Les exportations hors hydrocarbures sont en forte augmentation. Durant les cinq premiers mois de 2022, l’Algérie a, en effet, réalisé près de 3 milliards de dollars (2,87 milliards), soit, une hausse de 80% par rapport à la même période de 2021, a fait savoir Bouadma Boualem, sous directeur de l’information et communication à ALGEX.
Par Akrem R.
S’exprimant, hier, lors d’une rencontre organisée, en marge de la 30 ème Foire de la production nationale (FPA 2022), Bouadma a ajouté que nos exportations ont également enregistré un bond de 13,75% en valeur, comparativement à la même période de l’année précédente. « Nous tablons sur la réalisation de l’objectif fixé, à savoir, atteindre une facture des exportations de 7 milliards de dollars, voire plus, à fin 2022», souligne-t-il.
Des chiffres encourageants et qui démontrent également la détermination des pouvoir publics à booster les exportations hors hydrocarbures, tout en réduisant la facture des importations. Des directives claires ont été données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’ailleurs, dans ce sens. Il a, depuis son investiture ordonné à son gouvernement la réorganisation du commerce extérieur et d’en finir avec l’importation anarchique.
Ainsi, cette amélioration dans les exportations hors hydrocarbures, notamment, et la hausse des prix du pétrole sur le marché mondial, produisent un effet positif sur la balance commerciale de notre pays.
Le représentant d’ALGEX, organe chargé de l’élaboration des rapports sur notre commerce extérieur, a noté que durant les dix premiers mois de 2022, « nous avons enregistré un excédent de 4,37 milliards de dollars contre un excédent de 1,47 milliards en 2021 ». Il a, ainsi, relevé que les exportations hydrocarbures ont enregistré une hausse de 5,67 milliards de dollars durant cette période (10 mois), comparativement à la même période de l’année précédente. Quant aux exportations hors hydrocarbures, Bouadma Boualem a fait savoir également que les exportations des produits semi-finis ont atteint 1,33 milliard de dollars, soit, une croissance de 106,5%. Ceci ne peut que témoigner de l’amélioration de la production nationale et l’émergence de nouvelles filières à l’export.
Il est à noter qu’une batterie de mesures a été prise par le gouvernement visant à booster la production nationale et également les exportations. D’ailleurs, l’exportateur est exonéré de toutes taxes à l’export (pas de TVA, ni d’IBS et ni TAP). C’est une aide indirecte de l’Etat aux opérateurs économiques désirants investir dans le commerce extérieur.
180 opérateurs inscrits sur la plateforme des exportateurs
A cela s’ajoutent, l’aide directe de l’Etat à travers la contribution d’ALGEX, et son fonds (FSPE), dont des subventions sont accordés pour le fret, participation aux foires à l’étranger, et, bientôt, des aides pour la prospection des marchés, la publicité et le marketing. Dans le cadre de sa stratégie, le ministère du Commerce a procédé à la mise en place d’une plateforme numérique pour l’export, sous tutelle d’Algex. Depuis sa création, quelque 180 opérateurs et exportateurs sont déjà accrédités et 400 autres demandes sont en cours de traitement. Cette plate-forme est désormais ouverte aux banques et autres institutions ayant un lien avec la chaine d’exportation.
« L’export est devenu un acte de citoyenneté», souligne-t-il. L’adhésion des différents acteurs et institutions devient une nécessité absolue. Les mesures prises jusque-là, ont, certes, donné des résultats probantes, mais beaucoup du travail reste encore à faire.
Il y d’abord un grand travail de sensibilisation à effectuer en matière de d’importance de l’assurance à l’export. «Plus il y a croissance du chiffre d’affaires en matière d’exportation, plus on aura des risques en matière de recouvrement et autres aléas. On doit impérativement faire attention à cette question», met en garde, le Pdg de la compagnie nationale d’assurance «CAGEX», Zoheir Laiche.
Nécessité d’un véritable accompagnement sur le terrain
Pour sa part, le président de l’Association nationale des exportateurs (ANEXAL), Boulmerka Tarek, a réitéré son appel aux pouvoirs publics sur la nécessité d’un véritable accompagnement sur le terrain pour les exportateurs. « Beaucoup de décisions et mesures ont été prises par les autorités, mais en tant qu’exportateurs, des difficultés persistent encore sur le terrain. Les objectifs fixés par le
Président sont réalisables, mais nous demandons seulement un accompagnement véritable sur le terrain, notamment, en matière de certification», a-t-il dit. Cette dernière, la certification, est coûteuse, avoisinant les 2 millions de DA; c’est à l’Etat de la prendre en charge ou de contribuer à hauteur de 80%, recommande le président de l’ANEXAL.
Il a également appelé à la redynamisation de la gestion de nos ports, dépénaliser l’acte d’exportation, permettre aux exportateurs d’accorder un ristourne de 10% à leurs clients, accélérer la digitalisation et permettre aux banques algériennes d’entrer dans le capital de banques africaines.
A. R.