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Exportations hors hydrocarbures : Vers des structures adaptées aux ambitions du pays   - ECOTIMES

Exportations hors hydrocarbures : Vers des structures adaptées aux ambitions du pays  

La réforme institutionnelle dont bénéficie désormais le secteur du commerce extérieur, à travers la dissolution de l’Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), prend une autre dimension, celle consistant à conférer plus d’énergie et de visibilité aux structures en charge de la régulation du marché extérieur, à commencer par la promotion des exportations hors hydrocarbures. En effet, les ambitions affichées par l’Algérie dans ce domaine, avec 30 milliards de dollars d’ici 2030, ne peuvent être réalisées avec les anciennes structures habituées plutôt à gérer les autorisations d’importation. 

Par Amar Naït Messaoud

En déclarant la dissolution d’Algex, au cours d’une réunion organisée le 13  avril dernier avec les opérateurs économiques au Centre international des conférences (CIC), le président de la République entend réorganiser en profondeur les structures devant encadrer le commerce extérieur dans ses deux volets : importations et exportations. Ainsi, deux agences seront dédiées, dès le mois prochain, à ces deux volets. 

Intervenant à la radio chaîne 3 au lendemain de la décision présidentielle, le vice-président du Conseil pour le Renouveau Économique Algérien (CREA), Redha Hechlaf, a exprimé la satisfaction des entrepreneurs membres du CREA suite à la mesure de la dissolution d’Algex et de son remplacement par deux organes aux missions distinctes (importations-exportations).

Il a déploré que l’ancienne agence, Algex, soit devenue, au fil du temps, un « frein » à l’industrie nationale en raison de certaines décisions inadaptées prises par ses services. Cela est dû, selon R.Hechlaf, à un déficit de connaissance du marché de la part de cette structure. 

«L’agence a fini par nuire au tissu industriel au lieu de le soutenir», a-t-il souligné, dénonçant la dommageable confusion entretenue au niveau de l’Agence entre les produits d’importations destiné au fonctionnement de l’industrie (matière première, semi-produits) et les produits destinés à la revente en l’état, destinés à la consommation finale. 

Par-delà la phase transitoire de la croissance économique de l’industrie nationale où les importations des équipements demeurent encore indispensables, « Il faut que nos importateurs deviennent des industriels », précise le vice-président du CREA. Car, l’objectif stratégique est à ce niveau là : hisser la production nationale, en quantité et en qualité, de façon à ce qu’elle remplace progressivement, mais à un rythme soutenu, les importations. Il s’agit de se départir de l’étouffante dépendance vis-à-vis des exportations et de diversifier les recettes extérieurs à travers le mouvement des exportations. 

Si l’encadrement des opérations des exportations et des importation subit de tels changements tendant à lui imprimer plus d’efficacité et de pertinence, et ce, au regard de la nouvelle stratégie économique du pays ambitionnant un développement autoentretenu et estampillé à la marque de la souveraineté nationale (industrielle, alimentaire,…), il tombe sous le sens également que les entreprises algériennes de production, ayant fixé des objectifs en matière d’exportation, sont aussi censées fournir des efforts colossaux sur les plans du management, de la gestion des ressources humaines et de la formation, de façon à pouvoir placer le produit algérien à l’étranger et lui imprimer qualité et compétitivité.  

Les pouvoirs publics, à travers les structures dédiées à la promotion des exportations, seront appelés à soutenir ces efforts par le renforcement et l’amélioration du niveau de formation dans les universités et les centres de formation professionnelle, comme ils sont aussi interpellés pour assister les exportateurs actuels et les exportateurs potentiels dans les créneaux que ces derniers auront choisis. 

Un Fonds quasi « dormant » rafraichi en 2024

Il est vrai que, depuis 1996, un Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE) existe. Il a été institué par la loi de finances. Il a pour mission d’ « apporter un soutien financier aux exportateurs dans leurs actions de promotion et de placement de leurs produits sur les marchés extérieurs », comme le souligne la brochure du ministère du Commerce portant sur ce texte de loi. Il y est précisé que « l’aide de l’État, par le biais du FSPE, est octroyée à toute entreprise résidente productrice de biens ou services et à tout commerçant régulièrement inscrit au registre de commerce œuvrant dans le domaine de l’exportation ».

Depuis l’année dernière, un arrêté interministériel (ministère du Commerce et de la Promotion des exportations et ministère des Finances), signé le 20 août 2024, précise les missions et les prestations de soutien du Fonds spécial pour la promotion des exportations. Le fonds « prend en charge 10% des frais liés à l’étude des marchés extérieurs destinées à la recherche des débouchés aux produits algériens, 10% des charges liées à l’information des exportateurs sur les opportunités et les possibilités d’exportation et 10% des coûts des études sur l’amélioration de la qualité des produits et des services destinés à l’exportation ».

En matière de publicité économique portant sur les exportations, le fonds est également désigné pour couvrir la moitié des frais engagés dans la participation à des manifestations économiques à l’étranger à titre individuel.

Si l’opérateur économique participe dan le cadre de manifestations officielles à l’étranger ou l’Algérie est représentée, le remboursement des frais de participation atteindra les 80 %. Le fonds prend aussi en charge, dans des proportions allant de 10 à 20%, les frais d’élaboration du diagnostic export, la création de cellules export internes et les dépenses relatives à la prospection des marchés extérieurs. 

La conception, l’élaboration, l’impression et la diffusion des prospectus destinés à la promotion des produits à exporter ainsi que la création de moyens électroniques de communication moderne pour les mêmes objectifs sont soutenus par le fonds des exportations à hauteur de 10%. 

Forts engagements de l’État  

Mieux encore, et dans un geste d’engagement des pouvoirs publics à accompagner les exportateurs, le fonds de la promotion des exportations participe aux frais d’implantation des représentations commerciales de l’entreprise concernée à l’étranger à hauteur de 20 %. 

En matière de soutien à la formation spécialisée sur les métiers d’exportation, le fonds soutient les entreprises avec une proportion de 80 %. La moitié des frais de transport des produits à exporter sont pris en charge aussi par le fonds. 

Les entreprises algériennes intéressées par des appels d’offres internationaux auxquelles elles se préparent à soumissionner, seront soutenues, dans la phase du retrait des cahiers des charges, à hauteur de 50 % des frais engagés. 

À travers le Fonds destiné à la promotion des exportations, tel qu’il a été « toiletté » et renforcé en 2024, et à travers également les dernières mesures portant sur la dissolution d’Algex et la création de deux organismes distincts (régulation des importations et promotion des exportations), les pouvoirs publics s’engagent à favoriser la compétitivité des entreprises de façon à leur permettre de pouvoir placer leurs produits sur le marché internationale.

L’État montre sa volonté d’aller vers une économie performante, diversifiée, à forte croissance et jouissant d’un haut degré de souveraineté. Reste, pour les différents agents économiques nationaux, à jouer le jeu, en développant une véritable politique de l’entreprise, aussi bien sur le plan de l’organisation et du management, que sur le plan de la modernisation technique et technologique de l’appareil de production. 

A. N. M.

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