Les résultats de l’enquête de conjoncture menée par l’Office national des statistiques (ONS) révèlent un climat globalement optimiste au sein des entreprises industrielles algériennes pour le deuxième trimestre 2025. Après un premier trimestre contrasté, marqué par une performance soutenue dans le privé et un recul dans le public, les prévisions sont à la hausse pour la production, la demande et les effectifs dans la quasi-totalité des filières industrielles.
Par Farid D.
Les chefs d’entreprises, tous secteurs confondus, anticipent une amélioration de l’activité industrielle au deuxième trimestre. Dans les industries agroalimentaires, qui ont connu une stabilité de la production au premier trimestre, la majorité des industriels s’attendent à une montée en cadence, portée par une demande intérieure toujours soutenue.
Du côté des matériaux de construction, où plus de 80 % des entreprises ont déjà utilisé plus des trois quarts de leur capacité de production, les perspectives sont très favorables. Les industriels prévoient non seulement une hausse de la production, mais aussi un renforcement de la demande, notamment dans le cadre des projets publics d’infrastructure.
Les entreprises des industries textiles et du cuir, qui ont enregistré une reprise modérée de l’activité, entrevoient une stabilité au prochain trimestre, mais misent sur le renouvellement des équipements pour accroître leur rendement.
La majorité des secteurs industriels prévoit une progression de la demande au deuxième trimestre. Dans les industries chimiques, après un repli au premier trimestre, les industriels espèrent un redressement de la demande. Le secteur reste toutefois pénalisé par des ruptures d’approvisionnement en matières premières, un défi que les entreprises espèrent surmonter grâce à une amélioration des circuits logistiques.
Dans les industries du bois, qui ont connu une activité en hausse mais ont souffert d’un approvisionnement insuffisant, les industriels tablent sur une reprise plus régulière, malgré des incertitudes sur les chaînes d’approvisionnement.
Demande et carnet de commandes : des signaux encourageants
Par ailleurs, plusieurs branches industrielles envisagent une hausse de leurs effectifs. C’est notamment le cas dans les secteurs des matériaux de construction et des mines, où les perspectives de croissance s’accompagnent de besoins accrus en main-d’œuvre qualifiée.
Cependant, les difficultés de recrutement persistent, en particulier pour les cadres techniques et les agents de maîtrise, comme le signalent près de 30 % des industriels privés.
Dans les industries mécaniques et électriques (ISMMEE), où l’activité a reculé en début d’année, les chefs d’entreprises prévoient une reprise modérée. La question des ressources humaines y reste sensible, avec un quart des dirigeants jugeant le niveau de qualification du personnel insuffisant.
S’agissant de la situation de la trésorerie et financement, l’enquête relève également un optimisme notable en matière de trésorerie. Les industriels des secteurs du bois, de la Chimie et des textiles, qui faisaient état de tensions au premier trimestre, anticipent un allègement de leurs charges et une meilleure gestion des délais de recouvrement. Le recours au crédit bancaire reste accessible pour une majorité d’entreprises, avec peu de signalements de blocages ou de refus.
Enfin, la majorité des industriels sondés affirment pouvoir accroître leur production sans embauche supplémentaire, à condition de procéder à un renouvellement de leurs équipements. Ce constat est particulièrement partagé dans les secteurs des textiles, de la Chimie, du bois et des industries agroalimentaires.
La vétusté des installations reste l’un des principaux freins à la performance industrielle, mais les projets d’investissement à venir devraient y remédier.
Portée par des signaux positifs dans la demande, les prévisions d’embauche et la trésorerie, l’industrie algérienne aborde le deuxième trimestre 2025 avec des perspectives favorables, notamment dans les filières stratégiques. L’enjeu pour les mois à venir consistera à surmonter les contraintes structurelles — logistique, recrutement, renouvellement du parc industriel — pour consolider cette dynamique de relance.
L’Office national des statistiques (ONS) vient de publier son enquête trimestrielle sur la situation et les perspectives industrielles. Réalisée auprès des chefs d’entreprises publiques et privées, cette étude d’opinion met en lumière une reprise de l’activité industrielle, portée essentiellement par le secteur privé, tandis que le secteur public reste à la traîne.
Il est à noter que l’activité industrielle a progressé dans le secteur privé durant les trois premiers mois de l’année 2025, avec un taux d’utilisation des capacités de production supérieur à 75 % dans la majorité des cas. À l’inverse, le secteur public a enregistré un recul d’activité, bien que plus de 60 % des entreprises déclarent utiliser plus de 50 % de leurs capacités.
Ainsi l’approvisionnement en matières premières reste globalement satisfaisant, sauf pour 24 % des entreprises privées, qui signalent des insuffisances ayant engendré des ruptures de stock — généralement inférieures à dix jours.
Environ 10 à 12 % des entreprises, tous secteurs confondus, ont signalé des coupures d’électricité ayant provoqué des arrêts de travail.
F. D.
