot vert entre 180 à 220DA, la courgette à 100 DA, l’aubergine à 80 DA, la laitue à 150 da, le navet à 120 da, et les carottes à 80 Da. Quand aux prix des fruits, ils sont, tout simplement, inaccessibles pour les petites bourses. La pomme est cédée à 400 DA, la banane à 250 DA, les raisins à partir de 220 DA, les dattes entre 400 à 800 DA /kg.
S’agissant des prix des viandes, ces derniers connaissent une certaine stabilité, notamment les viandes rouges (Ovin et bovine), variant entre 1200 DA à 1700 DA/kg, mais qui demeurent tout de même trop chères pour les ménages à revenus moyens et faibles. En revanche, les prix des viandes blanches ont décollé. Un kilogramme du poulet dépasse les 500 DA ! La situation risque de perdurer encore, au moins durant une autre année, de l’avis de l’expert agricole, Laala Boukhalfa.
Anarchie et désorganisation des marchés
Ce dernier qui n’a pas cessé de tirer la sonnette d’alarme sur l’anarchie et la désorganisation que connait la filière avicole depuis 2019, a indiqué que, certainement, la flambée des prix des aliments de bétail sur le marché international a contribué à cette situation. Mais, précise-t-il, c’est l’organisation en interne qui fait défaut. «Les causes de cette hausse sont liées à l’absence d’une stratégie organisationnelle, manque de suivi et de Contrôle», déplore l’expert.
Pour l’intervenant, le marché algérien nécessite un effectif présent avoisinant les 36. 0000 sujets, actuellement, alors que les nouvelles, mises en places, sont estimées à moins de 120 000 sujets, soit moins de 50% des besoins du marché local. «La situation va s’aggraver davantage occasionnant une autre hausse des prix, surtout, à l’occasion de la rentrée sociale, scolaire et universitaire.
L’oeuf sera certainement comptabilisé à hauteur de 20 DA l’unité !», a-t-il prédit. Pour remédier à la situation et stopper cette flambée, des mesures d’urgence s’imposent, indiquant en clair que « gérer, c’est prévoir». Lors d’une rencontre entre le gouvernement et les walis, le Président Tebboune avait ordonné au ministère du Commerce de trouver des solutions idoines pour stabiliser les prix sur le marché. Ces derniers jours, les brigades du contrôle mixe, Commerce-Gendarmerie nationale ont multiplié les opérations de contrôles. D’ailleurs, des quantités énormes de pommes de terre destinées à la spéculation ont été saisies.
Toutefois, la lutte contre la fraude et la spéculation ne réglera pas, à elle seule, le problème. Il y a nécessité d’impliquer tous les secteurs (industrie, agriculture, transport et commerce) dans l’opération, dira l’expert Ahmed Souahlia. «Le ministère du Commerce ne peut assumer, à lui seul, la responsabilité de la hausse des prix. C’est un problème gouvernemental. Il faut dynamiser l’investissement local afin de produire en quantité suffisante et répondre aux besoins du marché», a-t-il souligné, en appelant à maîtriser la structure du coût (transport, marge..).
A. R.