Les exportations hors hydrocarbures poursuivent leur croissance. Elles ont enregistré une hausse de 23 % durant les sept premiers mois de 2025 par rapport à la même période de 2024. Cette performance illustre la montée en puissance du produit national sur les marchés internationaux et confirme la pertinence des politiques publiques engagées pour diversifier les revenus d’exportation au-delà du secteur énergétique.
Par Farid D.
Selon Houari Abdelatif, directeur par intérim du mécanisme d’appui aux exportations au ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, cette évolution positive résulte d’un travail de fond mené sur plusieurs fronts notamment l’amélioration de la qualité des produits, la facilitation logistique, la participation aux foires internationales et la signature de nouveaux accords commerciaux bilatéraux.
Les statistiques du ministère indiquent une progression notable dans plusieurs branches industrielles et agricoles.
Les engrais et produits chimiques enregistrent une hausse de 9%, portée notamment par les exportations d’ammoniac et d’urée vers les marchés africains et asiatiques. en valeur, ces produits ont généré 1, 5 milliards de dollars contre 1,33 milliards durant la même période en 2024.
Les matériaux de construction et la céramique ont atteint 360 millions de dollars, en hausse de 11%, stimulée par la demande régionale en Afrique de l’Ouest et en Europe du Sud, tandis que les produits miniers et de carrières connaissent une hausse de 14% pour s’établir à 130 millions de dollars, notamment grâce aux exportations de marbre, de granit et de minéraux non métalliques vers l’Italie, l’Espagne et la Turquie.
Les produits agroalimentaires et agricoles progressent de 13 % et un volume d’exportations de 151 millions de dollars, soutenus par les ventes de dattes, de pâtes alimentaires, de semoule, de boissons et d’huile d’olive.
Quant aux appareils électriques et électroménagers, leur essor atteint 36%, atteignant 60 millions de dollars contre 44 millions à la même période en 2024. Ces performances traduisent une montée en puissance de la production nationale et un intérêt accru des marchés étrangers pour le label « Made in Algeria ».
L’effort de diversification géographique des exportations porte également ses fruits. Selon Houari Abdelatif qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale « Chaîne I», l’Algérie gagne du terrain sur de nouveaux marchés, notamment en Europe, où les ventes ont progressé de 21%, en Amérique du Nord et du Sud de 11%, et en Asie de 31%.
Les exportations vers l’Espagne ont augmenté de 205 millions de dollars, celles vers l’Italie de 162 millions, et vers le Brésil de 156 millions de dollars, atteignant 187 millions contre 31 millions l’année précédente.
Les foires internationales, levier d’ouverture
Sur le continent africain, les échanges se renforcent : la Tunisie a importé pour 105 millions de dollars de produits algériens (contre 85 millions en 2024), le Ghana pour 28 millions (contre 10 millions), tandis que des hausses ont été enregistrées vers la Guinée, le Togo et le Sénégal.
Ces performances s’inscrivent dans la vision du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui fixe un objectif ambitieux de 10 à 15 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, dans une stratégie visant à réduire la dépendance aux recettes pétrolières et gazières.
La participation de l’Algérie à de grands événements économiques internationaux s’est avérée déterminante dans la promotion des exportations. Le pays a été pré- sent dans plusieurs salons majeurs en 2025, dont ceux de Nouakchott (Mauritanie), Abidjan (Côte d’Ivoire), Doha (Qatar), Milan (Italie) et Shanghai (Chine).
Ces participations ont permis aux opérateurs économiques algériens de nouer des partenariats stratégiques, d’explorer de nouveaux marchés et de conclure des contrats d’exportation.
À ce titre, près de 80 accords commerciaux ont été signés depuis le début de l’année, dont 44 lors du Salon des produits algériens organisé à Nouakchott. Ces contrats concernent l’exportation de produits agroalimentaires, de matériaux de construction, de produits chimiques et de textiles, mais aussi la création de représentations commerciales et d’unités de transformation à l’étranger.
Des mesures incitatives fortes
Cette dynamique s’appuie sur une série de mesures incitatives mises en place par les pouvoirs publics sous l’impulsion du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Parmi elles, la prise en charge jusqu’à 80 % des coûts de participation aux salons internationaux et la réduction de 50 % des frais logistiques liés au transport des marchandises exportées.
Ces dispositifs, financés par le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), visent à alléger la charge financière pesant sur les entreprises exportatrices et à encourager leur présence sur les marchés extérieurs. Parallèlement, le gouvernement a renforcé la diplomatie économique, en multipliant les accords bilatéraux et multilatéraux de coopération commerciale.
Des discussions avancées sont en cours avec plusieurs pays africains et arabes pour la création de zones logistiques mixtes et de centres de distribution algériens dans des ports stratégiques, à l’image de Dakar, Abidjan ou encore Douala.
Le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations table sur un objectif ambitieux de cinq milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici la fin de 2025, avant de porter ce volume à des niveaux supérieurs.
Pour y parvenir, un programme pluriannuel de 22 participations à des foires internationales est déjà établi pour 2026, dont la moitié en Afrique, où l’Algérie souhaite renforcer sa présence dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale visant à faire de l’Algérie un acteur économique régional majeur, capable d’exporter non seulement des matières premières mais aussi des produits à haute valeur ajoutée.
F. D.
