En Algérie, l’oléiculture joue un rôle économique, social et environnemental important. Le verger oléicole national couvre une superficie de plus 450 mille hectares avec un nombre d’olivier atteignant les 6.200.000 arbres. La connaissance des coûts de production au niveau des exploitations oléicoles est utile de plusieurs points de vue car elle permet de rendre compte de la compétitivité de la filière et elle apporte des éléments d’appréciation sur la sensibilité des différentes agricultures aux changements de politique agricole notamment quand les coûts de production sont mis en relation avec les prix.
Synthèse A. R.
L’étude des coûts de production au niveau des exploitations oléicoles à travers les différents systèmes de production a révélé un avantage comparatif de l’huile d’olive algérienne.
L’analyse des marges brutes fait apparaitre une filière performante sur le plan financier, selon les résultats d’une étude sous le thème : « les exploitations oléicoles en Algérie ; quelle performance économique ?» réalisée par les trois chercheurs de l’INRAA, en l’occurrence H. Amrouni Sais, R. Fethallah et M. Fahas.
En effet, au terme de ce travail dont l’objectif est d’évaluer la performance économique des exploitations oléicoles dans la zone d’étude, il apparait clairement, à travers les résultats de l’enquête, que les oléiculteurs produisent à des coûts compétitifs à ceux des pays producteurs.
Cet avantage est tiré principalement en ayant recours à une main d’œuvre familiale non rémunérée et à une utilisation de l’énergie dont le coût est relativement faible comparativement aux grands pays producteurs, indiquent-ils.
Cependant, il est indispensable de prendre en considération les aspects liés à la qualité de l’huile, cette dernière dépend de certains facteurs intervenants depuis la formation du fruit jusqu’à sa consommation.
Certains de ces facteurs ont été analysés lors de cette étude notamment les critères de la détermination de la date de la récolte qui « ont révélé que la récolte se fait à hauteur de 37% lorsque les olives sont noires, de 8% lorsque ces derniers sont vertes, de 16% au moment de la chute naturelle des olives alors que 6% des oléiculteurs s’appuient sur une date fixe correspondant généralement aux vacances scolaires pour lancer la cueillette».
Selon la même étude, seuls 23% des oléiculteurs récoltent les olives au stade tournant (violacé) garantissant ainsi, si les autres étapes de transformation sont respectées, une huile d’olive de qualité. Il est impératif que l’Algérie accorde une plus grande importance, dans ses politiques, aux aspects hors prix tels que la qualité et la valorisation de produit.
Cependant, il est à signaler que tout progrès en matière technique et financier serait incomplet sans la valeur ajoutée «organisation ».
Cette dimension revêt un caractère essentiel dans l’approche de développement de l’agriculture en Algérie soulignée par la loi n°08-16 du 03 août 2008 portant orientation agricole à travers ses articles de la section dédiée aux établissements et organismes interprofessionnels.
L’organisation interprofessionnelle qui regroupe l’ensemble des opérateurs économiques et institutionnels constitue un espace de dialogue, de concertation et de propositions autour d’un objectif prioritaire et final qui est le développement de la filière oléicole à travers plusieurs points énumérés par la circulaire ministérielle n° 732 du 30 juillet 2014 portant organisation des élections des conseils interprofessionnels de la filière oléicole.
Depuis 2001, le plan national de développement agricole et rural (P.N.D.A.R) puis la Politique de Renouveau Agricole et Rural ont permis la mise en œuvre de nouveaux mécanismes d’appui au développement des principales filières agroalimentaires dans la perspective d’améliorer sensiblement le niveau de sécurité alimentaire du pays.
Parmi les filières qui ont bénéficié d’un appui sur le plan financier et technique, figure l’oléiculture qui représente actuellement 4% de la superficie agricole utile et 40% de la superficie arboricole totale (DSASI, 2018).
Cependant la quasi-totalité de la production oléicole estimée à près de 7 millions de quintaux d’olive et de près de 70 000 tonne de l’huile d’olive (DSASI, 2018) est destinée à la consommation interne avec un prix du litre variant de 650 à 800 DA garantissant ainsi un niveau de consommation parmi le plus faible dans le bassin méditerranéen ne dé- passant pas les deux litres par personne et par année.
A. R.