La Sonatrach décide de revoir à la hausse ses prix du gaz sur les marchés mondiaux. Les pourparlers déjà engagés, sont au stade avancés avec tous ses clients sans exception, aussi bien européens qu’asiatiques.
Par Akrem R.
L’annonce a été faite, hier, par le Pdg du groupe pétro-gazier, Sonatrach, Toufik Hakkar. L’explosion des prix du gaz sur les marchés mondiaux, notamment, suite au conflit russo-ukrainien est à l’origine de cette démarche du groupe, tout en sachant que les clauses des contrats signés avec ses partenaires le lui permettent.
S’exprimant lors d’une rencontre consacrée à la présentation du bilan des réalisations de Sonatrach pour l’exercice 2021 et à fin mai 2022, Toufik Hakkar a précisé qu’à travers cette démarche la Sonatrach est à la recherche d’un «juste» prix, tout en défendant ses intérêts. Il a, dans ce cadre, fait savoir que le groupe public a déjà trouvé un compromis avec trois partenaires, dont un a été déjà signé. D’autres accords de révisions des prix seront annoncés dans les prochains jours, dira-t-il, en précisant que l’opération est complexe et nécessite beaucoup de temps.
« Il n’est pas facile de trouver des accords rapides et dans un court laps de temps concernant la révision des prix avec toutes les sociétés partenaires. En dépit de cela, nous sommes en avance et des accords seront bientôt signés», a détaillé le Pdg de Sonatrach.
L’agence Reuters a révélé, la semaine passée, que les négociations sont menées essentiellement avec les clients desservis par le gazoduc Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne et concernent, notamment, trois entreprises espagnoles, une portugaise et une autre française.
L’Algérie avait menacé l’Espagne de suspendre ses livraisons en cas d’alimentation du Maroc en gaz algérien. Ce que l’Espagne s’est engagée à ne pas faire.
Sur un autre registre, Hakkar a rappelé que les contrats signés avec les partenaires du groupe interdisent la réexportation du gaz algérien à une autre destination sans l’accord de Sonatrach. « Jusqu’à aujourd’hui, la destination du gaz algérien exporté n’a pas été transféré vers un autre pays, et si cela se fait, Sonatrach est parfaitement en droit de prendre les mesures nécessaires», précise-t-il. Des exceptions ont été consenties pour la réexportation du gaz algérien, «mais cela après l’accord de notre groupe et un partage des bénéfices».
Au passage, Toufik Hakkar a réitéré l’engagement de la Sonatrach à respecter les clauses des contrats signés avec ses clients, tout en les honorant. Cela a conforté sa place sur les marchés mondiaux. D’ailleurs, plusieurs pays de l’Europe, notamment, après la crise russo-ukrainienne ont sollicité l’Algérie pour s’approvisionner en gaz. « Nous sommes courtisés de partout notamment de l’Europe de l’Est. La position géographique de notre pays et également sa réputation en tant que fournisseur fiable, les incitent à se rapprocher de Sonatrach. Les demandes sont en cours d’examen», a-t-il noté.
Les récentes découvertes et l’entrée en production d’un bon nombre de projets gaziers, àfin 2022, et d’autres au courant du premier trimestre de 2023, précise-t-il, permettra à l’Algérie d’augmenter ses exportations. Toutefois, le Pdg du leader africain en matière d’Hydrocarbures, a indiqué que ces nouvelles productions seront destinées exclusivement au marché spot, dont les prix connaissent une flambée. « Nous allons commercialiser ces quantités de gaz sur des marchés qui vont nous rapporter plus de valeur», souligne Hakkar.
Le PDG de Sonatrach a également abordé le projet du gazoduc transsaharien entre l’Algérie et le Nigeria, via le Niger. Pour lui, ce projet ne peut être comparé à celui que le Maroc tente d’initier avec le Nigéria. « Le projet du gazoduc transsaharien entre l’Algérie, le Niger et le Nigeria n’est pas comparable » avec celui qui traverse 12 pays, a déclaré Taoufik Hakkar. « Son coût et le prix du gaz seront élevés, ce qui donne la préférence au projet algérien », a-t-il dit.
A. R.