Face aux fluctuations boursières mondiales : L’offre d’achat du groupe énergétique Emirati, TAQA et la structure de l’actionnariat de Naturgy Energy Group  et de la société Medgaz

(2ème partie et fin)

Par Abderrahmane Mebtoul

Dans ce cas, la capitalisation boursière au sein de ce groupe international au 14/05/2024 de l’Algérie est de 997.230.770 euros contre 876 millions de dollars en 2023.

Pour MEDGAZ, il a enregistré un chiffre d’affaires de 295,761 millions d’euros en 2022, une augmentation de plus de 19 % par rapport à l’année 2021, avec un résultat d’exploitation de 211,997 millions d’euros et un bénéfice de 135,937 millions d’euros en 2022, marquant une augmentation de 28,3 % de ses profits par rapport à 2021.

Ce Gazoduc offshore relie directement l’Algérie, au départ de la Station de Compression sise à Beni-Saf, à l’Espagne au niveau du Terminal Arrivée sis à Almeria, d’un diamètre de 24″ et d’une longueur de 210 kms avait une capacité de transport annuelle de 8,2 milliards mètres cubes mais qui a été augmentée courant 1er trimestre 2021 à 10,2 milliards mètres cubes par l’ajout d’un 4ème Turbo-Compresseur au niveau de la Station de Compression de Beni-Saf en Algérie où en mars 2024, l’Algérie représente environ 30% de l’approvisionnement en gaz de l’Espagne et globalement en 2023, environ 19%  l’Europe. 

Après l’achèvement d’une opération d’acquisition de 19,10% des actions détenues par la compagnie espagnole CEPSA Holding dans la Société Medgaz, Sonatrach a augmenté sa participation dans la Société Medgaz SA de 8,04 %.ce qui lui donne une participation passant de 42,96% à 51 % étant devenue majoritaire.

2.- La cession d’actions est une pratique normale conforme au droit du commerce international. 

Mais des pays, expliquant les nombreux litiges au niveau de l’OMC, garant de la liberté du commerce, comme les USA et certaines dispositions de la commission européenne, pour ne pas parler des pays comme la Chine et Russie, et qui  ont privilégié leurs intérêts nationaux avec pour finalité de mieux prendre en compte les préoccupations de sécurité nationale découlant de certaines transactions de groupes étrangers, ont introduit des clauses restrictives dans les contrats lors de la cession d’actions de leurs propres firmes. 

Ainsi on trouve la minorité de blocage et le droit de préemption qui est l’avantage qui est donné à quelqu’un, soit par la loi soit par une disposition contractuelle de pouvoir se substituer à l’acquéreur d’un droit ou d’un bien pour en faire l’acquisition à sa place et dans les mêmes conditions que ce dernier.

D’où l’importance de bien rédiger les contrats internationaux de connaître toutes les conséquences de tel article ou annexe afin d’éviter des litiges et donc des pénalités au niveau des tribunaux internationaux.  

Il faut se rendre à l’évidence  du fait des expériences internationales, que des clauses contractuelles ne sont pas une fin en soi, la solidité de telles clauses n’étant pas évidente lorsque l’entreprise avec laquelle on contracte est cotée en Bourse, que le  monde est dominé par les marchés financiers que  nous sommes à l’ère de la mondialisation avec d’importantes transactions boursières au niveau mondial où les échanges sur les marchés actions se sont élevées en 2023 à plus de 100.000 milliards de dollars, presque l’équivalent du PIB mondial. 

Face à ces mouvements  boursiers en perpétuelles, d’ ’où l’importance pour l’Algérie d’être un acteur (direct ou indirect) sur les marchés des capitaux internationaux car rien n’empêche l’Algérie d’investir directement ou indirectement dans n’importe quelle entreprise européenne ou occidentale et des fonds comme TAQA, et peut donc se porter acquéreur d’actions au niveau de Naturgy afin d’influencer les décisions au niveau du conseil d’administration et cela peut s’appliquer dans bon nombre de secteurs où l’Algérie  entretient des relations économiques   aux réseaux internationaux.

Supposant de connaître les nouveaux mécanismes économiques et financiers internationaux en perpétuelle évolution, l’Algérie comme certains pays du Golfe, grâce à ses compétences nationales, sa diaspora et en intégrant les nombreuses compétences internationales, et son capital argent, 69 milliards de dollars fin 2023 et environ 80 83 milliards de dollars en intégrant  les 173 tonnes d’or, pourrait favoriser la joint-venture qui désigne un contrat de collaboration entre deux ou plusieurs entreprises dans le but de mettre en commun une stratégie (mutualisation des coûts et des risques) étant considéré comme un instrument d’investissement direct international facilitant le transfert de technologie , mais ce qui suppose la collaboration avec des co-entreprises avec des firmes de renom qui maîtrise les technologies  et  qui ont accès  aux marchés internationaux. 

En conclusion, s’imposent des stratégies d’adaptation, étant dans un monde interdépendant avec de profonds changement géostratégiques s’orientant vers un monde multipolaire qui sera dominé par les nouvelles technologies (transition numérique), la transition énergétique afin de faire face aux impacts négatifs du réchauffement climatique et les marchés financiers. 

Face à ces transformations, l’idée développée il y a de cela plusieurs années (voir conférence à l’UNESCO 1993 du professeur abderrahmane Mebtoul séminaire international Europe/Afrique), d’une bourse euro africaine afin de dynamiser l’investissement du continent dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant est d‘une brûlante actualité.  

A. M.

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