Entreprises publiques en difficulté : Ali Aoun cible les gestionnaires

Entreprises publiques en difficulté : Ali Aoun cible les gestionnaires

L’Algérie déterminée à relancer son industrie, une nouvelle feuille de route est déjà tracée par le département de Ali Aoun pour la relance des entreprises et groupes industriels publics. En effet, l’amélioration de la gouvernance et de la performance de ces entités est la priorité des priorités de la tutelle. 

Par Akrem R.

D’ailleurs, le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique a affirmé, mardi soir, depuis la wilaya de Djelfa, que ces entreprises publiques en difficulté connaissent des problèmes et faiblesses en matière de gestion et de management.

Il a pointé du doigt directement les gestionnaires, qui n’arrivent pas à mettre en place des politiques et stratégies idoines pour la relance des entreprises industrielles, fierté de l’industrie nationale durant les années 70 et 80.

En effet, et en dépit des plans de relance d’un coût de centaines milliards de dinars, les groupes industriels en question n’arrivaient pas à émerger. Ils sont toujours confrontés à des problèmes de trésoreries, de dettes, sureffectifs et sont non compétitifs dans un marché où la concurrence fait rage.

Des problèmes à prendre en charge par les Pdg et gestionnaires dans les meilleurs délais, a instruit le ministre de tutelle. Ce dernier a annoncé, dans ce sens, que ces cadres et gestionnaires seront auditionnés et rendront des comptes à la tutelle.

« L’année 2024 sera celle de l’appréciation des gestionnaires», affirme-t-il, en appelant à redoubler d’efforts pour relancer les entreprises industrielles du secteur public et concrétiser les projets de développement et d’investissement inscrits par les pouvoirs publics. 

Dans son discours prononcé lors d’une réunion avec les responsables et autorités de la wilaya de Djelfa, Aoun l’a souligné clairement : «Le problème des entreprises publiques est un problème de gestion et un problème de compétence. Aujourd’hui je suis là pour réitérer l’engagement du ministère à relancer le secteur de l’industrie dans la wilaya de Djelfa et au niveau national» a-t-il déclaré, en précisant que les gestionnaires des entreprises publiques seront soumis à des contrats de performance.

Des objectifs biens précis seront donc arrêtés pour chaque entité, dont les responsables sont tenus d’œuvrer à leur concrétisation sur le terrain. Sinon, sans le dire, des sanctions sévères seront prises à leur encontre. En termes clairs, l’époque du gaspillage des deniers publics et de gestion anarchique et sans objectifs n’est plus toléré par le gouvernement.

De l’avis de beaucoup d’experts, la relance des entreprises publiques passe par une bonne gouvernance, performance économique et innovation. Des critères essentiels pour la survie d’une entreprise et la préservation des parts sur le marché national.

Des mesures pour la relance de l’industrie 

Le ministre de l’Industrie avait déclaré, en janvier dernier, dans sa réponse à un député à l’APN que «l’année 2024 sera l’année de la renaissance de ce secteur à travers un programme ambitieux qui adopte une nouvelle stratégie basée sur l’amélioration de la rentabilité, la gouvernance de la gestion des institutions économiques publiques et la suppression des obstacles et retards accumulés dans le secteur depuis des années».

Le secteur public industriel qui est composé de 11 groupes et holdings, 182 entreprises, a enregistré une évolution positive, mais plusieurs groupes sont encore en difficulté.

Evoquant la stratégie de développement du secteur public, inspirée du programme et des directives du président de la République, le ministre a expliqué qu’elle repose sur trois axes fondamentaux que sont la réorganisation du secteur public commercial et industriel et de la gouvernance des institutions économiques publiques, la levée des obstacles pour les 31 entreprises économiques publiques (EPE) défaillantes, et la relance des 51 institutions et unités économiques publiques à l’arrêt.

Et à ce propos, les dernières visites d’inspection effectuées par le ministre de l’industrie au niveau de certains fleurons de l’industrie nationale, dont Enie, Eniem ou encore Sonelec, révèlent l’intérêt que portent le gouvernement aux entreprises publiques.

Des instructions pour le relance de la cimenterie d’Aïn el Bell

Concernant le projet de la cimenterie d’Aïn el Bell (Djelfa), le ministre de l’Industrie a appelé au parachèvement des travaux nécessaires pour la mise en service de cette importante cimenterie conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. 

Le même responsable a également ordonné la mise en place d’une commission de wilaya qui sera chargée d’évaluation la situation de ce complexe et aussi proposer des solutions concrètes pour la reprise de l’activité de production. 

Ali Aoun a fait savoir que le Groupe Gica est chargé de mener les études nécessaires pour la relance de cette usine qui va contribuer à l’augmentation de la production nationale en ciment et la création des emplois pour cette localité.

Selon les chiffres communiqués par les services de la wilaya de Djelfa, la mise en service de cet important projet permettra la création de 400 postes d’emplois directs et 350 indirects.

Il est à noter que lors de cette visite, le ministre Aoun a présidé la cérémonie officielle pour l’attribution de 58 autorisations définitive d’exploitation pour des projets d’investissement implantés dans cette wilaya qui «recèle des ressources naturelles et humaines qui font d’elle une destination privilégiée pour l’investissement qui contribue à la création de richesses, au renforcement de la production industrielle nationale et à la création d’emplois».

Les projets en question concernent plusieurs secteurs, dont la production des pâtes, le conditionnement des légumineuses et des produits meuniers, outre les unités spécialisées dans l’industrie de briques et la transformation du plastique, ainsi que la formation et l’assemblage d’acier.

A.R.

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