Exportation d’électricité et d’hydrogène vert : Sonatrach veut s’imposer en Europe

Siège Sonatrach

Photo : D. R.

L’Algérie veut consolider son rôle de fournisseur fiable et incontournable d’énergie dans la région. En effet, le groupe Sonatrach qui occupe déjà une place de choix dans l’approvisionnement du Vieux continent en matière de gaz naturel, à travers ces deux gazoducs reliant respectivement l’Italie et l’Espagne, envisage, désormais, d’exporter de l’électricité via des câbles sous-marins ainsi que de l’hydrogène vert.

Par Akrem R.

D’importants projets sont, en effet, en cours d’études, dont les pourparlers sont à un stade avancé avec des partenaires européens à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement depuis le déclenchement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.

En effet, à travers cette nouvelle initiative, une nouvelle carte énergétique en méditerranée pourrait être dessinée.

Selon les dernières déclarations du Pdg de Sonatrach, Rachid Hachichi, l’Algérie projette de devenir la « batterie de l’Europe» en misant sur des infrastructures innovantes.

Dans une déclaration à la télévision nationale, Hachichi a révélé que Sonatrach est en contact avec des partenaires espagnols pour la réalisation d’un projet de câble sous-marin destiné à l’exportation de l’électricité vers l’Espagne.

Il a assuré que cet ouvrage énergétique viendra s’ajouter au projet similaire à celui entre l’Algérie et l’Italie, pour lequel Sonelgaz et Sonatrach ont signé un protocole d’accord avec la compagnie italienne ENI.

« Sonatrach a récemment engagé des discussions avec des opérateurs espagnols pour réaliser le projet du câble sous-marin pour l’exportation de l’électricité vers l’Espagne. Sonatrach est ouverte à l’étude de ce projet et nous allons nous réunir avec la partie espagnole pour discuter de la possibilité de concrétiser cet ouvrage», a-t-il relevé, affirmant que l’Algérie enregistre un excédent de production d’électricité durant dix mois de l’année, et partant, peut en exporter aisément.

Cet excédent pourrait atteindre 10 gigawatts, tout en sachant que la production nationale d’électricité s’élève à près de 25 gigawatts.

Ces capacités de productions devraient augmenter davantage notamment avec l’ambitieux programme des EnR de 15 000 MW à l’horizon 2030 en cours de réalisation, dont les projets de 3000 MW sont déjà lancés.

Vers la réalisation de plusieurs lignes d’électricité

Une étude de faisabilité devrait être lancée entre Sonatrach, Sonelgaz et la société italienne ENI, pour le projet du câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie en passant par cette dernière, a fait savoir Hachichi, ajoutant que les partenaires cherchent à «concrétiser le projet dont l’entrée en exploitation au ra lieu dans les meilleurs délais».

Une précision de taille qui témoigne de l’intérêt qu’accordent les pays de l’Europe à l’investissement énergétique en Algérie. Ces projets de câbles sous-marins ne se limitent pas à une seule ligne de transmission. Hachichi a révélé que plusieurs lignes sont envisagées, multipliant ainsi, les capacités d’exportation.

L’Algérie dispose d’atouts considérables pour concrétiser ces ambitions : des ressources naturelles abondantes, des conditions climatiques favorables et un vivier de compétences humaines dans le domaine des énergies renouvelables.

Par ailleurs, le groupe Sonatrach veut également se positionner sur le marché émergent de l’hydrogène vert. Un mémorandum d’entente sera signé en septembre avec des partenaires allemands, italiens et autrichiens pour étudier la faisabilité du projet SoutH2 corridor, visant à exporter de l’hydrogène vert vers l’Europe, à travers la Tunisie et l’Italie.

Dans le domaine des énergies fossiles, Sonatrach poursuit ses investissements, en mettant le paquet pour le renouvèlement des réserves.

En effet, un total de 14 découvertes de pétrole et de gaz a été réalisé depuis le début de 2024 à juillet dernier. Selon le Pdg de Sonatrach, ce chiffre devra être revu à la hausse d’ici la fin de l’année à travers la poursuite des travaux d’exploration.

«Sonatrach se fixe pour objectif de renforcer les capacités de la production primaire d’hydrocarbures tout en stimulant les différentes chaînes de valeur à l’instar des activités pétrochimiques, de transport et de commercialisation, en vue de satisfaire les besoins du marché national et d’exporter vers les marchés internationaux, dans le cadre de la diversification des partenaires», a-t-il affirmé, soulignant que la stabilité et la dynamique économique que connait l’Algérie sont deux facteurs qui contribuent actuellement à susciter l’intérêt des partenaires étrangers.

Diversification de partenariats

Des accords exclusifs ont été signés dernièrement par Sonatrach avec plusieurs grandes sociétés énergétiques mondiales, pour ne citer que ExxonMobil et Chevron (Etats-Unis), Sinopec (Chine) et ENI (Italie).

« Nous avons des contacts significatifs avec des sociétés énergétiques importantes qui désirent investir en Algérie en raison de l’attractivité et de la stabilité de l’économie algérienne», a-t-il dit.

Sur un autre registre, le premier responsable de Sonatrach a mis en avant les progrès réalisés par le groupe en matière d’exportation, en allant à la conquête de nouveaux marchés.

« Sonatrach a investi en 2024 plusieurs nouveaux marchés à travers l’exportation de gaz vers l’Allemagne, la République tchèque et la Croatie et de pétrole vers la côte ouest américaine et d’autres pays comme l’Inde et le Brésil», a-t-il souligné.

Au cours de cette année, Sonatrach a signé 16 contrats internationaux pour l’exportation du pétrole algérien, a-t-il ajouté, relevant «la forte demande sur le pétrole et le gaz algériens au niveau international malgré une conjoncture géopolitique particulière».

Concernant l’activité du groupe au Niger, il a affirmé qu’elle reposait sur un programme de partenariat pour le forage de quatre (4) puits pétroliers dans ce pays et leur développement en cas de résultats positifs, soulignant que le partenariat africain était axé sur « la formation des ressources humaines grâce à l’expérience dont dispose Sonatrach, dans le cadre de partenariats « gagnant-gagnant ».

A. R.

Quitter la version mobile