Entrepreneuriat et emploi en Algérie : La stratégie payante de l’Etat

Entrepreneuriat et emploi en Algérie : La stratégie payante de l’Etat

La wilaya de Tizi-Ouzou abrite, depuis hier, un forum de deux jours (17 et 18 décembre) un Forum sur « l’emploi et l’entrepreneuriat en Algérie : réalité et perspectives». Un événement organisé par le Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ), en présence des autorités locales, des membres du gouvernement et de plus de 300 jeunes de l’intérieur du pays et de l’étranger.

Par Akrem R.

Dans son intervention, le président du CSJ, Mustapha Hidaoui, a indiqué que cette rencontre sera une occasion idoine pour faire un diagnostic profond et réel de la politique de l’emploi et, surtout, de l’entrepreneuriat en Algérie. 

Certes, dira-t-il, des efforts énormes ont été déployés par le gouvernement pour la prise en charge de cet aspect, à travers la mise en place de plusieurs mécanismes d’aides et d’accompagnement des jeunes pour s’introduire dans le monde de l’entrepreneuriat, et, également, l’institution de l’allocation chômage pour les primo-demandeurs d’emploi.

Mais est-ce que tout cela est-t-il suffisant pour répondre aux aspirations d’un jeune fraichement diplômé, s’interroge-t-il ? Et d’ajouter : « Est- ce que le jeune diplômé, une fois sorti de l’université trouvera un climat favorable pour entreprendre ? C’est l’objectif de ce forum, indique-t-il, en précisant que ce rendez-vous sera un espace d’échanges et de débat pour les jeunes sur le marché de l’emploi.

Personne ne peut nier l’existence de difficultés dans le domaine de l’entrepreneuriat et surtout, dans le cursus de création d’une entreprise ou startup.

En dépit, des orientations claires formulées par les hautes autorités du pays dans ce domaine, des lenteurs administratives et des difficultés dans le financement des projets perdurent encore sur le terrain.

Donc, ce forum sera une occasion pour les jeunes de s’exprimer librement et de poser les réelles contraintes et difficultés rencontrées sur le terrain, indique Mustapha Hidaoui.

Il a annoncé que des recommandations et des propositions seront soumises au gouvernement afin de prendre en charge les doléances des jeunes demandeurs d’emploi, en expliquant que ce forum s’inscrit «dans la démarche de l’Etat d’améliorer les outils d’emploi en fonction des exigences du marché du travail et d’accompagner les jeunes, notamment les entrepreneurs, à travers des espaces d’échange d’expertise et des expériences».

Le forum est également considéré, selon le communiqué, «une opportunité pour les propriétaires de petites et moyennes entreprises émergentes, les porteurs d’idées, les promoteurs de projets innovants et les enseignants universitaires, en plus de divers groupes de jeunes, de travailler selon des principes méthodologiques scientifiques, pour élargir le cercle de recherche et de discussion sur l’entrepreneuriat et étudier les alternatives optimales qui contribuent à l’amélioration des indicateurs du marché de l’emploi ». 

Les activités de ce forum passeront en revue la législation qui régit le secteur de l’emploi et de l’entrepreneuriat en Algérie. Des ateliers interactifs et une exposition sur les organismes de l’Etat dans ce domaine et des projets innovants, sont prévus.

Plus de deux millions bénéficiaires de l’allocation chômage

Pour sa part, le ministre du Travail de l’emploi et de la sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a saisi cette occasion pour révéler les derniers chiffres relatifs aux bénéficiaires de l’allocation chômage.

Il a précisé, dans un discours prononcé à l’ouverture de ce forum, que la décision du président Tebboune d’instituer l’allocation chômage est intervenue afin de permettre aux jeunes à la recherche d’un premier emploi, d’avoir une indépendance financière et une protection sociale pendant cette période.  Le ministre a assuré que le nombre de bénéficiaires de l’allocation chômage en novembre dernier avait atteint 2.002.433 bénéficiaires.

 Par ailleurs, le ministre a souligné que ce dispositif, par excellence, représente une passerelle entre l’étape du chômage au recrutement, en passant par l’étape de la formation.

En effet, depuis le lancement du dispositif, et jusqu’au 30 novembre 2023, 31 078 bénéficiaires ont été nommés à des postes de travail, dans le secteur économique, en plus de 349.504 bénéficiaires qui ont été orientés vers les centres de formation.

Une démarche visant à l’amélioration de l’employabilité de cette catégorie, en adaptant leurs connaissances au marché du travail. 

Adapter les formations au marché du travail  

Un chantier de réforme est en cours d’exécution pour la réforme de l’université et de la formation professionnelle dans le souci d’améliorer la formation des jeunes et de proposer des formations adéquates au marché de l’emploi, ainsi que de stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat.

Les premiers résultats de cette réforme sont déjà encourageants, d’autant plus que depuis la promulgation de l’arrêté ministériel 12-75 datant du 27 septembre 2022, axé sur les mécanismes visant à lier diplômes, startups et brevets, l’université se transforme en un véritable incubateur d’idées novatrices.

Selon des récentes déclarations du professeur Hamoum Toufik, Chargé de mission au Cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, «plus de 2 700 projets de startups, issus de programmes de masters, sont en attente de labellisation. En parallèle, 300 autres projets de startups attendent également leur validation».

Le secteur de la formation professionnelle, dira le ministre Dr Yacine Merabi, poursuit ses efforts pour accompagner les transformations économiques rapides en préparant une main-d’œuvre qualifiée et en soulignant l’importance des accords conclus avec divers partenaires.

Il a présenté l’initiative du secteur visant à activer la création de clubs d’innovation et de créativité au sein des institutions de formation, contribuant ainsi à instaurer une dynamique d’innovation et de créativité.

A. R.

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