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Environnement et santé publique : Comment relever les nouveaux défis du cadre de vie ? - ECOTIMES

Environnement et santé publique : Comment relever les nouveaux défis du cadre de vie ?

Environnement et santé publique : Comment relever les nouveaux défis du cadre de vie ?

L’environnement, dans toutes ses déclinaisons- domestique, urbaine, rurale, industrielle- ne cesse de prendre de nouvelles formes et de nouvelles dimensions qui posent, en Algérie et dans le reste du monde, de grandes interrogations aux populations, aux collectivités locales, aux services de santé, aux gestionnaires des territoires et aux techniciens/ingénieurs versés dans les questions de l’environnement et de leurs connexions avec la santé.

Par Amar Naït Messaoud

Si des efforts ont été accomplis dans la traitement des certains aspects de l’environnement dans leurs rapport au cadre de vie de la population- tels que les réseaux d »assainissement, la réduction des émanations de poussières par les cimenteries, le renforcement du contrôle d’hygiène des établissements commerciaux, la vaccination des cheptels et la réduction des zoonoses,…etc.-, les spécialistes continuent à relever des insuffisances de gestion et de prospective, donnant ainsi l’opportunité de lancer de nouvelles réflexion sur la meilleure manière d’asseoir la symbiose entre l’homme et son environnement immédiat.

Notons que le terme même d’ « environnement» est consubstantiellement lié à l’homme, à l’habitant de la ville ou du hameau. Il s’agit de tout ce qui- flore, faune, minéral, eau, sol, autres objets inertes- entoure l’homme et interagit avec lui dans une relation d’alimentation (chaîne trophique), d’usage domestique, d’élément de cadre de vie destiné au confort de l’homme et son bien-être,…etc.

Il faut reconnaître que l’évolution du monde moderne a fini par porter à son pinacle la complexité de tous ces éléments, en en faisant un condensé délétère qui a pour nom les « changements climatiques », à telle enseigne qu’un grand nombre d’éléments naturels avec lesquels l’homme a noué des relations historiques, vitales, conditionnant même son existence, sont aujourd’hui perturbés dans leur cycle de reproduction et de renouvellement.

Jamais le concept de développement durable, crée en langue anglaise en 1980 (sustainable development) et inséré dans le document de la « Stratégie mondiale de la conservation », (publication de l’Union internationale pour la conservation de la nature, UICN), n’a acquis autant de sens et de portée qu’au cours de ces dernières années. Et pour cause !

Cet idéal qui se définit comme un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs» subit les pires coups de boutoir suite à une gestion du milieu – ville, campagne, forêts, eaux,…etc. -peu regardante sur le plan environnemental.

L’une des conséquences immédiates de ces dérives de gestion- dont les impacts n’ont pas besoin de plusieurs décennies pour être constatés- est l’action négative sur la santé de la population.

Cette altération, qui fait des éléments de notre environnement, supposés nous être symbiotiques, des sources de pathologies diverses, prend une ampleur inégalée suite à l’urbanisation effrénée et pas toujours règlementée de notre pays et à l’hyper-concentration démographique dans la partie septentrionale de l’Algérie (80 % d’une population de 48 millions d’habitants vivent dans 20 % du territoire, entre la côte et la l’Atlas saharien).

Cadre et mode vie en cause

Maladies à transmission hydriques (MTH), maladies respiratoires et dermatologiques, extension de maladies tumorales, développement des maladies mentales et du stress, ainsi que d’autres pathologies dont on ne peut dresser ici la liste exhaustive, mettent à mal, tout à la fois, les familles des malades et le système de santé.

Ce dernier, le système de santé, voit ses structures, de proximité ou de spécialité, débordées, requérant toujours des efforts de consolidation et de renforcement des moyens humains et matériels.

Les structures publiques dédiées au contrôle d’hygiène (bureaux communaux d’hygiène, inspections vétérinaires) sont, elles aussi, débordées et en déficit de moyens. Outre l’habitat et les infrastructures du cadre de vie, on ne peut pas traiter de la santé publique sans évoquer le mode de vie et le mode de consommation des Algériens.

L’excès de sédentarité- source de pathologies connues dans le milieu médical-est favorisé par l’espace fermé des villes, faites d’un continuum d’habitations, collectives et individuelles, manquant gravement d’espaces verts et d’aires dédiées à la récréation et aux jeux. Le mode de consommation est lui aussi est à mettre en cause dans un grand nombre de pathologies.

L’Algérie importe une part des besoins alimentaires de la population. Ces importations concernent aussi bien des semences, des pesticides, des produits semi-finis ou des aliments prêts à la consommation. Chacun de ces segments comporte un potentiel de risques, et ce, malgré les opérations de contrôle de qualité au niveau des services des douanes.

Le mode de vie «paysan» remis au goût du jour

À travers le monde, et suite à la pandémie du Covid 19 qui a mis en évidence la fragilité de certains systèmes économiques- où même une bonne santé financière ne garantit pas les importations-, une tendance dans la réflexion et la pratique se dessine : elle fait appel à l’autonomie des pays en matière de production agricole, à la sécurité alimentaire et au retour à la « vie de paysan » autant que cela est possible, particulièrement dans les zones rurales.

En plus d’assurer une certaine autonomie alimentaire par l’autoconsommation avec les jardins potagers (ces derniers assurent en Europe une moyenne de 20 à 30 % de la production agricole totale), ce mode de vie assurera des produits alimentaires moins pollués par l’industrie de l’agrochimie. On aura assurément moins de pathologies et moins de malades.

On pourra se rendre aisément compte, en déroulant l’appareil législatif national inhérent à la protection de l’environnement sous toutes ses déclinaisons (eau, air, forêts, animaux,…), que les lois algériennes sont bonnes ; elles sont à la hauteur des enjeux.

Sans doute, par endroits, elles demeurent perfectibles. Les techniciens du terrain et les gestionnaires des territoires font des propositions d’amendement à chaque fois qu’un nouvel élément du terrain vient se manifester, rende obsolète une clause ou un article de l’ancienne législation.

La problématique de la gestion des perturbations et des agressions que subit l’environnement dans notre pays réside plutôt dans l’application de la loi et l’implication de certaines parties pour conférer à ces lois plus d’effectivité et de respectabilité.

En effet, la sensibilisation à la réglementation environnementale devrait s’étendre au-delà des directions de wilaya (forêts, environnement, hydraulique, commerce, santé,…).

Elle doit toucher les parquets des tribunaux de première instance, les collectivités locales (le maire doit être regardé comme étant le premier responsable de son territoire pour toutes les questions liées à la vie de la population), les services de sécurité (gendarmerie et suretés urbaines).

De même, la société civile et l’école doivent être impliquées, de façon continue, dans le travail de sensibilisation, avec des démonstrations sur le terrain. Il importe également de réactiver et de renforcer la communication institutionnelle dont bénéficient les structures de l’État en charge des secteurs ayant une relation de près ou de loin avec les questions de l’environnement.

Les cellules de communications sont censées être dotées de cadres techniques des secteurs concernés ayant des compétences avérées en matière d’analyse, de synthèse et de communication.

A.N. M.

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