Basées jusque-là sur les seules ressources pétrolières, les économies arabes sont, désormais, interpellées à changer de cap. Ainsi, l’avènement des nouvelles technologies avec en prime l’exploitation des énergies, dites renouvelables, qu’imposent plusieurs paramètres, dont essentiellement ceux environnementaux et ceux inhérents au fait que les réserves pétrolifères sont appelées à s’amenuiser.
Par Yassine Sid-Ahmed
C’est, donc, dans cette optique que le changement de cap dans les politiques énergétiques des pays arabes, est devenu inéluctable. Les experts qui prévoient pour les pays arabes un statut d’exportateurs d’électricité produite à partir de cette énergie propre, ne manquent pas de mettre en évidence ce changement de stratégie énergétique qui s’impose de lui-même.
«Nulle part au monde, le développement de l’énergie solaire ne connaît un essor aussi vif qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», écrit l’éditorialiste de PGA, précisant que de 2008 à 2010, trois mégaprojets transnationaux ont été annoncés. Il s’agit là du Plan Solaire Méditerranéen, Desertec et Medgrid, auxquels s’ajoutent des programmes nationaux élaborés dans pratiquement tous les pays concernés et qui couvrent plus de 130 nouveaux projets d’énergie solaire. Selon toujours la même source, le coût de ces plans nationaux et transnationaux a été estimé à au moins 11 milliards d’euros par an sur la période 2011-2020. Ce changement de cap dans les politiques énergétiques des pays arabes est dicté, par notamment une «prise de conscience» du fait que la production d’hydrocarbures doit, tôt ou tard, atteindre son pic avant de commencer à décliner.
Ainsi, les pays arabes, comme partout dans le monde, sont devenus de plus en plus «sensibles» au problème de la pollution et de la nécessité de mettre en valeur des sources d’énergie propre. Laquelle tendance qui se trouve présentement encouragée dans ces pays par un ensoleillement exceptionnellement favorable au développement de l’énergie solaire. Pour PGA, étant donné que les prix du pétrole à moyen et long terme sont inéluctablement orientés à la hausse, la nécessité pour eux de prolonger la vie de leurs gisements et de développer des sources d’énergie inépuisables devient une question de bon sens.
Coopération euro-méditerranéenne intense
D’autre part, il faudra noter que l’intérêt des pays européens n’est pas sans impact sur cette nouvelle tendance. C’est, donc, dans ce contexte que des partenariats stratégiques sont en passe d’être mis en œuvre par les différentes parties euro-méditerranéennes. D’abord, il y a les interconnexions électriques entre l’Europe et les pays du sud et de l’est de la Méditerranée devenue sont à leur tour «inéluctables».
Le président de la société Medgrid qui intervenait, il y a quelques années déjà, sur les colonnes de la revue Pétrole et Gaz arabes (PGA), a insisté sur la mise en place d’un réseau transméditerranéen de transport de l’électricité. M. André Merlin a indiqué qu’après l’interconnexion entre pays d’Europe occidentale puis l’extension à l’Europe de l’est et, actuellement, la Turquie, les deux prochaines étapes qui «sont inéluctables, concerneront les partenaires du sud et de l’est de la Méditerranée (PSEM), les pays baltes et la Russie».
S’agissant des facteurs ayant favorisé une telle évolution pour ce qui concerne les PSEM, M. Merlin a estimé que le Plan solaire méditerranéen (PSM) a «sans doute constitué un accélérateur de la dynamique des interconnexions électriques entre les PSEM et entre eux et l’Europe». Pour lui, un développement «ambitieux» des énergies renouvelables dans ces pays suppose nécessairement la réalisation d’infrastructures de transport adaptées aux capacités de production et aux besoins de consommation.
Y. S-A.