Taha Derbal qui dirigeait l’Office national d’irrigation et de drainage (ONID), vient d’être nommé par le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, Directeur général par intérim de l’Algérienne des eaux (ADE). Si la tâche qui attend M. Derbal n’est pas simple et est complexe, elle est accueillie avec beaucoup de scepticisme de la part de la population ainsi que par des observateurs Beaucoup se demandent ce que va faire ce nouveau promu à l’ADE, après la gestion catastrophique de ses prédécesseurs.
Par Réda Hadi
«Ce nouveau DG devra au préalable redorer le blason terni de la distribution d’eau, montrer ses capacité à aller de l’avant et surtout innover», soutiennent des économistes.
Si dans le laconique communiqué annonçant sa nomination, aucun détail n’a été fourni, pour Billel Aouali économiste agréé, «cette prise de fonction s’est faite à un moment particulier. Il faut convaincre aussi que ce n’est pas qu’un changement de tête. La gestion de l’eau a été une vraie catastrophe. Personne ne peut oublier les émeutes qu’il y a eu dans différentes villes à cause de l’eau», et et de préciser: «Nous sommes à un tournant majeur dans notre gestion de l’eau. Nous ne sommes pas le seul pays au monde à souffrir du stress hydrique. Des pays ont réussi à maitriser le maque d’eau par une bonne gestion».
L’été que nous venons de passer a été très dur, avec un réchauffement climatique accentué, et les restrictions drastiques d’eau potable, avec l’hivers à notre porte, il n’est pas évident que l’on aura toute l’eau que l’on voudra du ciel. Et les restrictions ne sont pas la seule solution.
Tirer les leçons
A ce sujet, Hassen Litim, ingénieur en hydraulique souligne: «Il serait probant que ce nouveau gestionnaire adhère à l’idée que les coupures d’eau, non seulement ne règlent rien, mais qu’en plus, elles accentuent, par réaction de panique et de prévention, la tendance à la surconsommation, provoquée par le surstockage et le gaspillage. De plus, les défaillances dans la prise en charge de la question de l’eau renvoient au choix en matière de politique et de gestion des ressources hydriques. Elles ne sauraient être réglées par des mesurettes, pénalisantes, endurées par le consommateur», nous affirme-t-il, tout en soulignant qu’ «au final, et on le voit, l’effet pervers du rationnement de la consommation d’eau accentue le déficit initial que l’on prétend solutionner par un zoning des coupures. Une mesure de restriction contre-productive, qui risque, hormis quelques insignifiantes et hypothétiques économies, de se révéler n’être qu’un coup d’épée dans l’eau».
Pour des observateurs, M. Derbal, «sera sur le fil du rasoir. Comment contenter la population et les agriculteurs, et gérer un déficit en eau, sans en attendre à ce que les nuages peuvent bien nous en donner?».
Pour l’économiste Billel Aouali, «Des travaux délaissés devront être réalisés. Comme désenvaser les barrages, dont 80 % sont déclarés comme tels. De plus M. Derbal devra convaincre la population à adhérer pour moins de gaspillage d’eau, car, les appels lancés pour lutter contre toutes les formes de gaspillage d’eau n’ont pas eu les résultats » a-t-il affirmé.
L’ADE forte de ses 22000 employé, devra œuvrer pour redorer son image, et «surtout» affirment des observateurs, «prouver la capacité de cette entreprise à maitriser sa gestion, diversifier l’apport en eau et le maitriser, et bien évidemment, effacer les inégalités de l’accès à l’eau, car c’est là où réside le problème
R. H.