Plus de 3.000 femmes chefs d’entreprise ou porteuses de projets prennent part,depuis hier samedi à Alger, à la 1ère édition du Forum international du la femme (FIF), organisée par la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA). Une halte pour rappeler le chemin parcouru par l’entreprenariat féminin en Algérie, mais aussi, les nombreuses et diverses entraves qui se dressent encore contre l’émancipation sociale et professionnelle de nos concitoyennes.
Par Réda Hadi
Entreprendre quand on est femme en Algérie, en effet, n‘est pas un long fleuve tranquille. Pourtant tous s’accordent à dire qu’aujourd’hui, l’entrepreneuriat féminin s’avère être vital pour le dynamisme de l’économie algérienne. Certains observateurs, assurent que même si la nature et la structure de l’entrepreneuriat féminin change d’un pays à un autre, et d’une femme à une autre, il n’en demeure pas moins qu’il existe une forte corrélation entre l’entrepreneuriat féminin et le développement économique du pays; cet entrepreneuriat est ainsi, à même d’améliorer la croissance économique. Pour cela, les pouvoirs publics algériens ont intensifié des actions et pris des mesures en faveur du développement de l’entrepreneuriat féminin. Mai celui-ci reste tout de même marginal, sinon confiné à de l ‘entreprenariat traditionnel (couture, broderie, coiffure, etc.), car les mentalités n’ont pas trop évolué, et l ‘entreprenariat reste pour beaucoup d ‘Algériens une affaire d’homme.
La femme entrepreneure minoritaire
Karima Zawali , membre de l’ssociation pour le droit des femmes au travail et de SEVE (Association des femmes algériennes chefs d’entreprises), souligne que « l’entrepreneuriat féminin en Algérie est loin d’atteindre un niveau appréciable, certes. Il n’en demeure pas moins qu’une évolution significative est enregistrée au fil des ans. En effet, selon des chiffres obtenus auprès du Centre national du registre du commerce (CNRC), arrêtés au 10 février 2021, les femmes inscrites sous le statut de personnes physiques étaient au nombre de 154 662 sur un total de 1 928 567, soit un taux de 08%. Mais combien sont elles, qui gèrent une entreprise ? » Et celle-ci de préciser « A l’époque actuelle, la question de l’entrepreneuriat féminin est devenue une priorité pour tous les programmes de développement, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Cet intérêt nouveau pour les femmes entrepreneures est le résultat d’une prise de conscience sur le plan international, de l’importance des femmes dans la société, vu que la proportion du genre féminin dans toute société est en progression . Il est important de rappeler que, malheureusement le rôle de la femme a été pendant longtemps, négligé .Dans la majorité des pays, et particulièrement en Algérie, la part de la participation des femmes en entrepreneuriat dépend de celle des hommes.
De nos jours, même en Algérie, la femme se libère, et la femme entrepreneure «est cette femme qui recherche l’épanouissement personnel, l’autonomie financière et la maîtrise de son existence grâce au lancement et à la gestion de sa propre entreprise», a- t-elle dit, et de conclure: «La femme algérienne et femme entrepreneure en particulier, a encore un long chemin semé d‘embûches à parcourir . En effet, malgré quelques progrès enregistrés, le domaine de l’entrepreneuriat reste encore à conquérir par les femmes algériennes. Les institutions qui ont la charge d’octroyer des microcrédits pour la création de micro-entreprises, doivent encourager davantage les initiatives venant de femmes porteuses de projets. Les institutions doivent offrir des mécanismes capables de prendre en charge les préoccupations de cette catégorie de femme » conclut-elle.
R. H.