Si le déblocage de kits de montage automobile bloqués depuis plus d’une année, va très sûrement participer à la relance des chaines de fabrication, cela n’augure en rien à ce que les prix qui seront affichés seraient tel que souhaité, accessibles. Déjà bien avant l’entame de la reprise, les réseaux sociaux et le bouche à oreille ont amplifié la rumeur selon laquelle Renault mettrait en vente deux modèles : la Clio à 2.149.000 Da et la Symbol à 1.639.000 DA. Une information qui a été vite démentie par un concessionnaire à Rouiba qui affirme qu’il n’en est rien, niant ainsi la disponibilité d’un quelconque véhicule et encore moins le prix qui sera, selon lui, certainement plus haut. Si les citoyens algériens comptent sur la prochaine reprise de l’importation de voitures en Algérie pour espérer voir les prix des voitures baisser, ça pourrait ne pas être le cas.
Par Réda Hadi
Selon certaines sources crédibles, l’autorisation d’importer ces kits ne le sera pas pour les patrons en prison. Ceux-ci devront attendre les jugements définitifs pour avoir enfin la possibilité de régulariser leurs kits d’assemblage encore bloqués.
Si la reprise des activités de montage est une bonne nouvelle pour les personnels de ces usines, qu’en sera-t-il alors du consommateur ? L’Algérien pourra-t-il enfin concrétiser son rêve d’acquérir son véhicule?
Selon le même concessionnaire, celui de Renault Algérie, en l’occurrence, les prix ne peuvent être aussi «bas» vu la conjoncture actuelle. «Il faut prendre en compte la TVA de 19 %, nonobstant la période de grâce de 5 ans (d’exonération de paiement les droits et taxes), qui arrive à expiration. »
Or, ces droits souligne la même source, «varient en fonction du pays d’origine et sont à 5% pour l’Europe et 15% pour les autres pays. Ce qui fera augmenter les prix de 20 à 30% ».
Des économistes comme Billel Laouali, confirment aussi qu’il faut prendre en considération les frais de stockage dans les ports d’origine qui seront très probablement élevés après une année.
Pourquoi la voiture sera-t-elle plus chère ?
L’expert Billel Laouali, estime aussi que vu «le nombre restreint de concessionnaires qui ont exprimé leur volonté d’importer des véhicules neufs, cela ne favorisera en rien une baisse des prix».
Par ailleurs, beaucoup de concessionnaires jugent le nouveau cahier des charges très restrictif. Il s’agit, notamment, de l’obligation de fournir un service après-vente. Ou encore la disponibilité immédiate des salles d’expositions. Tout cela empêche, plusieurs concessionnaires de se conformer au cahier des charges.
Si le gouvernement, pour faire baisser les prix, a autorisé les importations, les mesures étant trop contraignantes, on ne s’est pas bousculé au portillon pour en importer.
En fin de compte, il faut prendre en considération les frais de transport maritime, qui ont, eux aussi, connu une hausse de près de 15 %, selon Billel Laouali.
Alors, à défaut d‘un vehicule neuf, les Algériens pourront se rabattre sur le marché d’occasion. Là aussi, une autre épine surgit, car dans un marché sans règle et livré aux spéculateurs, les voitures d’occasions peuvent coûter plus chères qu’une voiture neuve.
Les voitures d’occasion coûtent plus cher que les neuves
Contrairement au reste du monde, le prix des voitures d’occasion flambe en Algérie. La faute, à une pénurie de voitures neuves sur le territoire avance-t-on. Le marché de l’occasion face à la pénurie de voitures a encre de beaux jours devant lui.
Le marché de l’occasion qui était censé représenter une alternative au marché du neuf, connait une flambée depuis deux ans. Aussi, les prix des véhicules d’occasion ne cessent d’augmenter «en raison d’une faible offre sur le marché, une hausse qui risque de durer, malgré l’annonce de la relance de l’activité d’importation des véhicules neufs», selon des professionnels du secteur et des associations de consommateurs.
Tous admettent que la stabilisation des prix des véhicules d’occasion ne sera palpable que si l’offre sur les véhicules neufs est plus compétitive que celles des véhicules d’occasion, avec l’importation de véhicules à des coûts raisonnables à la portée des bourses moyennes.
Cette hausse des prix des véhicules d’occasion se traduit sur le marché par un gain pouvant atteindre les 12% par rapport aux anciens prix showroom (prix du neuf).
A titre d’exemple, un modèle très demandé d’une marque coréenne immatriculé en 2019, affiche le prix de 2.250.000 DA au marché d’occasion, alors qu’il était disponible chez les concessionnaires au prix de 2.130.000 DA, soit une hausse de plus de 5,5%.
R. H.







