Le financement étranger de l’économie nationale, notamment, des PME/PMI, est l’une des opportunités à saisir par l’Algérie, surtout en cette période de «vaches maigres», les ressources financières locales se faisant rares, la crise financière et la pandémie étant à l’origine du recul drastique du niveau des liquidités des banques et établissements financiers.
Par Akrem R.
En effet, la liquidité globale des banques algériennes s’est établie à 681,71 milliards de DA, selon la situation mensuelle de la Banque d’Algérie au 31 janvier 2021, publiée au Journal Officiel n°62 datant du 15 août en cours. Ces chiffres montrent une légère amélioration du niveau de liquidité par rapport au mois de novembre 2020, où elle était à 612 milliards de DA. Le niveau des liquidités bancaires est passée de 1108 milliards de dinars en décembre 2019 à 771 milliards DA en juin 2020, pour dégringoler à 476 milliards en septembre de la même année. Il était à 583 milliards DA en octobre 2020. Cette situation difficile a influé négativement sur le financement des projets d’investissements. D’ailleurs, plusieurs entreprises publiques et privées, ont été contraintes tout simplement, de revoir à la baisse leurs programmes d’investissements.
À titre d’exemple, l’Entreprise nationale en électroménager, (Eniem), n’arrive toujours pas à trouver les crédits bancaires nécessaires, estimés à 3 milliards de DA, pour le bon fonctionnement de sa chaine de production. Le syndicat UGTA de cette société a interpellé, récemment, les pouvoirs publics sur la dégradation de la situation financière de l’entreprise. Selon eux, l’entreprise se trouve au bord de la faillite et l’intervention de l’Etat est urgente. Et cette société n’est qu’un échantillon du marasme que vivent nombres d’entreprises. Beaucoup d’autres entreprises des deux secteurs, en effet, se trouvent dans cette situation de déficits de trésorerie. Le gouvernement est appelé à revoir sa politique de financement de l’économie nationale en générale et des entreprises en particulier, tout en permettant aux chefs d’entreprises du secteur privé, notamment, de bénéficier des crédits à taux d’intérêt compétitifs, même négative, sur le marché financier international. Si jusque-là, l’endettement extérieur est exclu par l’Etat algérien, pour des raisons de souveraineté nationale, toutefois, rien ne justifie l’interdiction de faire des emprunts à l’étranger pour les entreprises privées. Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC, ex-FCE), Mohamed Sami Agli, avait estimé, lors d’une conférence de presse qu’il est temps que le gouvernement balise la route aux entreprises privées pour contracter des emprunts à l’étranger. Pour lui, il n’est plus permis de s’appyer uniquement sur l’argent du Trésor et les crédits bancaires. «Il fallait donner toutes les chances à l’économie nationale pour se relancer», avait-il souligné, en estimant nécessaire de permettre à l’acteur économique de chercher le meilleur financement, en Algérie ou ailleurs. Et d’ajouter : «Le challenge aujourd’hui est de trouver d’autres moyens de financement. Le financement à l’étranger existe. Parfois il est même à des taux négatifs. Il faut donc essayer de tirer profit de tout cela, à l’instar de tous les pays qui sont en train de le faire. Ce financement peut se faire à travers des fonds d’investissement, l’investissement direct ou indirect ou par l’association».
Il est à noter que la Société financière internationale (SFI) a décaissé en faveur des petites et moyennes entreprises (PME) d’Afrique et du Moyen-Orient un montant de 10,4 milliards de dollars, dont le privé algérien n’a pas bénéficié malheureusement. Ces ressources ont doublé par rapport à celles engagées au cours de l’exercice 2020, soit 5,6 milliards $. L’institution membre du groupe de la Banque mondiale et en charge du secteur privé dans les marchés émergents affirme avoir investi, selon l’agence Ecofin, principalement dans les infrastructures numériques, de santé, dans les services financiers et les énergies.
A R