La ressource forestière, jusque-là ignorée, attend toujours sa prise en charge dans une perspective de variation des ressources et des circuits d’investissement. Pourtant, la production générée ces dernières années par l’Algérie, et pour ne citer que l’exemple du liège, la propulse aux premières loges à l’échelle planétaire. Autrement dit, l’on dispose de plusieurs autres ressources directement extraites du tissu floral dont dispose notre pays. Ce qui peut aisément constituer une filière créatrice de richesses et génératrice de dividendes en devise.
Par Maria K.
Dans la filière du bois, il n’y a pas que la production du liège. A comprendre que les différentes espèces d’arbres existant en Algérie permettent diverses utilisations; à l’instar de la production du bois d’œuvre, le bois de chauffage et celui à usage de construction.
Côté statistiques, la DGF (Direction Générale des Forêts) fait état de l’existence de pas moins de 881.000 ha de Pin d’Alep, 230.000 ha de Chêne liège, 48.000 ha de Chêne zeen et Afares, 16.000 ha de Cèdre, 31.000 ha de Pin maritime, 43.000 ha d’Eucalyptus, 108.000 ha de Chêne vert, ajoutés aux reboisements de protection dont la superficie est estimée à 717.000ha et autres maquis et broussailles –les différentes espèces exploitables comprises, à l’instar du Thuya, Genévrier et Frêne…etc.– évalué à 1.786.000 ha. Ceux-ci s’ajoutent aux produits forestiers exploitables à d’autres fins, à l’image des plantes permettant l’extraction des arômes et d’autres substances utilisées dans le domaine de la médecine.
Ainsi donc, et rien que pour le compte de l’exercice précédent les coupes (accidentelles ou celles prévues par les plans de gestion) ainsi que les travaux sylvicoles, ont permis la collecte de 27.940 m3 de bois, toutes catégories confondues. Ce qui marque une régression par rapport aux années précédentes.
En 2007 par exemple, on a cueillis quelques 154.471 m3 de bois, 82.973 Qx de liège et 1 073 tonnes d’Alfa. Encore, et pas loin qu’en 2004, l’Algérie était classée troisième producteur mondial de liège avec une moyenne de 7% de la production planétaire, bien sûr, loin du Portugal et de l’Espagne enregistrant, respectivement 57% et 23%.
A l’époque déjà, une étude effectuée par un bureau d’études étranger sur les filières industrielles algériennes note qu’«avec une meilleure gestion et une exploitation plus rationnelle des peuplements, la production nationale de liège peut connaître une sensible augmentation à court terme».
L’exploitation en deçà du niveau requis
La facture d’importation du bois qui ne cesse d’augmenter, constitue une preuve irréfragable du manque de considération de ce circuit de production. Celle-ci atteint quelques 300 millions de dollars /an, dès lors que la demande nationale en bois ne cesse de connaître des bonds significatifs engendrés par la consommation due –notamment pour le bois à usage de construction– aux différents projets lancés ces dernières années, dans le cadre des différents programmes initiés par le gouvernement.
De ce fait, la demande nationale en la matière a atteint le seuil de 1,5 millions de m3 par an. Pourtant, les prévisions de la DGF démontrent bien l’importance de ce circuit de production. A croire les estimations faites par cet organisme public, la mise en pratique des mesures décidées dans le cadre du plan national de reboisement lancé en 1999, l’Algérie aura à étendre la superficie forestière nationale à quelques 1.245.000 ha. Ceci dit, l’achèvement des opérations d’inventaire national et la mise en œuvre des études d’aménagement de quelques 600.000 ha, permettront de hisser la production nationale en bois à une moyenne de 400.000 m3. Ce qui n’est pas de moindre importance, puisque cela permettra, ne serais-ce que de réduire la facture d’importation qui –déjà– nous revient très chère.
M. K.