Par Lyazid Khaber
La Covid-19 n’a pas tué que des personnes. Elle a tué aussi des entreprises, réduit des pans entiers de la société à une pauvreté qui ne dit pas son nom, mais aussi a généré d’énormes difficultés financières induites par des pertes d’emplois en série. La crise est là, et les conséquences ne tarderont pas à se faire sentir, d’où la nécessité de trouver des solutions d’urgence pour endiguer les effets prévisibles de cette situation. Certes, les pouvoirs publics ont essayé de colmater quelques brèches, en décidant d’attribuer une aide de 10 000 DA aux familles nécessiteuses, et même des salaires de 30 000 DA/mois à certains travailleurs indépendants, à l’exemple des transporteurs, pour les aider à surmonter les conséquences de cet arrêt de travail forcé, mais il n’en demeure pas moins que beaucoup d’autres catégories continuent d’encaisser les contrecoups de la crise sanitaire, sans qu’elles ne sachent trop quoi faire. Les pertes d’emplois dans les entreprises, qui ont vu leurs activités brusquement arrêtées, ont influé très mal sur les revenus des ménages. Les employés, ayant vu leurs contrats de travail suspendus du jour au lendemain, sont nombreux, et les entreprises, qui peinent à s’acquitter de la moindre des redevances, n’ont plus d’autres choix que de réduire leurs charges salariales. De là, il faudra admettre qu’il y a une sorte d’effets domino, puisque la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens ne manque pas d’influer sur la demande, qui se rétrécit à vue d’œil. Par conséquent, la prolongation des restrictions imposées à l’activité économique ne fera qu’aggraver la crise, en renforçant les régiments des familles réduites à la pauvreté. L’Etat, avec toute la bonne volonté des gouvernants, n’est pas en mesure d’assurer la prise en charge de tout le monde, faut-il en convenir. Car, si la dépense publique et les transferts sociaux continuent de peser lourdement sur les budgets de l’Etat, il ne faudra pas oublier que ce dernier est, également, confronté à l’une des crises financières les plus étouffantes, induite par la réduction drastique des recettes pétrolières. Cela dit, des mécanismes de relance de l’activité économique doivent être trouvés, car ce n’est que par la reprise du travail que l’on pourra faire face à la crise. Autrement, ce sera courir vers notre perte, en prenant le risque d’aggravations imprévisibles qui menaceraient la paix et la tranquillité des citoyens.
L. K.