C’est demain, lundi, que l’exposition internationale, « El Moggar» ouvrira ses portes dans la wilaya de Tindouf (30 août au 2 septembre 2021). Organisé par le ministère du Commerce et de la promotion des exportations, ce rendez-vous économique incontournable verra la participation de centaines d’entreprises activant dans divers domaines notamment, dans l’agroalimentaire, industrie et services.
Par Akrem R.
Ainsi, cet évènement est une occasion également, pour des rencontres et des échanges entre les différents professionnels et pour nouer des relations de partenariat avec les hommes d’affaires africains, en particulier, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Nigeria. « C’est une opportunité pour créer une dynamique commerciale entre l’Algérie et les pays voisins, d’une part, et faire connaître le potentiel algérien en termes d’opportunités d’affaires, d’autre part», dira l’enseignant universitaire et expert en économie, Ahmed Souahlia.
En marge de cette exposition, la Chambre algérienne de commerce et d’industrie a prévu des rencontres d’affaires B to B entre les opérateurs économiques algériens et leurs homologues africains présents à cette manifestation commerciale. La CACI, qui a annoncé l’événement, précise que la participation «en qualité d’exposant» est soutenue par le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), qui prend en charge à hauteur de 80 %, les frais de location des stands et de transport des marchandises.
Il y a lieu de souligner qu’en septembre dernier, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, avait affirmé depuis Tindouf, à l’occasion d’une visite de travail au niveau de la wilaya, que les pouvoirs publics misaient sur cette ville pour la conquête du marché africain. D’ailleurs, le gouvernement table sur l’exportation de pas moins de 5 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures. Un objectif atteint déjà à 50%, selon les derniers chiffres du ministère du Commerce. Aussi, le ministre avait fait part d’instructions ministérielles formulées dans le sens de l’exploitation des opportunités qu’offre cette région en matière d’accès aux marchés africains dans le sillage de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Besoin d’une stratégie gouvernementale
Dans ce cadre, notre interlocuteur, en l’occurrence, Souahlia a indiqué que l’organisation de ce genre de manifestation au niveau des zones frontalières, est une bonne chose, mais demeure insuffisant pour booster les échanges commerciaux avec nos voisins. Pour cet économiste, sans une production forte, de qualité et compétitive, « on ne pourra pas parler d’exportation», en précisant que le ministère du Commerce n’est pas en mesure, seul, de promouvoir les exportations hors hydrocarbures. « Nous avons besoin d’une véritable stratégie impliquant les différents secteurs passant de l’investissement, la production, à la logistique et enfin à l’exportation. L’exportation n’est pas seulement un acte commerciale», détaille-t-il. En effet, le gouvernement est appelé à mettre en place une stratégie claire visant en premier lieu, à l’accompagnement des secteurs productifs, à travers des mesures incitatives et chercher des investissements, notamment, des IDE pour lancer des projets productifs en masse. C’est à travers cette politique qu’on pourra réellement, précise-t-il, s’inscrire dans le commerce extérieur, dont la concurrence et la compétitivité sont les maitres mots.
Des bases logistiques en cours de réalisation
Par ailleurs, et dans le but de promouvoir les exportations vers le continent africain, le gouvernement a décidé de lancer un vaste programme pour la dotation des régions frontalières en bases logistiques. Le groupe de transport de marchandises et de logistique (Logitrans), a commencé déjà à ériger des zones de transit répondant aux normes internationales dans les wilayas de Tamanrasset, Tindouf et Illizi pour favoriser les exportations vers les pays africains.
Dans ce cadre, Berrah Ziad, Président Directeur Général du groupe «BZ» pour l’exportation, s’est félicité, dans une déclaration à la radio nationale, des décisions du gouvernement de mettre en place des plateformes logistiques au niveau des wilayas frontalières afin de faciliter l’accès au marché africain, notant dans des déclarations à la radio algérienne que «l’entrée du secteur privé créera une compétitivité dans la qualité des services avec l’adoption de méthodes nouvelles et innovantes de transport des marchandises».
A. R.
Combien de rencontres d’Affaires, de Séminaires, de Conférences, Foires et Expositions Spécifiques ont été organisées autour du thème : « Les Exportations Hors Hydrocarbures, ou produits et services éligibles à l’exportation » par des Institutions étatiques sans qu’il y ait des bilans d’étapes pour recadrer ou réorienter les objectifs. Aussi, chaque organisation joue en solo sans qu’il y ait de coordination ou de complémentarité ou de suivi. Toutes ces actions sont éparpillées qui mettent en doute les intentions objectives de ces Organismes et les partenaires commerciaux africains sont sceptiques quant à l’avenir des relations d’Affaires, car le Climat d’Affaires n’est pas clair, pas de continuité et pas attirant pour s’investir mutuellement.
L’autre aspect se rapporte à la logistique et ses infrastructures d’accompagnement qui ne peuvent être plus ou moins rentables que si le réseau routier est pris en charge par l’Etat dans son propre intérêt et surtout pour sa propre stratégie future. Le cas de la Mauritanie, la route qui mène de la frontière algérienne jusqu’à plus ou moins Nouakchott doit être prise en charge par les Pouvoirs publics soit dans le cadre de l’aide, ce qui favorisera les échanges commerciaux entre les 2 pays et la circulations des personnes et des commerçants. C’est le cas aussi au niveau de la frontière avec la Libye. Il faut réaliser les routes d’abord comme base de relance de commerce intra-africain. Ce qui induira un retour de l’investissement. Les pays concurrents de la région ont eu cette approche, ce qui a permis leurs camions de circuler aisément avec gain de temps.