Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane a fait savoir hier mardi, que des sommes d’argent implorantes continuent de circuler hors circuit bancaire, dans l’économie informel ou thésaurisées par les ménages. Il les a quantifiées à 6 000 milliards de DA à la fin de 2020, soit près de 34 % de la masse monétaire globale, selon le dernier rapport de la Banque d’Algérie.
Akrem R.
Cette dernière avait estimé la masse monétaire qui circule hors circuit bancaire à « 6140,7 milliards de dinars (près de 60 milliards de dollars), soit une hausse de 12,93% par rapport à 2019.
À cet effet, le gouvernement a adopté une nouvelle stratégie visant à une meilleure inclusion financière et à la modernisation des services bancaires. Pour le premier argentier du pays, l’adoption de la finance islamique était un choix stratégique pour les pouvoirs publics. «La finance islamique est une revendication sociale et sociétale avant qu’elle ne soit un instrument d’inclusion financière», a souligné M. Benabderrahmane, lors d’une journée d’études organisée au Conseil de la Nation consacrée à «l’inclusion islamique». Il a déclaré devant les présents à cette rencontre, que le véritable défi pour les pouvoirs public c’est la mobilisation de l’épargne. Ceci, dira-t-il, exige un travail énorme pour reconquérir d’abord la confiance des citoyens envers les institutions de l’Etat. «Si nous arrivons à la récupération et la mobilisation d’une partie de l’argent qui circule hors banques, nous allons réussir dans notre démarche pour la relance de l’économie nationale. La relance de projets structurant, prochainement, garantira cette relance économique plus que nécessaire pour l’Algérie», a-t-il souligné. En outre, le premier argentier du pays a annoncé que des ajustements seront apportés à la finance islamique dans le but de remédier à certains dysfonctionnements et permettra de généraliser les produits de cette finance.
D’ailleurs, l’objectif de cette dernière est d’aller vers une économie aux ressources multiples. Quant aux opérations de déploiement de la finance islamique à travers le territoire nationale, le ministre des Finances s’est montré confiant pour l’avenir de ce type de finance. «Elle est en train de s’élargir et prend des propositions en crescendo», a-t-il souligné. Pour ce qui est du taux d’avancement de l’ouverture de guichets consacrés à la finance islamique, le ministre des Finances, a indiqué que «nous sommes à 133 guichets et nous comptons arriver à plus de 320 avant la fin de l’année en cours». La finance islamique, depuis son adoption en mars 2020, fait de grands pas, ayant permis aux banques publiques en particulier et aux banques privées en général, d’adopter ce nouveau concept de financement.
De plus, «la généralisation de la finance islamique a permis l’existence de centaines de comptes répartis sur différentes banques publiques, lesquels sont gérés par ce modèle de financement avec ses différents produits», a indiqué également Aymen Benabderrahmane, tout en promettant que les banques publiques auront des agences au moins au niveau des chefs-lieux des 58 wilayas. À l’étranger, il est prévu l’ouverture d’un guichet de la finance islamique par la BEA en France, et ce dans le but de capter l’argent de nos compatriotes résidant dans ce pays, au nombre de 6 millions de personnes. Sur un autre registre, le ministre a fait savoir que le secteur a encouragé les banques publiques et privées à poursuivre la finance islamique, la banque islamique et l’inclusion financière. Et d’ajouter : « Notre département s’emploie à améliorer l’inclusion financière en encourageant les banques financières à intensifier leurs efforts pour améliorer les services à la population».
Ainsi, il a annoncé qu’il est proposé, dans le cadre de la loi de Finances de 2022, la mise en place d’un régime fiscal incitatif pour le développement de la finance islamique dans notre pays. En effet, les produits de cette finance seront soumis seulement à la TVA. Enfin, il a annoncé la présentation d’un projet de loi sur le partenariat public-privé dans les prochains jours. Un mécanisme qui permettra d’introduite le capital privé dans la réalisation et la gestion de projets et infrastructures de bases.
A.R.