Face à la rigidité des cadres juridiques et réglementaires, la population est constamment en quête stratagèmes capables d’apporter des solutions à leurs problèmes concrets, même s’il faut se placer au-dessus de la réglementation. C’est le cas, particulièrement, de la circulation dans les cités d’Alger (et, d ‘ailleurs, sur tout le territoire) et des places de parkings. Nos cités ont été conçues, sans prendre en considération l‘utilisation des espaces publics, laissant aux locataires le «libre choix » des espaces publics. Une situation qui a mené à des disputes entre voisins, et parfois le drame est évité de justesse
Par Réda Hadi
S’il est vrai que, par faute d’assiettes foncières suffisantes, nos cités ont été bâties, sans considération pour le nombre de places de parking pour les voitures, cela a induit l‘utilisation du peu d’espace disponible par les locataires, qui se l’approprient, en dérogeant à toute règle, utilisant parfois une manière très musclée pour se réserver un espace où garer sa voiture.
Faute de contrôle, des locataires se réservent des places de parking et le clôturent par des chaînes ou autres barrières, empêchant quiconque d‘autre de l’utiliser. Des locataires se sentant lésés par cet arbitraire, brisent les chaînes et garent leurs voitures. A Saïd Hamdine, sur les hauteurs d‘Alger, un drame a, de ce fait, été évité de justesse : les locataires en sont arrivés aux mains et, n’était l‘intervention des voisins, cette dispute aurait pu dégénérer en drame, tant la dispute était violente.
Sid Ali, un locataire à la cité de Soummam de Bab Ezzouar, estime quant, à lui, «que la commune, sinon le bailleur des logements, ont une responsabilité dans cette anarchie. Le nombre de voiture est important, mais ce paramètre n’a jamais été pris en considération. Les locataires des cités font ce qu’ils veulent, et défient les lois, quand elles existent »,
Au problème de stationnement des voitures, il faut souligner celui des « dos-d’âne » ;
A l‘entrée des cités, et souvent à l‘intérieur, ces ralentisseurs sont érigés au détriment de toute règle.
Sans aucune norme, et censées ralentir, ces élévations endommagent des voitures, rendant ainsi leurs propriétaires rageux.
A la cité «Mer et Soleil» de Kouba, un automobiliste s‘en est pris violemment aux riverains, car son châssis a heurté durement un ralentisseur. Les personnes présentes ont très mal réagi aux insultes et en sont venus aux mains , Là aussi, il a fallu séparer les protagonistes, et l‘automobiliste, n‘a dû son salut, que grâce à des policiers qui passaient par là. Faute de réglementation et de civisme, ces situations sont devenues monnaies courantes.
Ce phénomène de ce qui est appelé de façon galvaudée «dos-d’âne» dans la capitale, suscite le courroux d’un nombre important des usagers et taraude leur esprit. Les 57 communes de la wilaya d’Alger sont confrontées à d’innombrables « guet-apens » sur les grandes routes donnant accès à une agglomération urbaine et au chemin de wilaya ainsi qu’au niveau des grandes cités. Ce qui est paradoxal par rapport à ce phénomène, c’est que ces « dos-d’âne » sont l’œuvre de personnes habitant des quartiers et des cités au sein d’un centre urbain.
L’absence de contrôle favorise l’anarchie
Ces «dos-d’âne» donnent le tournis aux automobilistes. Ils causent des dépits énormes et provoquent de la congestion jusqu’à ce que l’endroit devienne encombré, non pas parce que la voie n’est pas fluide, mais parce que certaines personnes qui habitent cette cité ont jugé que la voie devrait être ainsi. Le cas de l’ancien quartier, «Djenane Mabrouk» n’est pas le seul dans ce cas, la cité PLM, la cité d’Urgences et Diar-El-Djemaâ, pour ne citer que ces anciennes cités, sont autant de lieux et d’espaces où l’emplacement sauvage et dangereux des «dos-d’âne» s’impose en maître au vu et au su des autorités locales et autres structures concernées par la régulation et la réglementation routière.
L’article 27 de la loi 01-14 complétée et amendée, relative à la régulation de la circulation routière à travers les routes est parfaitement explicite quant à la réalisation de ralentisseurs, selon les normes édictées par les études faites par les services concernés en la matière, au niveau de la wilaya d’Alger.
A quand, alors des contrôles et une meilleure gestion ?
R. H.