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Espèces animales et végétale menacées de disparition : L’Algérie face au défi de la préservation de sa biodiversité - ECOTIMES

Espèces animales et végétale menacées de disparition : L’Algérie face au défi de la préservation de sa biodiversité

Espèces animales et végétale menacées de disparition : L’Algérie face au défi de la préservation de sa biodiversité

Dans le contexte des changements climatiques qui se confirment chaque année davantage, la diversité biologique subit des menaces sérieuses dans sa composition et sa densité. Un certain nombre d’animaux et de végétaux sont aujourd’hui classés comme espèces rares alors que, il y a à peine deux à trois décennies, elles faisaient partie du décor des massifs forestiers algériens. Le constat a été une nouvelle fois dressé par les experts au cours de la célébration de la Journée nationale de la Biodiversité, le 22 mai dernier, sous le thème : « Harmonie avec la nature et développement durable ». 

Par Amar Nait Messaoud

À cette occasion, le Centre national de développement des ressources biologiques (CNDRB), crée en 2002, s’est déployé sur plusieurs sites et wilayas pour mener, en collaboration avec des experts nationaux versés dans les divers domaines de la biodiversité, des actions de pédagogie, de vulgarisation et de sensibilisation. 

Le CNRDB précise que le thème retenu pour la célébration de cette journée internationale «vise à mettre l’accent sur l’importance d’atteindre et de mettre en œuvre les actions liées aux objectifs et cibles instaurés par le cadre mondial pour la diversité de Kunming-Montréal». 

Le programme des Nations Unies pour l’Environnement mentionne sur son site web : « La conclusion de la quinzième réunion [en 2022, Ndr.] de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique a débouché sur l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Dans un contexte marqué par le déclin dangereux de la nature, qui menace la survie d’un million d’espèces et perturbe le quotidien de plusieurs milliards de personnes, le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal vise à stopper et inverser la perte de nature. Ce cadre comporte plusieurs cibles mondiales à atteindre à l’horizon 2030 et au-delà en vue de la protection et de l’utilisation durable de la biodiversité ».

Dans ce cadre, le Centre national de développement des ressources biologiques, à travers ses actions en direction des acteurs institutionnels, des centres de recherche, des gestionnaires de territoires et de la société civile, vise, selon une brochure diffusée à l’occasion de la journée du 22 mai, à sensibiliser le public au rôle centrale de la biodiversité pour toute vie sur terre, souligner l’importance de multiplier et consolider les partenariats à tous les niveaux en impliquant davantage la société civile et les acteurs privées, et, enfin, à encourager des initiatives plus prometteuses de la part de tous les acteurs, notamment le secteur privé, la société civile et les médias. 

Un nouveau cadre mondial de la biodiversité

Le Centre précise que l’Algérie, en tant que pays partie concerné par l’alignement de sa stratégie de la biodiversité avec le nouveau cadre mondial de la biodiversité, s’engage à mettre en œuvre les objectifs nationaux afin de mieux concrétiser la vision adoptée sous la devise : «Vivre en harmonie avec la nature». 

Par l’effet de plusieurs facteurs- naturels et anthropiques- les habitats naturels algériens sont perturbés dans les milieux ruraux, forestiers, et, de façon plus accentuée en milieu urbain ou suburbain. Incendies de forêts et autres délits dé défrichement, aménagements urbains, extension des villes, nouveaux pôles urbains, sont, entra autres, les facteurs anthropiques, dus à des activités socioéconomiques, qui mettent en danger la vie sauvage avec ses cortèges en flore et en faune et la chaîne trophique qui les commandent. 

Le phénomène de « désertification » biologique a été favorisée, au cours de ces dernières années, par le réchauffement climatique qui se manifeste par trois phénomènes, liés, dans la vie atmosphérique, par une logique de vases communicants.

Il s’agit de l’augmentation de la température moyenne saisonnière, l’allongement inédit de la période sèche et les pluies torrentielles, lorsque la pluie arrive à tomber, avec un volume excessif dans une unité de temps très courte (mm/heure). 

Les glissements saisonniers induits par ces changements climatiques, l’assèchement des sources d’eau en montagne et dans les massifs forestiers (rivières, ruisseaux, étangs…) et la destruction des habitats et des niches écologiques par les incendies de forêt ont conduit à la migration de certaines espèces animales ou à leur disparition pure et simple. Ils ont aussi conduit, à l’éclipse de certaines espèces végétales.  

Une législation à point nommé

Conscients des dangers qui menace l’écosystème naturel, les autorités algériennes ont, assez tôt, pris mesures de protection et de préservation des espèces animales et végétales qui se trouvent dans une situation de « précarité » qui les expose à un risque de disparition pouvant conduire à un dommageable appauvrissement du capital biologique national. 

Ainsi, dès juillet 2006, par une ordonnance, les pouvoirs publics ont pris les mesures pour la prise en charge du très complexe problème des espèces animales menacées de disparition dans les différentes zones écologiques d’Algérie. 

En effet, le constat d’une baisse graduelle de la fréquence de certaines espèces dans des milieux où ils évoluaient habituellement-biotopes-, a été fait il y a plusieurs années. Du garde-forestier jusqu’au simple flâneur, en passant par la corporation des chasseurs et des passionnés de la nature, tout le monde a pu s’apercevoir de la régression des espaces vitaux où, naguère, pullulaient tritons, grenouilles, hérissons, perdreaux et autres curiosités animalières. 

Dans les forêts, les maquis, les mares, les lacs et autres milieux de vie, le nombre et les espèces d’animaux ne font que reculer. Un déséquilibre écologique est à craindre, particulièrement lorsqu’on sait à quoi sont réduits les tissus forestiers au cours de la décennie de terrorisme et de lutte anti-terroriste. 

Dans un grand nombre de bois, il n’y a que le sanglier et le chacal qui manifestent leur présence, parfois même d’une façon insolente et dangereuse. 

L’ordonnance dresse une liste non exhaustive d’animaux menacés de disparition tout en précisant que ladite liste « peut être étendue à d’autres espèces animales menacés de disparition par voie réglementaire ».

 

Une faune et une flore à préserver et à développer

 

Les animaux visés par les mesures de protection sont «les espèces de faune sauvage dont l’existence en tant qu’espèce subit une atteinte importante entraînant un risque avéré d’extinction et qui, de ce fait, font l’objet de mesures de protection et de préservation particulières». 

Trois classes animales sont touchées par ces mesures de protection et de préservation : les mammifères (mouflon à manchettes, oryx, cerf de Barbarie, hyène rayée, cinq variétés de gazelle, le fennec, le guépard, le chat des sables et l’addax), les oiseaux (ibis chauve, erismature à tête blanche, faucon crécerelle, faucon pèlerin et trois espèces d’outarde) et les reptiles (tortue grecque, fouette-queue et varan du désert). Il est précisé que «la chasse des animaux mentionnés sur la liste fixée à l’article trois de la présente ordonnance est interdite par tout moyen », précise le texte réglementaire, qui ajoute que sont également interdits «la capture, la détention, le transport, la naturalisation et la commercialisation des animaux ou parties d’animaux d’espèces menacées de disparition ».

La seule dérogation à cette mesure coercitive demeure l’utilisation de spécimens de ces animaux à des fin scientifiques ou de reproduction pour repeuplement. 

Les aires et zones désignées comme étant des périmètres d’habitat, de reproduction ou de repos de ces espèces sont également protégées, puisque « tout usage, activité, construction ou établissement non expressément autorisé » est interdit. Toute infraction à cette disposition entraîne une peine d’emprisonnement et une amende à l’encontre du contrevenant. 

De même, par un décret exécutif de janvier 2012, des mesures de protection et de préservation sont prises au profit d’espaces végétales non cultivées menacées. 

Le texte de loi énonce : «Sont considérées comme non cultivées protégées les espèces végétales qui n’ont pas subi de modification par sélection de la part de l’homme, qui sont menacées d’extinction et qui revêtent un intérêt dans les domaines de la génétique, de la médecine, de l’agronomie, de l’Économie, de la culture et de la science d’une manière générale. Sont protégées sur l’ensemble du territoire national les espèces végétales non cultivées fixées à l’annexe du présent décret».

L’annexe en question comporte une liste étalée sur 27 pages d’espèces végétales de différentes classes et différents ordres, allant des plantes vivant en forêt jusqu’à celles vivants dans les étangs, en passant par des espèces ayant leur habitat en montagne, dans les Hauts Plateaux ou le Sahara. 

L’interdiction touche «la destruction, la coupe, la mutilation, l’arrachage, la cueillette de  ces  végétaux ou de leurs fructifications, ou de toute autre forme prise par ces espèces au cours de leur cycle biologique ». 

Sont également interdits «leur transport, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat, ainsi que la détention des spécimens prélevés dans leur milieu naturel».

A.N.M.

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