Par Lyazid Khaber
«Le développement local est un élément primordial pour une nation.»
Dao Modibo
L’arrivée au sommet de l’Etat de Abdelmadjid Tebboune, lui qui vient d’une région reculée d’Algérie, où il a passé toute son enfance en côtoyant des très près la misère vécues par les populations recluses, a permis de faire apparaitre la réalité, longtemps cachée à la vue, des populations de l’Algérie profonde. La presse locale recèle pourtant des tonnes de «papiers» écrits souvent à chaud par les correspondants locaux, eux-mêmes souvent reclus dans la fameuse «rubrique des chats écrasés», mais sans que les gouvernements précédents, ni encore moins les responsables locaux (walis, chefs de daïras, maires), n’y accordent beaucoup d’importance. Il y a quelques années, lorsqu’un journaliste localier revient à chaque fois sur ces insuffisances, il est tout le temps qualifié de «fauteur de trouble» par ces mêmes responsables, le désignant à chaque fois comme l’ennemi de la collectivité. Beaucoup de mal a été fait, et le simple citoyen est renvoyé à ses propres peines, et à chaque fois invité à prendre son mal en patience, comme si la patience est tout ce qui lui manquait au moment où il confronte des situations des plus inédites. Maintenant que le président de la République a donné le coup d’envoi à une politique qui se veut plus regardante, et accordant un intérêt particulier à ces pauvres populations des «zones éparses» et longtemps oubliées des PDAU et des budgets des collectivités locales, on voit que tout le monde ou presque, veut se mettre à la «mode» de l’heure. Or la question est de savoir maintenant, qui doit répondre de tout le mal causé à ces populations qui, pourtant, sont celles qui ont payé le plus lourd tribu, tant du temps de la guerre d’indépendance que durant les années du terrorisme ou celles qui ont suivi avec l’arrivée des nouveaux riches, allaités à la mamelle de l’Etat, qui n’ont pas manqué d’ajouter une autre couche à la misère de ces populations déshéritées. Aujourd’hui, l’Algérie qui ne compte encore, pas moins de 15.000 zones d’ombre, s’apprête à rendre justice à ces malheureux oubliés de la nation et de la république, et tout l’honneur revient et reviendra à ceux qui veilleront à bien exécuter cette nouvelle politique. L’avenir ne sera plus comme avant, ou du moins ce que nous souhaitons, car on le voit encore, certains responsables, habitués au népotisme, au laxisme et à la ségrégation, ne veulent pas apprendre des leçons du passé. Ceux-là doivent comprendre que l’avenir du pays dépend du développement local, et que sans cela aucun résultat viable n’est à espérer.
L. K.