Par Lyazid Khaber
«Le développement durable n’est ni une utopie ni même une contestation, mais la condition de survie de l’économie de marché.»
Louis Schweitzer
Lors de sa dernière rencontre, dans la soirée d’avant-hier, avec des représentants de la presse nationale, le Président Tebboune a réservé une grande partie de son intervention aux zones marginalisées et aux populations de ce qui est appelé «zones d’ombre». Il va sans dire que le chef de l’Etat accorde un intérêt particulier au quotidien des populations défavorisées, et laissées «pour compte» depuis plusieurs décennies, insistant par-là, sur la nécessité de les reconsidérer dans une démarche égalitaire où la justice sociale et l’équité dans la répartition des richesses constituent la trame de fond de cette nouvelle politique voulue par les pouvoirs publics. Toutefois, pour y arriver, un long chemin attend l’Etat, sachant d’abord le déséquilibre déjà existant, puis il y a l’acception qu’on fera des objectifs à atteindre. Les populations rurales, puisque, c’est de celles-ci qu’il s’agit en premier lieu –les zones défavorisées se trouvant dans la périphérie des grandes villes, constituées généralement d’interstices abandonnées et de bidonvilles, ne peuvent être traités de la même manière, étant plutôt associés à l’anarchie urbaine qu’à une quelconque spécificité-, mérite plus d’attention. L’approche la plus à même de donner des résultats probants, n’est pas celle qui consiste à «faire du social» comme cela a été le cas auparavant dans plusieurs actions de l’Etat, dont l’objectif était initialement destiné à impulser des dynamiques citoyennes de développement. Une nouvelle vision, plus valorisante de ces zones de grande importance pour l’économie et le développement local, est nécessaire si l’on veut réellement créer l’équilibre et l’harmonie. La gestion des territoires selon une nouvelle vision qui tient compte de l’intégration régionale et la création de nouvelles opportunités d’investissement en milieu rural, ne sera que bénéfique pour l’avenir du pays. Car, l’intégration des populations rurales dans cette démarche de développement, passe par une redéfinition des impératifs, mais également de la manière avec laquelle on valorise ces espaces et leur apport à l’économie du pays. Les zones rurales peuvent en effet devenir attractives, et contribuer au développement de plusieurs secteurs à haute valeur ajoutée, pourvu que les conditions d’un véritable essor économique local soient réunies. Une politique intersectoriel est plus que jamais nécessaire en ce moment pour définir le vrai rôle à assigner à ces populations, et de là, leur donner l’occasion de participer activement au développement du pays. Pour ce faire, la création d’organismes spécifiques de suivi et de coordination des actions locales, sonne comme une nécessité, et ce n’est qu’à cette condition que l’on pourra parler de développement à ce niveau.
L. K.