Evolution des indicateurs de l’économie nationale : «Des vents favorables», selon la Banque mondiale

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La nette évolution de l’activité hors hydrocarbures, la nouvelle politique prônant la diversification économique, la relance de certains secteurs, comme l’agriculture, ou les mesures prises par le gouvernement pour endiguer les effets de l’inflation que connait l’économie mondiale depuis l’an dernier sont de plus en plus appréciées à l’international.

Par Mourad Allal

C’est le cas de la Banque mondiale qui vient de relever d’importantes améliorations des indicateurs économiques de l’Algérie dans un nouveau rapport. Intitulé «rapport de suivi de la situation économique : Les vents demeurent favorables», le récent document de l’institution financière internationale relève d’emblée que «la poursuite des efforts de diversification de l’économie et des exportations demeure essentielle.Les autorités ont engagé des efforts importants afin de stimuler l’investissement privé et étranger, notamment au travers d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures (2019), la levée partielle des limites sur l’actionnariat étranger (2020), et une nouvelle loi sur l’investissement (2022). La poursuite et la mise en œuvre effective des réformes visant l’amélioration du climat des affaires, afin notamment de permettre une plus grande participation du secteur privé dans l’économie, demeure essentielle à la soutenabilité et à la résilience de l’économie algérienne. Entre autres, la diversification des exportations permettrait de réduire la vulnérabilité des équilibres macroéconomiques aux prix du pétrole».

Analysant la croissance de l’économie nationale ces deux dernières années, les rédacteurs de ce nouveau rapport ont mis l’accent sur le secteur hors hydrocarbures, soulignant que « la croissance du PIB hors hydrocarbures s’est accélérée en 2022, surcompensant la baisse de la production pétrolière et gazière, et lui permettant de dépasser son niveau de 2019 ».

Dans le détail, il est souligné que « la croissance du PIB a ainsi atteint 3,2% en 2022, soutenue par l’accélération du PIB hors hydrocarbures (+3,8%) au premier semestre 2022 et (+4,5%) au deuxième semestre, contre (+2,3%) en 2021 ». 

68,7 milliards de dollars d’exportations

Au volet relatif aux indicateurs de la balance commerciale, l’Institution de Bretton Woods relève dans son nouveau rapport sur l’économie nationale que «la hausse marquée des prix du gaz a pris le relais de ceux du pétrole au deuxième semestre 2022, permettant une augmentation continue des recettes d’exportations et des réserves de changes (…) Les exportations ont ainsi encore augmenté atteignant en 2022 leur niveau le plus élevé depuis 10 ans, soit 68,7 milliards de dollars. En parallèle, la modération des prix à l’importation et la poursuite de la réduction des volumes importés a permis une baisse modérée des importations. Ainsi, le surplus du compte courant a augmenté au deuxième semestre 2022, atteignant 9,5% du PIB en 2022, permettant aux réserves de change de passer de 12,5 à 15,8 mois d’importations entre la fin 2021 et la fin 2022, pour atteindre 61,7 milliards de dollars».

Dans le même registre et concernant les équilibres budgétaires, il est souligné que « l’amélioration soutenue de la balance commerciale et l’accumulation de réserves de change a renforcé la résilience des équilibres extérieurs de l’Algérie face aux chocs externes », précisant que « la hausse des prix du gaz et la baisse des importations ont soutenu le compte courant au deuxième semestre de 2022 », ce qui a eu comme résultat la réduction du déficit budgétaire en 2022, « malgré la forte hausse des dépenses ».

Concernant les mesures prises pour limiter le fléau de l’inflation, le nouveau rapport de la Banque mondiale table sur le ralentissement de celle-ci durant l’année en cours, expliquant que «les autorités ont privilégié la politique de change, puis monétaire, pour contenir l’inflation», cependant, y est-il ajouté, «la décision d’accorder à l’OAIC un monopole sur l’achat de blé domestique et importé, étendue à l’importation de riz et de légumes secs, pourra également limiter les hausses de prix, dans la mesure où la capacité de production de l’OAIC peut répondre à la demande domestique».

Evoquant l’évolution par secteur d’activité, les rédacteurs du rapport en question relève une nette amélioration du secteur agricole. «La production agricole a fortement rebondi en 2022, tandis que la hausse de la consommation privée a profité aux secteurs desservant les ménages», y est-il noté. 

Ainsi, la production agricole a bondi de (+5,8%) durant l’année 2022, alors qu’elle a connu une contraction de 1,9% en 2021, relèvent les auteurs du rapport pour qui, cette croissance est «portée par une meilleure récolte dans les régions centrales et proches du littoral».

Pour ce qui est des perspectives du secteur, les mêmes auteurs tablent sur le redressement du secteur agricole qui est désormais durable, car, ajoutent-ils, «en 2024, le relâchement des quotas et le rebond de la production agricole permettrait une accélération de la croissance, tandis que les équilibres budgétaires et extérieurs se stabiliseraient, tout comme le ratio de la dette publique sur le PIB»

Enfin, concernant le secteur industriel, le nouveau document de la BM, souligne que «la reprise attendue de l’investissement se matérialiserait en 2023, soutenue par celui du secteur des hydrocarbures, stimulant l’activité industrielle».

M. A.

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