L’agriculture de montagne sonne, présentement, comme une nécessité qu’il faudra bien mettre en ligne de mire des différents plans de développement rural. L’agriculture à développer sur place ne manque pas de poser de sérieuses problématiques à son tour. C’est là un fait qui n’échappe pas à la DGF et la FAO qui évoquent la perte, de plus en plus substantielle, du sol – un capital irremplaçable – comme facteur dégradant de l’espace rural. Pour ces deux organismes, cet écueil constituer une hypothèque pour l’avenir des zones rurales.
Par Lyazid Khaber
Abordant le phénomène de l’érosion des sols, fait récurent et non moins dangereux pour l’avenir de ces zones, l’on annonce pour l’Algérie une menace pesante d’érosion sur pas moins de 12 millions d’hectares situés en zone de montagne. Selon les chiffres de la DGF, sept (7) millions d’hectares, sont déjà gravement atteints. Dans le Titteri-Hodna, par exemple, l’une des régions où l’on compte un nombre proportionnellement important des populations établies en zones montagneuses, la plus grande perte en matière d’érosion des sols ajoutée à la désertification, est enregistrée, particulièrement, au niveau des Hauts Plateaux.
Face à cette situation, les pouvoirs publics ont entrepris depuis déjà quelques années, des démarches à même de tracer un cadre stratégique de prise en charge des préoccupations de ces populations, mais aussi pour lutter efficacement contre ces deux épiphénomènes (érosion et désertification). Il s’agit là du lancement de projets de reboisement, plantations arboricoles et fruitières, amélioration pastorale…
La nécessaire implication des populations locales
Cependant, la non-implication des populations locales est à l’origine de l’échec consommé notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de modernisation, de l’occupation et d’exploitation des espaces steppiques. Cela est du moins l’avis de certains responsables du secteur des forêts qui souhaitent plus d’implication de ces populations afin, disent-ils, «de créer une synergie entre les différents efforts conjugués.»
Ainsi l’on ne cesse de noter que, depuis quelques années, le phénomène des pertes du sol s’est proportionnellement aggravé, touchant certains territoires jusque-là épargnés. Conséquemment à cela, de vastes étendues de terres arables se trouvent complètement emportées par les crues, engendrant par-là l’envasement de plusieurs ouvrages hydrauliques souvent réalisés à coût de milliards de dinars.
Les statistiques établies à l’échelle nationale portent le niveau d’envasement de la capacité des barrages en exploitation à 11,2%, à laquelle s’ajoute, selon les chiffres de la DGF, quelques 120 millions de tonnes de terres arrachées annuellement. Ce qui, à l’échelle planétaire, cause la perte de 25 millions de tonnes de sol.
D’autre part, et comme un malheur ne vient jamais seul, dixit l’adage, cette situation de perte effrénée des sols est accentuée par le phénomène de déboisement qui atteint des proportions énormes. Les causes récurrentes sont, entre autres, les incendies, les coupes illicites et les défrichements. Des effets que les pouvoirs publics tentent de réduire avec, en prime, la mobilisation d’une diversité de programmes à l’instar du plan national de reboisement, programme des Hauts Plateaux, Projets de proximités de développement rural, Projet d’emploi rural (PER II) ainsi que les différents travaux d’utilité publique.
L. K.