La relance des activités des entreprises publiques à l’arrêt ou en difficulté financière a franchi une nouvelle étape. Après un diagnostic profond de la situation de ces entités, le ministère de l’Industrie passe à l’action, en mettant en œuvre son plan de sauvetage et de relance pour les 51 entreprises à l’arrêt et 40 autres en difficulté notamment financière.
Par Akrem R.
En effet, les premiers appels d’offres de partenariats national et international viennent d’être lancés par voix de la presse nationale. Ils concernent la relance des activités de l’usine de l’Enad de Sour El Ghozlane spécialisée dans la fabrication de produits détergents, a annoncé hier Karim Boudjemia, directeur central au ministère de l’industrie.
Il a fait savoir qu’une étude profonde a été engagée avec le groupe industrie chimique, afin d’élaborer un nouveau plan business et de sa mise en marche dans les meilleurs délais. La nouvelle vision des pouvoirs publics, explique-t-il, est de trouver de nouvelles solutions innovantes. En clair, il n’y aura pas de recours au Trésor public pour le financement de ces entités à l’arrêt ou en difficulté.
Ouverture sur des partenariats public ou privé
«Notre modèle de sauvetage et de relance consiste à s’ouvrir sur des partenariats public ou privé et également le changement d’activité pour certaines entreprises, dont le processus de production est défaillant. Toutes les pistes sont envisageables hormis le financement du Trésor public», a précisé Karim Boudjemia dans une déclaration à la chaîne de télévision «Echourouk News», en expliquant que ni les ressources financières du pays ni la nouvelle approche du gouvernement ne tolèrent cette ancienne pratique.
Il est à rappeler dans ce cadre, que des plans de relance avaient été supportés par l’Etat durant les deux dernières décennies en déboursant des sommes faramineuses sans pour autant atteindre les objectifs escomptés. Pire encore, ces entreprises sont devenues un lourd fardeau à supporter par le Trésor public. Des experts avaient tiré la sonnette d’alarme, en appelant à la réforme de la gouvernance et du modèle de financement de ces EPE.
Dans ce cadre, Ishak Kherchi, expert en économie et enseignant universitaire, a déploré le fait que la plupart de nos entreprises publiques fonctionnent selon une approche administrative, en appelant à la nécessité de procéder à un diagnostic stratégique du portefeuille d’activités de ces entreprises. Ceci, dira-il, permettra aux décideurs d’avoir plus de visibilité sur la situation économique réelle de la société.
Relance des activités et préservation des postes d’emplois
C’est dans cette optique que le ministère de l’Industrie, et conformément aux orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a élaboré sa feuille de route pour la relance des activités de ces entreprises et également la préservation des postes d’emplois. Outre le partenariat public-public et public-privé, l’autre option privilégie est le changement d’activités de certaines entreprises, affirme-t-il en citant le cas de l’usine de levure panifiable située à Bouchegouf (Mila).
La décision a été prise suite à une étude du marché, révélant qu’il est impossible de récupérer des parts dans un marché très compétitif. S’agissant de la gestion des entreprises publiques économiques, cette dernière est désormais basé sur la l’efficacité économique de la société et les performances managériales. D’ailleurs, les PDG sont soumis à des contrats de performances, dont des objectifs sont fixés. Ainsi, le Conseil de participation de l’Etat (CPE) aura également un rôle dans la gestion de l’entreprise. Même chose pour le partenaire social qui doit être considéré comme étant un réel associé pour le Pdg. En effet, la formation continue de la main d’œuvre et la sensibilisation des employés sur le travail sont deux éléments essentiels pour la pérennisation de l’entreprise.
«Nécessite de l’adhésion de tout le monde»
«Lors de nos opérations de contrôle et d’inspections, nous avons constaté un changement des mentalités chez les travailleurs. Ils sont conscients des défis et de la rude concurrence imposée sur le marché et la concurrence. Ce nouveau modèle de croissance nécessite l’adhésion de tout le monde», a ajouté Karim Boudjemia.
La nouvelle vision du ministère de l’Industrie accorde également une grande importance à l’innovation. Un élément essentiel pour une meilleure compétitivité sur le marché. Des FABLAB ont été créés aux seins de certains groupes publics pour booster l’innovation et la valorisation des travaux de recherches scientifiques.
S’agissant des entreprises en difficulté financière au nombre de 40, la tutelle compte sur le partenariat public ou privé et également sur le financement bancaire pour ramener les financements nécessaires pour la relance des activités et financer le cycle de production.
A. R.