Par Lyazid Khaber
«La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis.»
Martin Luther King
Le changement est un long fleuve qui apporte à chaque détour, un plus à sa trajectoire. L’Algérie fête demain, le deuxième anniversaire de la Révolution du sourire, déclenchée le 22 février 2019, pour dire «basta» à une caste de dirigeants qui croyait prendre le pays en otage, en voulant imposer tant un homme impotent pour un mandat, qu’une «nomenklatura» constituée de fils de «flene weflen». «Le peuple, comme un seul homme, a osé défier la peur», et des processions incommensurables ont, en quelques heures seulement, envahi toutes les rues des grandes villes du pays. Un seul mot d’ordre est sorti des voix déployées, et des slogans criés à tue-tête par toutes les franges d’une société blasée, et dans l’ensemble des régions du pays, pour rappeler à ceux qui, des années durant, ont œuvré à diviser pour mieux régner, que le peuple algérien, dans un élan qui rappelait étrangement celui d’un certain 1er Novembre 1954, est un et indivisible. Cette révolution unique au monde n’a pas fait que chasser les ingrats du système inique et despotique en gestation sous le règne de l’impotent Bouteflika, mais elle a aussi donné de grandes leçons à tous ceux qui étaient tentés d’inscrire notre pays sur les tablettes des pays à détruire, à l’instar de la Libye ou de la Syrie. On se rappelle bien la réplique d’un ancien fidèle de la «îssaba» qui du haut de son pupitre de Premier ministre, rappelait à ceux qui voulaient l’entendre que le «Hirak» devait se terminer dans le sang, puisque «même en Syrie, ça a commencé avec des fleurs». Dieu merci, le temps ne lui a pas donné raison, et maintenant, c’est du fond de sa cellule, au fin fond du Sud algérien qu’il pourra apprécier le vrai sang qui coule encore dans les veines de ces mêmes Algériens, dont le seul souci est de voir l’Algérie reprendre la place de choix qui est la sienne. «Pour une Algérie meilleure, et pour une démocratie majeure», comme le disait si bien feu Matoub Lounès, en fin des années 1980, lorsque le peuple s’est levé pour casser les barricades dressées par le parti unique pour mettre sous scellées l’avenir de toute une nation. Aujourd’hui, les Algériens ont bien compris que la solution ne pourra être qu’algérienne, et c’est maintenant que toutes les forces vives doivent se mobiliser davantage, car en termes de défis ce pas ce qui manque…
L. K.