L’Algérie s’apprête à organiser le prochain du sommet de la Ligue Arabe sur son territoire, mais dont la date n’est pas encore fixée. C’est un événement important pour tenter, d’abord, de surpasser, notamment, les différents et éventuels écueils politiques et d’évoquer la coopération et les échanges économiques interarabes, qui demeurent le parent pauvre des relations entre ces pays.
Par Akrem R.
Ce dernier volet est, d’ailleurs, le maillon faible de la coopération entre ces pays. Actuellement, la coopération économique interarabe est «timide» et ne reflète pas le potentiel existant. En clair, elle (la coopération) est plombée par les différentes politiques, a indiqué l’expert en économie et enseignant universitaire, Ishak Kherchi. L’intervenant a rappelé que le dossier économique était au centre de la Ligue arabe depuis sa création, dont plusieurs conventions avaient été signées. La première convention de partenariat entre ces pays arabes remonte à 1950, dont les membres ont été appelés au renforcement de la coopération et des échanges économiques et commerciaux entre eux.
Il a ya eu également, ajoute-il, le lancement de l’Union arabe économique en 1957 et celui du marché arabe commun en 1964, visant une souplesse dans la mobilité des capitaux et des personnes entre cette communauté. Toutefois, la réalité du terrain est tout autre chose, déplore Dr Kherchi, soulignant l’existence d’un un énorme gap entre les conventions et ce qui a été réalisé réellement sur le terrain. Même la création d’une Grande zone arabe de libre échange (GZALE), lors de la réunion du sommet arabe en 1996, n’a pas eu, non plus, le résultat escompté.
110 milliards de dollars d’échanges en 2018
D’abord, son entrée en vigueur a pris beaucoup du retard (1 janvier 2005) et les échanges commerciaux entre ces pays restent en deçà du potentiel existant (un marché de 400 millions de consommateurs), passant de 15 milliards de dollars en 1997 à 110 milliards de dollars en 2018, soit une moyenne annuelle de 14%. Ce faible taux des échanges s’explique, dira-t-il, par la nature des économies de ces pays, dont la plupart sont des exportateurs dde gaz et pétrole.
«Le volume des échanges interarabe est faible, puisque la plupart des économies des pays de cette zone est basé sur les hydrocarbures», a-t-il souligné, citant l’exemple des échanges entre l’Algérie et la Tunisie ne dépassant pas les 0,5 milliards de dollars, et ce, malgré les avantages accordés dans l’accord préférentiel entre ces deux pays! Outre la précarité des économies de ces pays, les conflits et les désaccords politiques retardent l’intégration économique des pays de la GZALE, résume-t-il.
La facture d’importation de l’Algérie dans le cadre de l’accord avec les pays de la GZALE s’élève à 1,33 milliards de dollars durant l’année 2019, contre 1,31 milliards USD enregistré durant l’année 2018, soit une augmentation de l’ordre de 1,71 %. Quant à nos exportations hors hydrocarbures, elles étaient de pas plus de 343,48 millions de dollars en 2019 !
Par conséquent, les pays arabes sont appelés à la révision de leur stratégie et politique en accordant plus d’importances à la coopération économique interarabe. La conjoncture actuelle, notamment avec la propagation de la pandémie Covid-19) , oblige les pays ayant la même vision et, notamment, la même culture de s’organiser sous forme d’un seul groupe, à l’instar de l’Union européen (UE) afin de faire face aux défis et gestion des crises. «Si les pays arabes réussissent à surpasser les différentes politiques, ils peuvent devenir une puissance régionale et même mondiale à l’horizon 2030 -2040», prédit-il. En somme, le décollage économique pour la Ligue arabe est tributaire d’un consensus politique, auquel l’Algérie aspire imposer à son prochain Sommet, en unifiant les rangs des pays arabes. La diplomatie algérienne, à leur tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a intensifié ses contacts et pourparlers avec les pays membres, afin de mettre fin aux désaccords existants et de se pencher sur les questions d’intérêts communs, concernant l’avenir des générations futures.
A.R.