Le Premier ministre Aïmene Benabderahmane a annoncé, hier à Alger, la révision du système et mécanismes d’octroi d’avantages fiscaux. Cette révision de la dépense fiscale s’impose avec acuité, du fait que ces facilitations et aides n’ont pas contribué à atteindre les résultats escomptés.
Par Akrem R.
À titre d’exemple, 1500 milliards de DA, soit l’équivalant de 10 milliards de dollars ont été alloués aux entreprises dans le cadre des diapositifs (exonération et réduction d’impôts et douanières) de l’ANDI et également, pour la réévaluation et l’assainissement de la situation de plusieurs entreprises, notamment, du secteur public. Ces sommes importantes, déplore-t-il, n’ont pas généré les résultats attendus, ni en matière de création de valeur ajoutée, ni en matière de création d’emploi. En outre, 711 milliards de DA de bonification de taux d’intérêt sur les crédits que l’Etat a supporté durant la période de 2011 à 2020 ! Ce diagnostic amère nécessité la refonte totale de la politique actuelle et de procéder à la révision profonde de la manière avec laquelle les avantages parafiscaux sont attribués. En effet, la distribution de cette manne devrait être allouée aux personnes dans le besoin et selon les régions du pays, affirme Benabderahmane dans un discours, à la clôture des travaux de la conférence nationale sur la relance industrielle. « Nous sommes déterminés à changer du paradigme, en passant d’une gestion conjoncturelle à une gestion planifiée et méthodique afin de mettre le train de notre industrie sur les rails», a-t-il souligné. S’agissant des projets d’investissements finalisés, en situation de blocage pour divers problèmes, le Premier ministre a annoncé la création d’une commission nationale pour statuer sur ces projets et, aussi, établir une évaluation des pertes engendrées pour l’économie nationale. Il a promis que des mesures appropriées seront prises pour remédier à cette situation, tout en garantissant un accompagnement nécessaire pour les projets en cours de réalisation. Evoquant le foncier industriel, Benabderhamane a annoncé que près de 14 700 parcelles attribuées sont non exploitées depuis des années! Des opérations d’assainissement sont en cours et ces terrains seront attribués aux véritables investisseurs. « La création d’une agence nationale en 2022 permettra d’en finir définitivement avec ce problème lié au foncier industriel», dira-t-il d’emblée.
Benabderahamne défend les banques
Sur un autre registre, le Premier ministre, ministre des Finances Aïmene Benabderhamane, a fait un plaidoyer pour nos banques et ce, en dépit des carences qui caractérisent encore notre système bancaire. Le nombre de dossiers et la valeur des financements attribués en font foi. Il y a lieu, à ce titre, de citer le traitement en 2019 de 9600 dossiers pour une valeur de 1870 milliards de DA (crédit de financement) et 20164 dossiers pour une valeur de 2758 milliards (crédits à l’exploitation), et le traitement de 162 844 pour une valeur de 1741 milliards (crédit de financement) à septembre 2021, et 168 000 dossiers pour une valeur de 3 059 milliards de DA (crédit d’exploitation). Ces financement représentent accordés durant ces trois années représentent un total de 14 144 milliards de DA, 44% de ces financements reviennent au secteur de l’industrie (342 700 crédits). Il a réitéré, enfin, l’engagement du gouvernement pour la mise en apllication de ces recommandations, l’amélioration du climat des affaires et la simplification des procédures, en annonçant l’organisation de deux autres conférences dédiées exclusivement pour l’agriculture et le Tourisme.
A R.