Le gouvernement multiplie les initiatives pour renforcer la sous-traitance locale, considérée comme étant la pierre angulaire d’une industrie nationale compétitive et durable, notamment dans la fabrication de véhicules industriels. Une orientation qui s’inscrit en étroite ligne avec les directives et engagements du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en faveur de la relance productive et de la réduction de la dépendance aux importations.
Par Akrem R.
D’ailleurs, depuis son arrivée au Palais d’El-Mouradia, des décisions importantes ont été prises, en décidant de suspendre les usines de montage SKD et CKD, qualifiées d’importation déguisée. Une politique qui avait occasionné la perte de milliards de dollars sans une avancée en matière industrielle.
Depuis, une nouvelle politique est mise en place, en exigeant des taux d’intégration physique avoisinant les 40 %. En dépit des pressions exercées par les uns et les autres, le gouvernement a décidé de maintenir le cap pour asseoir une véritable industrie, en limitant l’importation de véhicules aux particuliers. Une stratégie qui commence à donner des résultats sur le terrain.
Signature d’un accord entre FAW et COSIDER
De nombreuses marques internationales ont manifesté leur intérêt pour investir en Algérie, tout en contribuant à l’émergence d’un tissu de sous-traitance. C’est dans ce cadre qu’un protocole d’accord a été signé entre la société SPA ALGERIA FAW TRUCKS INDUSTRIES et COSIDER ALREM, filiale du groupe public COSIDER, en présence du ministre de l’Industrie, Dr Sifi Ghrieb, et du ministre de l’Hydraulique, M. Tahar Derbal, ainsi que du Président-directeur général du groupe Cosider, M. Hamid Khemliche, du directeur général de COSIDER ALREM, M. Nadhir Benmoussa, ainsi que de représentants de SPA ALGERIA FAW TRUCKS INDUSTRIES, de la maison-mère chinoise FAW, et de cadres du ministère et des deux entreprises partenaires.
Ce partenariat vise à lancer un projet de fabrication de pièces de rechange destinées aux véhicules et camions de marque FAW, s’inscrivant dans le cadre du développement d’un écosystème national de sous-traitance intégré, capable de répondre aux besoins des fabricants localement et d’atteindre de hauts niveaux d’intégration dans le secteur des véhicules industriels.
En clair, les pouvoirs publics affichent une réelle volonté de structurer un tissu national de sous-traitants industriels capables de répondre aux besoins des grands donneurs d’ordre, en particulier dans le secteur automobile.
L’accent est donc mis sur la production locale, le transfert de savoir-faire, la création d’emplois qualifiés et l’atteinte de taux d’intégration élevés. «Ce projet reflète une dynamique nouvelle impulsée par l’État pour installer une véritable industrie mécanique fondée sur la sous-traitance et l’intégration locale», a déclaré le ministre de l’Industrie, soulignant que le développement de la soustraitance est désormais un axe stratégique de la politique industrielle nationale.
Dynamiser la sous-traitance
Le choix du secteur des pièces détachées pour véhicules industriels n’est pas fortuit. L’Algérie ambitionne de réduire progressivement sa dépendance aux importations dans un domaine fortement consommateur de devises, tout en dynamisant un tissu industriel national encore embryonnaire.
À travers ce partenariat, l’État vise à créer des chaînes de valeur locales, capables de soutenir les projets d’assemblage et de production automobile lancés ces dernières années.
Dans une déclaration à cette occasion, le ministre de l’Hydraulique, M. Tahar Derbal, a salué de son côté l’approche intersectorielle adoptée par les autorités, affirmant que «ce type de coopération entre secteur public et opérateurs industriels privés ou étrangers s’inscrit dans une vision globale de développement économique intégré, où chaque maillon industriel compte». Il a également salué le rôle central joué par le groupe Cosider dans le soutien à cette orientation.
Cosider, un acteur central au service de l’industrie nationale
Le rôle du groupe public Cosider, à travers sa filiale COSIDER ALREM, apparaît ici déterminant. Fort de son expertise dans la fabrication et la maintenance industrielle, le groupe apporte un appui stratégique et technique à l’ancrage de cette nouvelle filière. Ce partenariat avec un acteur international comme FAW constitue également une opportunité de transfert technologique non négligeable.
Les deux ministres ont réaffirmé leur engagement total à accompagner toutes les initiatives industrielles visant à renforcer l’autonomie productive du pays, insistant sur la nécessité de valoriser les compétences nationales et d’intensifier les synergies entre secteurs public et privé.
À travers cette dynamique, l’Algérie veut faire de la sous-traitance industrielle un levier de modernisation, de compétitivité et de souveraineté. Le secteur automobile, en pleine structuration, apparaît comme un champ d’application prioritaire.
Ce projet n’est qu’une étape d’un processus plus large, appelé à s’intensifier dans les années à venir. Il est à rappeler que le Président Tebboune mise pleinement sur l’industrie automobile pour relancer le secteur industriel algérien, tout en contribuant à l’augmentation de sa contribution dans le PIB à 12 % dans les quatre prochaines années.
A. R.