Une réflexion sur le dossier de l’automobile sera présentée, incessamment, par des organisations patronales regroupées au sein de la Coordination nationale du Patronat (CNP), fraichement créée. En effet, c’est la première étude qui sera soumise au gouvernement dans les prochains jours par les cinq confédérations, à savoir la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), l’Organisation nationale pour le développement économique (ONDE) et enfin, le Club des Entrepreneurs et Industriels de la Mitidja (CEIM).
Par Akrem R.
La démarche de cette nouvelle coordination est d’unifier les rangs et de parler d’une seule voix, notamment, pour les dossiers d’intérêt commun, dira d’emblée, Mohamed Sami Agli, président de la CAPC qui s’exprimait, hier, en marge d’une rencontre sur la naissance de la coordination nationale du patronat (CNP).
Sans donner plus de détails sur le dossier, le Patronat a montré sa disponibilité à apporter sa contribution sur ce dossier «épineux», tout en proposant des idées innovantes et surtout, réalistes, pour en finir avec cette situation de blocage qui perdure encore.
Beaucoup de choses et même des promesses pour la réouverture de l’importation de voitures et, également, la relance des activités des usines de montages avec des taux d’intégrations acceptables (40% dès la troisième année), ont été annoncées, sans toutefois être concrétisées sur le terrain. Actuellement, l’importation de véhicules n’est, certes pas interdite pour les particuliers, mais l’opération et les procédures demeurent compliquées et «coûteuses».
Les prix de voitures en TTC sont à partir de 3 millions de DA. En clair, l’importation d’une voiture devient un «luxe» et limitée à une certaines catégories de la société. Des associations de protection des consommateurs et des chefs d’entreprises ont alerté les pouvoirs publics sur cette situation de blocage, dont les conséquences sont connues. Les prix des véhicules d’occasion connaissent, en effet, depuis l’interdiction de l’importation en 2017, une flambée sans précédent et sont toujours dans une courbe ascendante.
Certains experts ont expliqué le gel de ce dossier d’importation de véhicules neufs par des concessionnaires, par le souci de la préservation de nos réserves de changes et du fait que la situation n’est pas propice pour le retour de ce genre d’activités. Toutefois, la vision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est toute autre. Il veut asseoir une véritable industrie automobile dans notre pays et s’il yaura importation, le pays fournisseur devra contribuer à la création de richesse et à la diversification économique en Algérie.
Lors de sa rencontre périodique avec certains médias nationaux, le Président Tebboune avait précisé que l’expérience passée de montage automobile «n’a donné aucun résultat et nous a coûté une fortune», assurant que l’Algérie passera «vers une autre expérience qui s’appuie sur le véritable montage automobile».
«Nous sommes supposés créer, lorsqu’on parle de montage automobile, de milliers de postes d’emploi. Mais nous avons assisté, hélas, à la création de 400 postes d’emploi uniquement par un investisseur qui a consommé trois milliards de dollars !», avait-il relevé.
La condition fixée par le chef de l’Etat est d’atteindre un taux d’intégration d’au moins 40% d’ici 3 ou 4 ans, la création de postes d’emploi et la fabrication de pièces de rechange algériennes. « Sans cela, il n’y aura pas de montage automobile», tranche-t-il. Le dossier d’automobile connaitra certainement une «issue», notamment avec la promulgation prochaine du nouveau Code de l’investissement et l’amélioration de la situation financière du pays. Seuls les jours à venir nous en dirons plus…
A. R.