Face aux besoins croissants internes et aux tensions géostratégiques : Les dix axes du redressement socio-économique de l’Algérie 2025/2030

Les dix axes du redressement socio-économique de l'Algérie 2025/2030

Par Abderrahmane MEBTOUL

5- Le cinquième axe , fondement de tout le processus de développement, donner le primat à la connaissance, évitant l’exode de cerveaux , et avoir une autre politique vis-à-vis de notre diaspora à travers des partenariats intelligents, une Nation sans son élite étant comme un corps sans âme.

Cela renvoie à une nouvelle politique de l’emploi de formation adaptée aux nouvelles technologies, réduire les inégalités sociales et revoir le système fiscal par la combinaison de l’équité verticale et horizontale et la politique des subventions ciblées inter socioprofessionnelle et inter régionale

6- Le sixième axe, est un nouveau management stratégique de Sonatrach, lieu de production de la rente, principale source de financement, dont les recettes doivent être orientées vers le développement d’une économie productive de projets créateurs de valeur ajoutée et pas seulement comme par le passé en favorisant l’importation.

Car si les projets structurants sont mis en œuvre début 2025, pour les PMI/PME, la rentabilité ne se fera pas avant trois années et pour les grands projets, pas avant 7/8 ans.

7- Le septième axe, est la ré- forme du système financier public, lieu de distribution à plus de 90% de la rente dans toute sa composante (douane, banques, fiscalité, domaine) dont la dynamisation de la bourse des valeurs, enjeu énorme de pouvoir, avec un tableau de la valeur relié aux réseaux internationaux pour détecter les surfacturations, avec l’accélération de sa numérisation d’améliorer le fonctionnement des marchés et des initiatives par l’amélioration du climat des affaires.

Pour cela s’impose une politique incitative d’encadrement macro-économique et macro social solidaires et loin des discours, avoir une nette volonté politique d’aller vers une économie de marché à finalité sociale.

La nouvelle politique économique doit être marquée par l’adaptation à l’universalisation de l’économie de marché, tenant compte des spécificités sociales, où la dominance est le consommateur et l’arbitre, les marchés financiers.

8- Le huitième axe est la restructuration des capitaux marchands de l’Etat, évitant ces assainissements et réévaluations à répétions, dépénaliser l’acte de gestion pour permettre aux managers de prendre des risques, à ne pas confondre avec la corruption, favoriser le partenariat public privé, PPP ? la privatisation partielle et totale, l’accélération de la transition numérique et énergétique (efficacité énergétique et énergies renouvelables).

L’on devra imaginer une nouvelle politique non de l’industrie, mais de l’entreprise, loin des anciennes organisations hiérarchiques bureaucratiques dépassées mais sur la souplesse des organisations, basées sur les réseaux, grâce aux nouvelles technologies par la décentralisation des décisions économiques, à travers la gestion prévisionnelle des compétences et le travail en groupes.

9- Le neuvième axe, aucun pays de par le monde n’ayant une autosuffisance alimentaire à 100%, est de garantir un minimum de sécurité alimentaire, une nouvelle politique agricole axée sur une nouveau modèle de consommation alimentaire économisant l’eau douce ,qui deviendra de plus en plus rare, et cela concerne la majorité des pays et pas seulement l’Algérie, sur la préservation des meilleures terres qui sont au Nord, la mise en valeur des terres et des hauts plateaux du Sud.

L’Algérie étant un pays semi-aride, une nouvelle politique de l’eau s’impose par une lutte contre les fuites dans les canalisations, développer le goutte à goutte dans l’agriculture, le dévasement des barrages par un entretien régulier et l’accélération de la construction d’unités de dessalement de l’eau de mer, étant prévu par l’ONU ; une sécheresse en Afrique du Nord entre 2025/2030.

10- Le dixième axe, le taux de croissance ayant une signification limitée, il s’agit d’améliorer l’indice du développement humain comme le recommande le PNUD dont la santé et l’éducation.

Concernant la maladie qui évolue en fonction de plusieurs facteurs, l’environnement (par exemple la pollution et les effets psycho sociologiques avec des dépressions), la sous-alimentation, il s’agit de revoir la gestion du système de santé, ayant de très bons professeurs de médecine dans toutes les spécialités, mais évoluant dans un environnement contraignant, devant avoir une vision globale car se trouvant au carrefour de plusieurs départements ministériels, y compris la production du matériel et des médicaments.

En conclusion, le véritable patriotisme à ne pas confondre avec le nationalisme chauviniste, se mesurera par la capacité des Algériens d’améliorer leur niveau de vie grâce à leur contribution à la valeur ajoutée locale et mondiale.

L’objectif pour un développement durable est de redonner confiance sans laquelle aucun développement ne peut se faire.

Le temps ne se rattrapant jamais en économie, tout en évitant la sinistrose gratuite, les défis 2025/2030 pour l’Algérie sont une véritable stratégie d’adaptation pour une rapide relance économique à ce monde turbulent et instable, supposant de profondes réformes et faire de l’Algérie un pays pivot, régional, elle en a les potentialités, afin de faire face aux tensions sociales internes et des incidences sécuritaires et géostratégiques au niveau de la région africaine et méditerranéenne.

(2ème partie et fin)

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