Par Lyazid Khaber
«Je ne crois pas à cette démarche qui veut consacrer la rupture. Le passé est là, et il pèsera dans la vie politique d’un pays en permanence. Maintenant, si vous voulez parler d’un changement de cap, cela dépendra de nous et de l’analyse correcte que l’on fait de la situation actuelle.»
Abdelhamid Mehri
L’Algérie vit présentement l’une des phases les plus cruciales de son histoire. Après les changements intervenus, suite au mouvement populaire de 2019, et la série d’événements qui ont suivi, le pays se retrouve face à de multiples défis. Aux défis politiques, lesquels se trouvent pris en ligne de compte dans la feuille de route déployée, avec en sus, l’organisation prochaine des élections législatives, suivies des locales qui doivent intervenir juste après ; il y a la lancinante crise économique. Les hautes autorités du pays étant conscientes de l’impact de cette crise unique, née de la propagation du Covid-19, et du passif déjà consommé d’une crise structurelle que nous trainons depuis plusieurs années. Le Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, M. Ammar Belhimer, qui répond sans ambages ni jeux de mots à nos questions dans un entretien que nous publions en deux parties, dans nos éditions d’aujourd’hui et demain, explique, détails à l’appui, l’étendue de cette crise, ses origines et la manière avec laquelle l’Etat Algérien traite chaque question, selon une méthode arrêtée, et dont les objectifs sont tracés d’avance. Le Porte-parole du Gouvernement, qui revient sur les effets de la crise sur notre pays, évoque en ce sens, un changement de cap qu’il faut opérer. Pour lui, «Comme dans le New Deal de Roosevelt, au début du XXe siècle après la crise de 1929, il s’agit de piloter trois horizons qui peuvent revenir : gérer l’urgence, relancer la machine et réformer en profondeur la société.» Voilà qui est dit, et qui trace la voie à suivre en ces moments difficiles. Et si, sur le plan économique, la mobilisation de ressources disponibles est déjà engagée, sur le plan politique, ce sont les forces vives qui doivent se mobiliser pour faire front et éviter de retomber dans les erreurs du passé. L’appel de la République doit impérativement avoir un écho, faute de quoi se sont les opportunistes de tout bord qui vont poursuivre leur œuvre de destruction.
L. K.