Ces derniers jours et avant même les premières vagues de froid, notamment en Europe, les prix du gaz sur le marché international ont atteint des seuils historiques. Une situation qui inquiète de plus en plus les observateurs et, notamment, les consommateurs.
Akrem R.
L’Algérie qui est un des fournisseurs fiables du vieux Continent alerte et appelle à l’ouverture d’un dialogue sérieux entre producteurs et consommateurs, afin de trouver des solutions consensuelles pour éviter d’éventuels chocs qui mettraient en péril l’économie mondiale.
Ainsi, le Pdg du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar a indiqué lundi soir, lors de son passage à l’émission, « Une heure d’économie» de l’ENTV, qu’il est de l’intérêt des consommateurs et producteurs d’avoir une seule vision afin de stabiliser le marché gazier. En effet, la transition énergétique «précipitée» lancée par certains pays de l’UE, est d’ailleurs à l’origine de la hausse des prix du gaz, avoisinant actuellement les 29 dollars le Btu. Cette décision et la baisse des prix du gaz naturel durant les 5 dernières années sur le marché international à leur plus bas niveau (1 dollar l’unité), ont impacté fortement, les investissements dans l’industrie gazière. «La transition énergétique est une réalité. Mais nous ne sommes pas d’accord sur la vitesse de cette mutation. Pour nous, les énergies fossiles ont encore de l’avenir jusqu’à 2050», a-t-il précisé, en expliquant que 70% de nos besoins à l’avenir, sont en plastique, produit issué de la transformation du pétrole et du gaz.
Selon les estimations d’organismes spécialisés, les investissements ont reculé de 1000 milliards de dollars à travers le monde, dira d’emblée Hakkar, en faisant savoir que l’Algérie a été contrainte de ne pas développer de nouveaux champs gaziers, suite au recul de la demande sur le marché. À cet effet, et afin de remédier à cette situation, «il faut plus de concertations entre producteurs et consommateurs», préconise-t-il.
Dans ce cadre, le Pdg de Sonatrach a indiqué que l’Algérie favorise les contrats de moyen et long termes avec ses clients historiques, à l’instar de l’Espagne et l’Italie. « Nous sommes un fournisseur fiable et qui a toujours honoré ses engagements envers ses clients», a-t-il assuré, en indiquant que Med Gaz garantira le transport de 10,5 milliards m3 en gaz à l’Espagne et que s’il ya demande supplémentaire, « nos unités de liquéfaction du gaz seront au rendez-vous pour y répondre, et dont le délai de livraison ne dépassera pas un jour. Sur le plan logistique, nous sommes prêts!». S’agissant de l’éventuelle révision des prix du gaz, Toufik Hakkar a précisé que des clauses existent dans nos contrats permettant de revoir les tarifs en fonction de l’évolution du marché et également de l’intérêt de Sonatrach et de l’Algérie. « Les prix du gaz sur le marché spot sont certes plus importants que les contrats de long terme. Mais on risque de perdre des clients traditionnels et potentiels», a-t-il souligné, en annonçant que des quantités « minimes» en gaz algérien ont été vendues sur ce marché libre et via le gazoduc.
Questionné, par ailleurs, sur nos réserves en gaz naturel, l’intervenant a indiqué que « nous avons certes consommé plus de la moitié de nos réserves, mais de nouvelles découvertes se font annuellement». Il a déclaré que l’Algérie disposait de réserves énergétiques de gaz non conventionnel, « gaz de schiste », qui couvrent 150 ans de consommation interne et d’exportation. Toutefois, ces énergies nécessitent de nouveaux moyens et technologies.
A. R.