Exportation hors hydrocarbures : L’Algérie relève le défi !

L'économie nationale en progression

Face à la crise planétaire qui plombe l’ensemble de l’économie mondiale, l’Algérie ne baisse pas les bras et cherche à diversifier son économie et à renforcer sa compétitivité sur les marchés internationaux. Pour cela, le gouvernement a, depuis 2020, mis en place une série de mesures visant à soutenir et à accompagner les exportateurs dans les secteurs non-pétroliers. Ainsi, et pour assurer un meilleur suivi, une commission mixte vient d’être créée pour faciliter les démarches administratives et fiscales, au moment même où des programmes de formation et de conseil sont mis en place pour aider les entreprises à se préparer à l’exportation. L’objectif, selon le gouvernement, est de développer, de diversifier et d’augmenter le volume des exportations hors hydrocarbures, afin de favoriser l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.

Par Nadjib K.

L’Algérie, qui, jusque-là, dépend fortement de la vente des hydrocarbures pour ses recettes extérieures, a dû faire face à une situation économique difficile, aggravée par la crise sanitaire mondiale. Selon les données du Fonds monétaire international (FMI), le produit intérieur brut (PIB) du pays a reculé de 5,5% en 2020, et le déficit budgétaire a atteint 14,3% du PIB.

La balance commerciale a également enregistré un déficit de 10,9 milliards de dollars, contre un excédent de 1,9 milliard de dollars en 2019. Ainsi, et pour sortir de cette situation, le gouvernement a adopté une stratégie visant à promouvoir et à encourager l’exportation hors hydrocarbures, qui ne représente que 5% du total des exportations du pays. 

Cette stratégie repose sur trois axes principaux : la facilitation, la formation et le financement. La facilitation concerne les mesures de simplification et d’allègement des procédures administratives, douanières et fiscales relatives à l’exportation. Afin de prendre en charge les préoccupations des exportateurs, une commission mixte a été créée, regroupant les ministères des Finances et du Commerce, ainsi que les organisations patronales.

Cette commission a pour mission de lever les contraintes et d’unifier la vision entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques pour trouver des solutions pratiques aux difficultés rencontrées par les exportateurs. 

Une nouvelle dynamique d’export dans le pays

C’est ce qu’ont annoncé, les ministres des Finances, Laaziz Faid, et du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, lors d’un atelier de travail consacré aux procédures bancaires, douanières et fiscales relatives à l’exportation, organisé avant-hier à Alger.

Cet atelier a réuni des cadres du secteur du Commerce et de la Promotion des exportations, des organismes sous tutelle, des représentants des banques, de la Compagnie Algérienne d’Assurance et de Garantie des Exportations (CAGEX), ainsi que des présidents d’associations professionnelles et des représentants des filières professionnelles et des établissements exportateurs dans différents secteurs, lesquels ont eu à débattre des solutions à apporter pour stimuler une nouvelle dynamique d’export dans le pays.

Les deux ministres ont, à l’occasion, exprimé leur volonté politique de changer les pratiques en adoptant une méthodologie participative et de concertation avec tous les acteurs du secteur de l’exportation. 

Ils ont également mis en avant l’importance des mesures de facilitation mises en place par le secteur des Finances dans les domaines douanier et fiscal pour soutenir et garantir la fluidité de l’opération d’exportation.

Parmi ces mesures, on peut citer la réduction ou l’exonération de certaines taxes et impôts, le rôle du couloir vert au niveau des points frontaliers, destiné à faciliter l’exportation des produits agricoles et périssables, ou encore l’augmentation du capital de la CAGEX de 3 à 10 milliards de dinars, renforçant ainsi le mécanisme de soutien aux exportations hors hydrocarbures. 

La formation concerne les programmes de renforcement des capacités des entreprises à se préparer à l’exportation. Ces programmes sont assurés par des organismes gouvernementaux et des partenaires commerciaux, qui fournissent des conseils, des informations sur les marchés étrangers et des formations sur les procédures et les normes internationales. L’objectif est d’améliorer la qualité et la compétitivité des produits algériens, et de les adapter aux exigences des clients étrangers. 

Soutien financier aux exportateurs

Le financement concerne les mécanismes de soutien financier aux exportateurs, qui visent à leur faciliter l’accès au crédit, à leur garantir le paiement de leurs créances, et à leur offrir des incitations fiscales et douanières.

Ces mécanismes sont gérés par des institutions publiques, telles que la Banque Nationale d’Algérie (BNA), la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), la Banque de Développement Local (BDL), la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR), et la CAGEX. Ces institutions offrent des taux d’intérêt préférentiels, des délais de remboursement adaptés, des garanties de change, et des assurances contre les risques politiques et commerciaux. 

Grâce à cette stratégie, l’Algérie a réussi à augmenter la valeur de ses exportations hors hydrocarbures, qui sont passées de 2 milliards de dollars en 2021 à 6,06 milliards de dollars en 20221.

L’Algérie ambitionne d’atteindre 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures en 2023, et 15 milliards de dollars en 2024. Les principaux secteurs exportateurs sont l’agroalimentaire, le textile, le cuir, la chimie, la pharmacie, la mécanique, l’électroménager, et les énergies renouvelables. Les principaux marchés cibles sont l’Union européenne, l’Afrique, le Moyen-Orient, et l’Asie. 

L’Algérie relève ainsi le défi de la diversification de son économie, et se positionne comme un acteur majeur dans le commerce international. Au vu des résultats réalisés ces deux dernières années, l’Algérie s’affirme comme un pays dynamique, innovant, et ouvert sur le monde.

N. K.

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