L’Algérie, qui s’est lancée dans la réalisation de projets structurants dans le domaine minier, ambitionne de relancer et de dynamiser son industrie, outre la fabrication de produits et de matériels nécessaires à l’exploitation de ses gisements. D’ailleurs, pas moins de 2000 emplois directs seront créés dans le secteur de l’industrie ferroviaire, a annoncé Lamri Bouyoucef, président Directeur général de l’Entreprise nationale de constructions de matériels et équipements ferroviaires (Ferrovial).
Par Akrem R.
En effet, l’objectif, infine, est de réaliser ces mégaprojets grâce aux compétences et aux machines algériennes. Cela s’inscrit pleinement à travers les instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui insiste sur la nécessité de développer le contenu local et de ne recourir à l’importation qu’en dernier ressort.
À cet effet, une feuille de route a été tracée par le groupe Ferrovial et la SNTF pour la fabrication de wagons destinés au transport de minerai de fer et de phosphates depuis respectivement Gara Djebilet (Tindouf) et Bled El Hadba (Tebessa).
«Nous travaillons en coordination avec la SNTF pour accompagner au mieux ce grand projet, surmonter les obstacles et être à la hauteur des engagements des pouvoirs publics. La construction de wagons et autres matériels pour les besoins de ces deux gisements miniers contribuera à la création de 2000 emplois et à la préservation de nos réserves de devises. Des sommes d’argent importantes seront, en effet, économisées ici en Algérie», précise-t-il, en ajoutant que cette politique contribuera également au développement d’un véritable tissu industriel « made in Algeria ».
Il a indiqué que Ferrovial comptait, en 2018, environ 350 employés avant que le nombre total de ses travailleurs n’augmente à 600 en 2023 et en 2024, l’entreprise ayant ajouté 225 nouveaux emplois, portant son total à 850 postes.
«Ce développement est le résultat direct de la diversification de la production et de la consolidation de l’industrie locale, créant des opportunités d’emploi et des compétences locales dans un secteur stratégique pour l’économie nationale», a-t-il précisé.
Des conventions signées avec 15 sociétés
Selon le PDG de Ferrovial, qui s’exprimait hier sur les ondes de la radio nationale « Chaîne II », des conventions de partenariat ont été signées avec plus de 15 sociétés algériennes, des secteurs privé et public. Il a précisé qu’outre les investissements de Ferrovial, de nouveaux investissements ont été lancés par des opérateurs privés, contribuant ainsi à l’augmentation du taux d’intégration des wagons, qui avoisine actuellement les 70%.
C’est le cas d’une société installée dans la wilaya de M’sila qui s’est lancée dans la fabrication de pièces de rechange pour le secteur ferroviaire.
«Notre ambition est d’arriver, à moyen terme, à la fabrication de wagons 100% ‘made in Algeria’. Nous sommes en négociations avec des partenaires nationaux et étrangers pour garantir un transfert technologique pour la fabrication des 30% restants, notamment les plaquettes de frein, les roues et autres intrants, afin de les produire en Algérie», souligne le PDG de Ferrovial.
Il a expliqué que la production en local de ces produits et intrants réduira les coûts de revient et créer plus de valeur ajoutée. D’ailleurs, les partenaires étrangers sont prêts à investir en Algérie dans la fabrication de certains matériaux nécessaire pour la construction de wagons et de les exporter, d’autant que les coûts de production sont très compétitifs, indique le même responsable.
Ferrovial, à travers cette stratégie, vise en effet, à maximiser la production nationale, réduisant ainsi la dépendance de l’Algérie aux importations, tout en soutenant l’autonomie industrielle du pays. Pour le Pdg de Ferrovial, «tous les moyens nationaux doivent être mobilisés pour réussir ces deux projets structurants et la fabrication de wagons en local sans recourir à l’importation».
Fabrication de plus de 15 produits
L’intervenant a fait savoir Ferrovial a développé plus de 15 produits, dont des wagons pour le transport de marchandises et des containers, et a diversifié sa production pour inclure une gamme plus large d’équipements spécialisés.
En effet, le groupe public se positionne également comme un leader dans la fabrication de véhicules spécialisés, contribuant à réduire la dépendance aux importations et à renforcer l’industrie locale.
«Cette diversification est le fruit d’un programme de développement lancé en 2018, qui a permis à l’entreprise de redémarrer sa production et d’éviter la faillite qui la menaçait auparavant », a-t-il précisé.
Dans ce cadre, le Pdg de Ferrovial a annoncé qu’un contrat a été signé avec le groupe se Sonatrach pour la fabrication de circuit de boues. L’opération qui se lancée en février prochain permettra de réaliser des gains importants pour le Trésor public.
Ces équipements étaient importés auparavant à plusieurs millions de dollars. Ferrovial, par ses efforts continus, contribue non seulement à une transformation positive du secteur ferroviaire en Algérie, facilitant son intégration dans les circuits internationaux, mais également dans le développement de l’industrie nationale. Grâce aux efforts de recherche et de développement du groupe, de nouveaux projets innovants ont été développés.
D’ailleurs, Ferrovial a signé des accords avec des sociétés nationales pour fournir des stations mobiles de traitement des eaux. Ces stations, qui ont une capacité de traitement variant entre 1 et 20 mètres cubes par heure, représentent une avancée majeure dans la gestion des ressources en eau en Algérie, notamment dans les régions du sud du pays, où les enjeux sont particulièrement cruciaux.
Ferrovial s’affirme donc comme un acteur stratégique dans le développement du secteur ferroviaire et industriel en Algérie.
«Nous avons également développé une machine de ramassage de pierres et une grue-nacelle. Nos portes sont ouvertes à tous les chercheurs et étudiants pour le développement de nouveaux produits», affirme-t-il, précisant que la recherche et le développement sont des éléments indispensables pour la progression de l’entreprise et de l’industrie nationale de manière générale. «Nous devons nous inscrire dans le projet du président de la République», conclut-il.
A. R.